Bergtatt

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18/20
Nom du groupe Ulver
Nom de l'album Bergtatt
Type Album
Date de parution Fevrier 1995
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album272

Tracklist

1.
 Capitel I : I Troldskog Faren Vild
 07:51
2.
 Capitel II : Soelen Gaaer Bag Aase Need
 06:35
3.
 Capitel III : Graablick Blev Hun Vaer
 07:44
4.
 Capitel IV : Een Stemme Locker
 04:01
5.
 Capitel V : Bergtatt--Ind I Fjeldkamrene
 08:06

Durée totale : 34:17

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Ulver


Chronique @ valentheris

21 Août 2010
Seul rescapé du line-up d'origine, le compositeur émérite qu'est Garm a su faire évoluer Ulver au fil des ans telle une créature sans forme réelle, capable d'envouter son auditeur au fil des compositions en arborant divers styles musicaux ou différentes formes de composition, ne se cherchant pas, suivant une progression illogique aux premiers abords, mais implacable et demeurant toujours délectable grâce à la voie que lui trace son maître. Quelle surprise l'auditeur lambda doit-il ressentir à sa découverte du groupe lors du voyage imaginatif qu'offre "Shadow Of The Sun" en s'apercevant que le début de la discographie était de l'ordre d'un Black Metal onirique aux allures Pagan. À l'inverse, le metalleux passionné par le redoutable "Nattens Madrigal" a dû se poser plus d'une question lorsqu'il s'est penché sur les dernières offrandes de Garm, se demandant les mains tremblantes ce qu'il avait bien pu se passer durant toutes ces années où il avait perdu le groupe, et par conséquent son évolution, des yeux.
Vous l'aurez compris, Ulver n'est pas un simple combo Norvégien surfant sur la seconde vague de Black Metal Scandinave lors de ses débuts et se cherchant une nouvelle âme au fil du temps. Non, Ulver est un périple musical aussi personnel pour Garm et les différents musiciens l'ayant accompagné que pour l'auditeur qui trouvera son compte d'une manière alternative à un de ses camarades metalleux ou non bien qu'ils écoutent les mêmes albums.

Ce premier opus, "Bergtatt - Et Eeventyr I 5 Capitler" (un compte de fée en cinq chapitres), marque donc le début de l'aventure du groupe alors formé de AiwarikiaR (batterie), Garm (chant), Skoll (basse), Haavard et Aismal (guitares), dans une forêt mêlant à la fois le charme des contrées boisées Norvegiennes et la mélancolique noirceur que celles-ci peuvent renfermées, comme en témoigne la magnifique illustration (à noter au passage de superbes photographies sobres, mais efficaces du quintet de musiciens en pleine nature et des images de ces mêmes bois afin d'illustrer les paroles de Garm écrites en sa langue maternelle en guise de livret).
Alors que le premier chapitre "I Troldskog Faren Vild" débute sur un roulement de futs et un riff hypnotisant, il est temps de fermer les yeux, faire le vide dans sa tête et se laisser entraîner pour un peu plus de trente minutes de rêveries sombres et éthérées.

Ce premier aperçu de l'album, assez calme aux premiers abords, sera une excellente mise en bouche pour l'auditeur pouvant alors palper une partie de l'atmosphère de "Bergtatt..." sous une mélodie froide et très prenante renforcée par le chant clair de Garm et le rythme de la batterie offrant des variations de tempo rythmées et intéressantes malgré la linéarité de cette première piste. Ai-je dis linéarité ? Ce serais une sacré offense envers les compositions qui nous font le coup de maître de varier d'une juste façon au moment opportun. Alors que l'on pensait avoir tout entendu, de légères montées crescendo se font entendre de la part des guitares jusqu'à la venue, pas forcément attendues,mais accueillie avec joie, du break délivrant un changement de rythme aux allures épiques, décuplant la beauté du titre, parachevant de nous faire comprendre qu'on est pas tombé sur un album quelconque. "Soelen Gaaer Bag Aase Need" continuera de démontrer que le groupe à d'autres cartes en main et que les surprises ne se termineront pas avant le temps d'écoute imparti. AiwarikiaR nous fera part de ses talents de flûtistes au court de l'intro acoustique de ce deuxième chapitre, avant que celui-ci nous assène une avalanche de blasts accompagnée par des guitares plus agressives et le chant de Garm dans une pure veine Black Metal, renforçant alors la noirceur de l'atmosphère, le tout entrecoupé de Mid-tempos sublimant l'aspect mélodique où le chant clair revient sous forme de choeurs.

