Album paru le 22 septembre 1992 et produit par Flood et Reznor.
Après la tournée pour «
Pretty Hate Machine », Reznor en a assez d’entendre ceux qui ont découvert NiN, en concert, se plaindre de la différence de violence et d’énergie entre la scène et le studio. Il décide alors que «
Broken » sera énorme, brutal, bruyant.
En effet, l’album tranche avec la froideur presque lisse de «
Pretty Hate Machine » ; il va davantage chercher du côté des guitares et du métal, plus agressif et rentre-dedans, avec une batterie plus libre. Par ailleurs, l’approche de Reznor diffère d’un album à l’autre. Dans le premier, il prenait le point de vue de quelqu’un qui pense que le monde est nul mais qui s’aime suffisamment pour se battre ; dans «
Broken », le personnage se hait autant qu’il hait les autres, et surtout son label TVT. Les morceaux sont carrés, incisifs, formidablement aiguisés, et deviendront les plus jouissifs sur scène.
A cause de ses relations houleuses avec son label TVT Records, Reznor enregistrera cet album sous un faux nom, en secret, avec Flood. Ce sera le premier disque du groupe à finalement sortir chez Interscope/Wea. «
Broken » contient six titres, plus deux bonus tracks en plage 98 et 99 : une reprise de «
Physical » de Adam Ant, morceau original sur «
Kings of the
Wild Frontier » sorti en 1991. Le morceau s’appelle ici «
Physical (you’re so) », et une nouvelle version de «
Suck », extraite de l’album de
Pigface, « Feels like
Heaven ». Normalement, ces deux titres auraient dû être rassemblés sur un Single dont la sortie aurait coïncidé avec le festival « Lollapalooza », mais le label ne s’en est pas occupé. Les 250000 premiers exemplaires de «
Broken » ont été pressés en deux CD, l’un avec les six premiers morceaux, le second avec «
Physical » et «
Suck ».
Après la bataille entre Reznor et son label TVT Records, «
Broken » ressemble à un règlement de compte. Reznor y vide la rage qu’il a emmagaSinée contre TVT : la rupture est consommée, d’où le titre. D’ailleurs, on peut, dans «
Physical », entendre Reznor chuchoter ces mots « Eat your
Pigface out, Steve », directement adressé à Steve Gottlieb, le patron du label. De même, on trouve ces phrases dans le livret : « No thanks : you know who you fucking are », suivie d’une citation finalement mystérieuse : « The slave thinks he is released from bondage
Only to fond a stronger set of chains », assez en contradiction avec l’état d’esprit d’un homme soulagé, qui a vidé son sac.
Aucun Single ne sera extrait de «
Broken » mais deux clips : «
Wish » et surtout «
Happiness in Slavery », très controversé, réalisé par Johnathan Reiss, qui remporta un award au festival du film de Chicago et San Fransisco.
«
Broken » demeure à ce jour l’album le plus violent de
Nine Inch Nails, n’annonçant pas du tout la noirceur et la fragilité de «
The Downward Spiral », ni celle de «
The Fragile ». Reznor le surnomme d’ailleurs son « Fuck you record ».
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