Nous sommes en
1994, et à cette époque, le grunge et la scène rock sont endeuillés par la mort de
Kurt Donald Cobain et la dissolution de
Nirvana ...
The Downward Spiral, troisième galette de
Nine Inch Nails, arrive à ce moment-là dans les bacs ... album sombre pour une époque sombre. Voici sa chronique ...
Tout d'abord, il faut bien comprendre que
The Downward Spiral est un disque où seules la solitude, la névrose, la douleur et la dépression règnent en déesses immortelles. Ensuite, cet album est bien plus qu'un album de rock-metal industriel... c'est un concept : l'histoire d'un homme dépressif, cynique et ne croyant plus ni en l'amour ni en l'être humain. C'est le récit d'une descente aux Enfers et je pense qu'au fond, le héros du disque dont Trent Reznor joue le rôle est Trent lui-même ! Comment ne pas se poser la question quand on connaît le personnage ? Trent est un artiste torturé, sorte de poète maudit comme il en existait au dix-neuvième siècle mais Trent Reznor est un visionnaire et l'idée de raconter par la musique la chute d'un homme qui se suicide à la fin est une idée géniale. Personne d'autre n'aurait pu le faire, aucun autre groupe n'aurait osé le faire ...
L'histoire commence avec Mr. Self Destruct où on entre directement dans le vif du sujet avec une composition violente (il n'y a pas d'autres mots) et un texte où le protagoniste s'identifie, selon moi, à l'Hautontimorouménos de Charles Baudelaire (c'est à dire l'homme qui se châtie lui-même) dans cette chanson, l'homme se châtie en se droguant car c'est bien la drogue qui est narratrice ! Mais attention, car, de fil en aiguille, le héros de
The Downward Spiral dénonce le monde qui l'entoure et qu'il exècre comme dans
March of the Pigs et
Ruiner ou bien le lobby religieux américain dans
Heresy. On revient vite aux tendances suicidaires et à l'égocentrisme de cet homme avec The Becoming, I Do Not Want This ainsi que
The Downward Spiral où ce dernier parle d'un homme s'étant suicidé. Ce morceau est une sorte d'introduction à
Hurt, le dernier titre, mais de mon point de vue, le plus bouleversant, que cela soit au niveau de la composition ou bien du texte (superbement écrit) et qui va crescendo jusqu'au suicide du héros de
The Downward Spiral.
Musicalement maintenant, l'atmosphère de ce disque est étouffante, je me suis senti transporté dans l'intimité d'un homme cynique, désespéré, ne croyant ni en la vie ni en l'espèce humaine. J'ai senti un poids qui m'oppressait, un peu comme lorsque j'ai lu Le Dahlia Noir de James Ellroy. Les compositions de
The Downward Spiral sont un exemple de richesses sonores et de variétés rythmiques, et l'on passe de la mélodie douce aux riffs de guitares puissants sans problème ... C'est une vraie expérience musicale que j'ai vécue à l'écoute de ce chef-d'œuvre qu'est et que restera
The Downward Spiral.
Conclusion : Un voyage dans le psyché d'un être humain qui m'a ravi et que je conseille à tous ceux en quête de quelque chose de différent. 19/20
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