Toujours dans cette veine de composition si spéciale, le troisième et le quatrième chapitre ne manqueront pas de nous faire languir à travers l'atmosphère brumeuse et détentrice de tant de beauté inhérente à chaque titre. Le premier nous offrira un autre aperçu de l'efficacité de l'enchaînement vieux comme le monde, mais irremplaçable d'une introduction calme annonciatrice de la tempête et de la folie des instruments qui se déchaînent peu après. Des claviers feront leur apparition lors d'un break aussi surprenant qu'inquiétant avant de délivrer une furie finale laissant sans voix. Le deuxième chapitre sus-cité sera entièrement acoustique, les guitares ayant pour tout accompagnement la voix narratrice de Garm dans un registre sombre et parlé et celle de Lill Kathrine Stensrud en tant que guest, aussi en charge des claviers sur le précédent titre. Certains pourraient penser que ce quatrième titre tout à fait classique pourrait être dispensable...eh bien aucunement. Il n'y avait pas de meilleur moyen pour amener la clôturation de cet album en la présence du chapitre final " Bergtatt, Ind I Fjeldkamrene ".
Ce titre demeure certainement l'une des meilleures compositions d'Ulver à ce jour, la mélancolie et la hargne alors présentes depuis les premières secondes de l'album atteignent leur paroxysme durant le premier riff avant de laisser la place à cette forme de mid-tempo que nous connaissons désormais si bien. Une forme qu'à ce stade on pourrait qualifier de classique, mais jamais en manque de talent et d'imagination, le quintet mené par Garm a contourné ce problème en rendant cette recette ici plus marquante que jamais.

Ulver est un groupe atypique. Ulver n'est pas un simple groupe Electro/industriel au passé estampillé Black Pagan. Ulver est inimitable car chaque amateur de musique peut essayer de trouver son compte dans leur discographie en ayant une expérience différente d'une autre personne avec le même album entre les mains. Alors que les dernières notes de ce "Bergtatt..." se font entendre qu'y avons nous découvert ou ressenti ? Pour ma part il s'agit d'une œuvre indémodable, habile mélange entre la beauté et le tourment, arborant différents aspects et surprises pour notre plaisir afin de créer plus qu'un album, un voyage. Et si ce cd laisse moins la place à l'imagination ou à la recherche de la part de l'auditeur que ses successeurs de la veine electro, il n'en demeure pas moins savoureux.
Il ne tient qu'à vous de vous replonger dedans ou de le découvrir, dans tous les cas ne tardez pas.

Val'.

9 Commentaires

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valentheris - 10 Septembre 2011: Oui, très différents les uns des autres. Les deux extrémités de la discographie n'ont rien à voir (si ce n'est que c'est très bon ! ).
gronain - 12 Septembre 2011: J'ai que Bergtatt, Kveldssanger, et Nattens Madrigal.
Je ne connais pas la suite. Cela ne m'attire pas trop en fait...
Enfin bref tout ça pour dire que ces trois albums sont exelents.
J'dois avouer que le Nattens, à ma première écoute je me suis dis:
"c'est quoi ce truc..."
et je l'ai laissé à prendre la poussière pendant bien 8 ans avant de le resortir et me surprendre:
"comment j'ai fais pour pas accrocher avant..."
Constantine - 14 Octobre 2011: L'album qui m'a donner envie de jouer de la bass.
Une petite revelation pour moi......
valentheris - 29 Juillet 2013: Oui c'est vrai que si on devait trouver un défaut à Nattens c'est bien celui-ci héhé. Mais d'un autre côté, Bergtatt éclipse à sa manière (toujours aidé par Nattens Madrigal) Kveldssanger qui n'officie pas dans le même registre qu'eux en même temps et dont je n'entend strictement jamais parlé.

Quand à son rôle dans la genèse du Pagan, je ne saurai pas te dire...disons que ça ne m'étonnerait pas si c'était le cas, mais pour le reste je ne m'avancerai pas plus...
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Chronique @ SombrePluie

26 Janvier 2010
C'est un album sublime que nous sortent les Norvégiens d'Ulver en 1994, âge d'or de la seconde vague de black metal, qui donna naissance à des chefs-d'œuvres comme Transilvanian Hunger, In The Nightside Eclipse, ou encore De Misteriis Dom Sathanas.

Après une démo et un split avec Mysticum, Garm et ses acolytes se lancent à l'aventure, et créent Bergtatt, un album mélangeant black metal et passages plus mélodiques.

Les parties black sont très biens exécutées. La voix de Garm est animale, hurlante et puissante, tel un loup furieux. Le batteur, possède une polyvalence remarquable, pouvant autant jouer sur un registre plutôt calme que sur des double-pédale dévastatrices, alternant les différents rythmes blast. Les riffs sont froids, tranchants et violents. Les ambiances crées sont très guerrières, très sauvages, donnant une certaine brutalité à Bergtatt. La production est assez crue, assez raw, mais tous les instruments sont repérables. Il n'y a que trois morceaux black : II Soelen Gaaer Bag Aase Need, III Graablick Blev Hun Vaer & V Bergtatt, Ind I Fjeldkamrene. Le seul défaut de l'album : les transitions inexistantes, qui peuvent choquer au début.

