Battering Ram

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17/20
Nom du groupe Iron Savior
Nom de l'album Battering Ram
Type Album
Date de parution 2004
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album71

Tracklist

1. Battering Ram
2. Stand Against the King
3. Tyranny of Steel
4. Time Will Tell
5. Wings of Deliverance
6. Break the Curse
7. Riding Free
8. Starchaser
9. Machine World
10. H.M. Powered Man
Bonustrack (Digipack Edition)
11. The Call
Bonustrack (Japanese Release)
11. Living on a Fault Line

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Iron Savior


Chronique @ Theodrik

30 Mars 2016

Si je ne devais emmener qu'un Iron Savior dans la navette Soyouz, je choisirais Battering Ram.

Au millénaire prochain, si la Science progresse et que l’Humanité peut se répandre à travers l’Univers, celle-ci arrêtera de rêver de voyages dans l’espace, de robotique et de civilisations extraterrestres (à condition, bien sûr, qu’elles existent bel et bien). Ces rêves-là, comme tout rêve ou fantasme, disparaîtront avec leur réalisation. Pour laisser place à un autre qui poussera l’Humanité encore plus loin. Mais certains illuminés regarderont peut-être avec un œil amusé ce que ces primitifs du XXIème siècle disaient du Futur (donc de leur présent). Juste pour voir si ce n’était pas mieux en rêve qu’en réalité. Ils regarderont donc nos dessins animés sur la question, nos Ulysse 31, nos Duck Dodgers. Joueront à nos Mass Effect, à nos Dead Space, liront nos livres, comme le cycle Fondation d’Isaac Azimov. Et sans doute écouteront aussi nos chansons futuristes. Le Cyber Metal sera probablement exploré. Mais si ces ermites se figurent que la Science-Fiction ne se trouve pas dans le « Power Metal » et ses dragons et univers médiévaux-fantastiques, ils oublieront probablement un groupe allemand parlant de SF : Iron Savior.

Et comme il serait dommage qu’un tel groupe tombe dans l’oubli, une petite présentation rapide s’impose. Elle nous emmène à Hambourg, en 1996. Piet Sielck, un ingénieur du son, souhaite créer son propre groupe de musique. Il embauche donc son ami Kai Hansen (ex Helloween, Gamma Ray), avec qui il a déjà joué, à la guitare. S’ajoutent bien vite Thomen Stauch (ex-Blind Guardian) à la batterie et Jan-Sören Eckert (ex-Masterplan) à la basse. Leur premier album sortira en 1997, racontant les aventures d’humains rescapés de la planète Atlantis, ayant perdu leur planète à cause d’une machine consciente, puissante et destructrice, paradoxalement appelée « Iron Savior ». D’où le nom du groupe et du premier album. Leur second album, « Unification », poursuit le concept et met en scène d’autres aventures dans l’espace, sans arrêt pour le groupe autre que Thomen Stauch laissant sa place à Thomas Nack (ex-Gamma Ray). Le vaisseau amiral le dépose en lieu sûr, à la cantina Savage Circus (aujourd’hui fermée) puis continue sa route. Il se posera à nouveau en 2001, après « Dark Assault » pour recruter Joachim Küstner et laisser Kai Hansen se consacrer à « No World Order ! », pour beaucoup le meilleur de Gamma Ray. Puis en 2003, après un excellent « Condition Red », pour l’échange à la prison de Jabba entre les chasseurs de primes Jan-Sören Eckert (qui reviendra en 2011, pour « The Landing ») et Yenz Leonhardt (ex-Savage Circus). Des turbulences sans grandes conséquences. Les boucliers sont toujours actifs !

C’est en 2004 et avec ce sang neuf (Piet reste le seul membre originel) que sortira l’album que nos metalleux du futur seraient bien inspirés de ne pas oublier : « Battering Ram ». Je laisse ainsi un holocron le présentant, car il serait trop bête qu’il se perde dans les mémoires futures. Il était arrivé aux autres albums d’Iron Savior d’avoir un trou noir en milieu, pour avoir placé les titres les plus intéressants au début et à la fin, et donc massé les moins intéressants au milieu (cela me semble caractéristique d'« Iron Savior » et de « Dark Assault »). « Unification » ne souffrait pas trop de ce problème, mais s'il était globalement solide, il avait quand même quelques chansons assez oubliables. Ce qui n’arrive pas pour moi avec ce « Battering Ram ». Et je crois que c’est une des raisons qui me font aimer cet album un peu plus que les autres. Rien ne me semble en trop. Quand il y a une chanson planante et atmosphérique, elle dit ce qu’elle a à dire, se termine, puis nous sort une chanson brutale et massive, fait péter la double pédale, pour nous réveiller. Pour chaque « Wings Of Deliverance », mélancolique et planante, qui conte la vie d’un taulard s’envolant par la pensée vers ceux qu’il aime et ne peut plus voir, il y a une « Break The Curse » bien Heavy, avec son riff et son refrain synchronisés pour nous en mettre plein la tronche, volontariste dans les textes, qui nous encourage à ne pas avoir peur de ne pas se conformer, à ne pas choisir la voie facile si ça n’est pas notre souhait. Pour chaque « Machine World», froide, atmosphérique et malsaine, car évoquant les questionnements d’une intelligence artificielle surpuissante (le Iron Savior) sur l’authenticité de ses émotions et le sens de son existence, il y a une « Heavy Metal Powered Man » très rapide, aux riffs extrêmement nerveux, avec son refrain fait pour être scandé sur scène, là aussi louant l’anticonformisme, pour lui succéder. Bel effort !

