Daemon

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17/20
Nom du groupe Mayhem (NOR)
Nom de l'album Daemon
Type Album
Date de parution 25 Octobre 2019
Labels Century Media
Enregistré à The Panic Room
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album129

Tracklist

1.
 The Dying False King
 03:45
2.
 Agenda Ignis
 04:34
3.
 Bad Blood
 04:58
4.
 Malum
 05:05
5.
 Falsified and Hated
 05:48
6.
 Aeon Daemonium
 06:03
7.
 Worthless Abomination Destroyed
 03:48
8.
 Daemon Spawn
 06:02
9.
 Of Worms and Ruins
 03:48
10.
 Invoke the Oath
 05:33

Bonus
11.
 Everlasting Dying Flame
 05:52
12.
 Black Glass Communion
 04:25

Durée totale : 59:41

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Mayhem (NOR)


Chronique @ Icare

31 Octobre 2019

Une nouvelle œuvre de qualité qui risque bien de faire l’unanimité auprès de tous les amateurs du combo.

En 2014, Esoteric Warfare n’avait pas fait l’unanimité : trop schizophrène et tordu pour les uns, manquant d’inspiration voire carrément plat pour d’autres, le cinquième album des Norvégiens semblait montrer un groupe encore et toujours en quête d’un renouveau et d’une nouvelle identité musicale. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec Daemon, nouveau full length du quintette d’Oslo, ces doutes semblent désormais finis : en 2019, Mayhem semble se tourner vers son glorieux passé et nous sert intelligemment des sonorités vieilles de plus de vingt ans enrobées dans d’excellentes compositions et servies par un son moderne.

Le combo ne fait pas de fioriture et rentre direct dans le vif du sujet, avec un The Dying False King incisif et sombre à souhait, qui varie passages true black et lenteurs plus insidieuses dans une noirceur totale. Le son est excellent, à la fois puissant, relativement clair et profond, permettant une immersion totale dans l’univers torturé et malade des Norvégiens. S’ensuit Agenda Ignis qui nous colle d’entrée une tartine de gros blasts made by Hellammer histoire de calmer tout le monde avant d’emprunter des voies musicales plus sinueuses et timidement expérimentales, portées par un riffing plus tordu ainsi que le chant polymorphe d’un Attila Csihar décidément très en verve.
On ne pourra effectivement pas passer outre la performance du bonhomme, impressionnante de technique, de maîtrise et de diversité, sachant admirablement s’adapter aux différentes humeurs imposées par la musique, parvenant à rester toujours juste sans jamais jouer la surenchère : chant black arraché, aboiements death d’outre-tombe, borborygmes infernaux, mantras lugubres, lignes vocales incantatoires et possédées, envolées théâtrales et baroques, le bougre excelle dans tous les domaines et habite réellement les dix compositions de ce Daemon (douze sur ma version promo !).

Le riffing froid et tranchant, tantôt opaque et charbonneux (The Dying False King, avec cette basse bondissante, Falsified and Hate avec son riffing black n’ roll à la Darkthrone) tantôt en dissonances et trémolos vibrants (le break central de Black Blood, le début de Invoke the Oath) fait son petit effet et nous replonge vingt-cinq ans en arrière à l’époque bénie du true black norvégien. Mayhem enchaîne intelligemment attaques black frontales (le terrible Worthless Abominations Destroyed, Of Worms and Ruins) et embuscades plus venimeuses (Aeon Daemonium, le très bon et rampant Daemon Spawn), parfait équilibre entre violence et accalmies sournoises, sans jamais sacrifier à l’ambiance, noire, délétère et proprement malsaine dans laquelle baignent ces 59 minutes du début à la fin. On pense parfois même à De Mysteriis Dom Sathanas avec ces dix titres qui fleurent bon la nostalgie des 90’s (Malum aux faux airs de Freezing Moon, titre majoritairement lent et cérémoniel avec son chant grave et litanique de messe noire et ces quelques envolées théâtrales hallucinées qui font un peu penser à Urfaust, Worthless Abominations Destroyed, avec ce blast continu de Hellhammer).