Comme l'a souligné Kuroikarasu, les voix sont très travaillées, et rendent cet album très beau. La voix black est très bestiale, mais ici, des voix claires sont employées : chœurs (très) clairs, voix claire caverneuse, même des chants féminins sur la piste IV. Les chœurs, qui ont le champ libre sur le premier morceau, sont très beaux, et on voudrait que l'instant où ces chœurs s'animent ne s'arrête jamais.... Quant aux autres pistes, que ce soit sur des riffs ou derrière des passages acoustiques, ces chœurs omniprésents arrivent toujours à nous toucher.

Mais pour moi, l'attrait de cet album réside dans les passages folk. Dotés d'une aura mystérieuse, à l'image de cette pochette si énigmatique, chacun de ces passages sont un voyage, une évasion à part. Dans la piste d'ouverture, un passage acoustique fait office de transition entre le calme chant des chœurs, et un riff très dynamique laissant présager un second morceau violent... La piste deux est introduite par un très beau morceau de flûte. Quand à la troisième piste, elle nous surprend encore : au milieu de la chanson se cache un passage très atmosphérique, avec bruits de pas affolés dans les pins, un majestueux morceau de piano soutenant cette atmosphère sylvestre. Quand au morceau IV, il est entièrement acoustique, avec des guitares, chœurs, voix féminines, échos caverneux ... Le dernier morceau commence plutôt brutalement, alliant hurlements déchirés et batterie acharnée, nous agresse sauvagement avec ce rugissement inhumain poussé par Garm en guise d'introduction. Mais au bout d'une minute, la magie d'Ulver opère une fois de plus, et un passage acoustique vient enchanter nos oreilles. Mais ce n'est pas fini : une fois le passage finie, Garm revient avec sa voix plus aigüe, plus écorchée que jamais, afin d'immortaliser cet ultime instant avant la fin de cet album frôlant la perfection, Bergtatt.

Pour moi, un album merveilleux, non seulement épique, fantastique, froid, détenteur d'une beauté unique. Avec cet album, Ulver prend de l'avance et innove, car à part Bathory et Satyricon le Black Folk avait peu de représentants. Ulver s'impose comme un monstre de la scène norvégienne, pas toujours reconnu à sa juste valeur, et quelle erreur...

7 Commentaires

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SombrePluie - 30 Avril 2010: Je sais pas comment marche le systeme de commentaire/mini chro/chronique ...
=XGV= - 30 Avril 2010: Ben y'a qu'à demander sur le forum d'aide.
Fraelor - 05 Novembre 2011: Un album grandiose, un des plus grands albums de Black Métal de tous les temps. Tout à fait d'accord avec ta chronique! Merci
venomesque - 30 Août 2013: Franchement, je suis pas un "adepte" du black metal à la base...mais cet album a le don de m’envoûter sérieusement, il s'en dégage quelque chose de très beau, même dans les moments les plus violents...assurément un chef d'oeuvre, et la chronique le retranscrit plutôt bien!
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Commentaire @ Kuroikarasu

20 Novembre 2004
En trois mots : folk/black classieux. Bergstatt est le premier album cd de ces Norvégiens qui ont expérimenté pas mal de styles musicaux jusqu’à aujourd’hui. On a ici leur début dans un registre black, avec des éléments folk. C’est progressif, atmosphérique, assez « raw » dans le son, mais vraiment bien produit. Les éléments musicaux sont fabuleux (riffs acérés, batterie lourde, passages acoustiques), mais l’importance portée sur les vocaux est à remarquer : c’est vraiment ce qui fait la différence avec d’autres groupes black/folk, même actuels. Il y a un mélange des plus harmonieux entre voix claires, voix black et voix « chorales/grégoriennes » qui vous emportent très loin et font marcher l’imagination...
Ce cd est très différent de leurs dernières sorties et se situe dans la mouvance black metal norvégienne du début des années 90. Difficile de ne pas aimer tels ou tels morceaux parce que ceux-ci sont tous différents les uns des autres et tous splendides. Ecoutez et laissez-vous bercer par cette atmosphère relatant des histoires anciennes et immémoriales...

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Dead_man_walking - 04 Août 2006: Definitivement; Ulver ont su etre imaginatif avec le chant Gregorien et le cote folk
Atmosfear - 13 Janvier 2010: Je viens de l'acheter, et de l'écouter après l'avoir parcouru sur le net (ce n'est pas la même démarche), et vraiment c'est une oeuvre magnifique, et presque irréelle en tant qu'estampillée "black metal" (il y a des passages acoustiques et choraux d'une grande allégresse, si, si ! ) cet album me fait le même effet que le premier album de RIDE dans un autre style; Pur, direct, atmosphérique, varié et plus travaillé qu'il n'y paraît à la première écoute...(la basse par exemple extraordinairement virtuose) et lorsqu'il s'achève, on ne peut s'empêcher de le réécouter ! Donne envie de découvrir le deuxième album illico !
venomesque - 02 Septembre 2013: Le deuxième album est presque aussi géniale que le premier, il s'agit d'un album 100% folk/acoustique/norvégien un pur régale! :)
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