Comme à l’accoutumée pour le groupe, le début est assez frontal. La chanson éponyme, qui traite des pilotes audacieux qui repoussent les limites de la physique pour mener à bien leur aventure, s’appuie sur un refrain assez froid et éthéré, un jeu de batterie agressif et lourd, ce qui ne va d’ordinaire pas forcément ensemble. Un « Riiiiiiiiiise ! » du plus bel effet en début de chanson, rappelant à l’auditeur que Piet Sielck est un grand fan de Judas Priest et qu’il aimerait, comme le Metal God, faire des poussées suraiguës. Avec sa voix semi-grave, ça n’en reste pas moins impressionnant. Mais elle fait figure de chanson tranquille face à « Stand Against The King », qui lui succède directement. Quelques accords appuyés, puis un solo de guitare surprenant et strident, une batterie endiablée, tout est là. La voix de Piet Sielck monte très haut, est gorgée d’héroïsme. Tous ces éléments cumulés font de cette chanson une de mes préférées du groupe. « Tyranny Of Steel » est dans la même veine, avec son solo d'entrée de jeu, qui dure plusieurs secondes, avec un rythme de batterie plus intéressant que le rythme rapide mais sans complexité qu’on nous sort trop souvent en Power Metal. Ici, le chant se fait plus grave et grondant. Les deux chansons mettent en scène la résistance des humains pour des idéaux nobles. Dans le premier cas, contre un roi tyrannique, qui a du sang sur les mains, pour lui retirer le pouvoir et fondre la couronne, et dans l’autre contre l’Iron Savior, machine crée à l’origine pour protéger le Monde et qui, dévoyée ou devenue folle, se met à oppresser l’Univers et prétend imposer ses vues aux êtres humains.

« Time Will Tell » avec son jeu de batterie rapide, enfonce encore le clou d’un début d’album très solide, avec son accord principal étrange, bien reconnaissable, son refrain assez simple, mais très fédérateur, haut et grandiloquent. Les textes mettent en scène un soldat se questionnant sur le sens de la vie et où ira son âme s’il meurt sur le champ de bataille. Une construction des textes en miroir avec « Machine World », donc. C'est d'ailleurs une caractéristique générale de l'album : même si elles n'ont parfois rien à voir rythmiquement, les chansons semblent avoir été écrites par deux. « Starchaser », par exemple, qui commence elle aussi par un solo de fou furieux, puis un riff bien badass, est, comme "Battering Ram", un appel à l’aventure. Avec un héros renonçant à sa vie ennuyeuse pour écouter une voix lui parlant depuis le Deep Space. De même, « Riding Free », qui est extrêmement rapide, très énergisante et dont le solo est monstrueux, rend compte des questions d'un soldat ne pouvant fuir une guerre de fanatiques religieux bardés d'armes hi-tech léthales. Il s'échappe donc de cette guerre qu'il ne comprend pas en "s'envolant" par la pensée, tout comme le prisonnier de "Wings Of Deliverance". Un aperçu de ce que ressentaient peut-être les simples humains lors de l'Hérésie d'Horus et les joyeux massacres entre Space Marines...

Si l'on doit trouver un défaut à l'album, en revanche, c'est bien son artwork : disons-le, il est presque criminel d'emballer si mal un album aussi bon. Par les tentacules de Kang et Kodos, qu'est-ce que c'est que cette soucoupe volante et surtout ces gratte-ciels modélisés avec un moteur graphique de Playstation 1 ?! On est alors en 2004, Iron Maiden a traumatisé la planète avec son artwork de "Dance Of Death" l'année passée, Dragonforce a sorti son "Sonic Firestorm" avec un décor de pluie de météores bien mieux réalisé. Et ceux qui ne savent pas utiliser l'outil ont continué de le faire en dessin : comme Megadeth avec son excellent "The System Has Failed", l'éponyme de Wintersun ou même "Reckoning Night" de Sonata Arctica. On ne peut pas trouver d'excuse, là. Heureusement, la pochette intérieure est mieux : on y retrouve Piet Sielck dans un décor type "Faucon Millénium" debout en mode Captain Kurke, autour de son équipage assis et concentré et un pilote Küstner, crispé sur les commandes du bazar. Saisissant. Cependant, il faudra attendre "Megatropolis", en 2007, pour avoir un artwork 3D qui envoie du pâté géonosien. Si on doit trouver un autre défaut à l'album, la bonus track, "The Call", qui loue aussi la grande famille des metalleux, est un peu longue et pas forcément indispensable.

Malgré cela, disons-le sans ambages : « Battering Ram » me semble être le meilleur album d'Iron Savior. A part l'artwork et la bonus track, rien ne dépasse, je ne m’ennuie pas une seconde en l’écoutant. Et comme beaucoup d’albums du groupe, il me fait voyager. Malgré toute l'affection que j'ai pour l'éponyme, pour « Condition Red », pour « Megatropolis », et même pour les tout derniers sortis, que j’aime bien, je suis persuadé que si on me demandait lequel était mon préféré, ou lequel il faudrait prendre s'il n'en fallait qu'un pour aller dans la navette Soyouz, je répondrais « Battering Ram ». Sans aucune hésitation. Je serais en revanche ravi que la bande à Sielck me surprenne la fois prochaine, avec son « Titancraft », histoire que je prenne une autre claque. En attendant, « Battering Ram », je te donne mon 18/20. Tu l'as bien mérité. Retourne donc dans ta galaxie, avec Capitaine Flamme, par ta porte des étoiles ou je ne sais-quoi, trôner avec les autres merveilles de l'Univers...

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