C’est un fait, Mayhem a simplifié sa musique pour aller à l’essentiel, et le moins que l’on puisse dire c’est que ça lui réussit. Finies les expérimentations hasardeuses de Grand Declaration of War, les riffs et la déstructuration tarabiscotés qui avaient divisés sur Ordo ad Chao, tout juste pourra-t-on relever ces quelques breaks où la basse vient gronder ses notes saturées avant que la machine ne reparte (Agenda Ignis, Daemon Spawn), les quelques effets et boucles indus d’Agenda Ignis ou l’ajout d’un clavier très burzumien sur Falsfied and Hated.
Cependant, il est vrai que c’est la première fois que Mayhem n’évolue pas et ne propose rien de nouveau d’un album à l’autre. Si l’ensemble reste de très bonne qualité et que le tout est impeccablement construit et exécuté, ne possédant aucun morceau réellement faible, il est évident que Daemon affiche une ambition moindre que ses prédécesseurs. Si Mayhem semble vouloir épurer sa musique pour revenir à quelque chose de plus simple, direct et accrocheur, certains insatisfaits argueront peut-être – et à raison – que ce dernier full length est encore loin d’égaler le chef-d’œuvre de 1994 dont il semble parfois vouloir s’inspirer, et que l’atmosphère qu’il dégage ne vaut pas la magie intemporelle qui enveloppait De Mysteriis Dom Sathanas : en 2019, un album comme Daemon, sans réelle originalité, a-t-il vraiment encore sa place ? La réponse dépendra de chacun, mais ce que l’on peut avancer sans prendre de risque, c’est qu’avec cette sortie, Mayhem excelle mais ne surprend plus (ce qui en soi est déjà pas mal après 35 ans (!) de carrière!

Quoi qu’il en soit, ce nouveau cru des Norvégiens est plus facile d’accès et accrocheur qu’un Esoteric Warfare, plus cohérent également, avec une ambiance prenante et des compositions d’excellente qualité, ce qui suffit amplement à faire mon bonheur. En 2019, Mayhem semble enfin être parvenu à dompter les démons du passé et les avoir transcendés pour accoucher d’une nouvelle œuvre de qualité, qui risque bien de faire l’unanimité auprès de tous les amateurs du combo.
When the moment sings
For I have read the signs
And I have solved the riddle
Of eternal life

22 Commentaires

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Metalder - 31 Décembre 2019:

Ah oui! Tres bonne chronique Icare!

PhuckingPhiphi - 24 Juin 2020:

Mayhem ne fait décidément rien comme tout le monde et nous sort finalement avec 25 ans de décalage la suite logique de "De Mysteriis dom Sathanas" (l'ironie étant qu'aujourd'hui, un album comme "Grand Declaration Of War", si déroutant à sa sortie, serait peut-être accueilli avec des bravos !). Un bel album, classique, puissant et charpenté, qui rappelle qu'au-delà de la légende, les pionniers norvégiens ont encore des choses à dire et ne se reposent pas sur leurs lauriers sanguinolents.

"…un clavier très burzumien sur Falsfied and Hated". En effet, ça m'a sauté aux zoreilles dès la première écoute, haha !

Merci pour la kro ! :)

DoudouKiller - 17 Septembre 2020:

D'abord Icare, je tiens à te féliciter pour la qualité de tes chroniques. Ce n'est pas la première que je lis de toi, et elles sont parfaites à chaque fois. Ce commentaire me donne donc l'opportunité de te remercier. 

En ce qui concerne cet album, je ne trouve pas les mots pour dire combien je suis impressionné par ce groupe qui après plus de 35 ans d'existence (putain 35 ans!!) arrive encore à nous happer dans leur univers toujours aussi malsain et "tordu" (rien de péjoratif ici). Je dois avouer ne pas être entré immédiatement dans ce DAEMON, mais avoir une femme qui l'écoute à longueur de journée vous permet de tendre une oreille plus qu'attentive. Et j'ai plongé complètement. Je rejoins Judhon lorsqu'il dit qu'il le préfèrerait presque à De Mysteriis. C'est mon cas aussi. J'irais même jusqu'à dire qu'il pourrait être un album référence dans leur discographie (ouille, j'espère ne pas trop choquer les puristes).

Bref, tout est impeccablement exécuté et ne me dites pas que vous n'avez pas des frissons quand dans "Malum", Attila se lance dans son envolée à la fin du titre (3'45). Franchement, rare sont les groupes qui me gifflent ainsi et une mention spéciale à Attila qui est à mon sens, un des plus talentueux et incroyables chanteurs de Black (tu l'as très bien mentionné dans ta chro Icare). Ce type me mets sur le cul. Je les ai vu en live à Colmar (tournée De Mysteriis le 9 octobre 2017 au Grillen), et ce concert restera un des plus impressionnants que j'ai vu jusqu'à maintenant. Du grand art sauce Mayhem après un Esoteric Warfare un peu terne.

 

 

 

LoL999 - 09 Mai 2023:

Découverte en décalage de la sortie, je n'en reste pas néanmoins scotché par ce Daemon. J'avoue avoir écouté DMDS pour la première fois à l'occasion, qui est très bien aussi, mieux vaut tard que jamais comme on dit...

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