La seule question qui prévaut concernant ce
Skycrest, nouveau chapitre de l’épopée des Allemands d’
Iron Savior, consiste à se demander si celui-ci sera le théâtre d’une nouvelle désillusion, d’une nouvelle déconvenue, ou plutôt sinon l’écrin d’un renouveau flamboyant, difficile, en effet, de l’envisager raisonnablement tant la nature même de ce combo laisse peu de place à cette éventualité, tout au moins la source d’une bonne surprise. Étant entendu que le groupe, à la tête duquel Piet Sielck règne et régnera toujours en maître incontestable, ne fera jamais évoluer son Heavy Speed
Power Metal typiquement allemands aux vocaux rugueux en autre chose qu’un Heavy Speed
Power Metal typiquement allemands aux vocaux rugueux, ne nous reste plus alors qu’à nous entendre, et nous étendre, sur la qualité et le plaisir, ou le déplaisir, ressenti à l’écoute de ces douze nouveaux morceaux.
Et pour être tout à fait franc,
Skycrest, première piste de ce nouvel opus, m’aura laissé d’emblée comme un goût amer en bouche. Une saveur désagréable mise en exergue par ses refrains vraiment trop dans l’ère du temps, à savoir niais et guillerets. Une habitude dont les Suédois de
Sabaton se seront fait les ardents défenseurs depuis quelques temps déjà. Une saveur désagréable mise en exergue aussi par l’aspect très, et sans doute trop, convenu de ce titre.
Fort heureusement, la vivacité d’un
Our Time Has Come viendra effacer cette mauvaise première impression. Et ce d’autant plus que son refrain, sans pour autant s’éloigner complètement de ce musicalité actuelle, est de bien meilleure tenue. Tout comme celui de
Souleater qui nous réconcilie encore davantage avec
Iron Savior. Les volutes synthétiques d’un Welcome to the New World donne à cette piste un petit piment inédit tout à fait intéressant. Quant à
Silver Bullet, il n’est rien moins que le point culminant de ce manifeste. Au-delà de ce morceau non sans démériter, du moins pour certains d’entre-eux (pour éviter de dire des choses fâcheuses ne parlons, en effet, pas de ce Ease your
Pain, œuvre de Jan-Sören Eckert sur laquelle il chante de surcroit et qui est vraiment regrettable, pour ne pas dire pire), au-delà de ce morceau disais-je donc avant d’être interrompu par moi-même, on retombe dans les travers plus ou moins intéressants de ce quartet saxon.
Alors, bien évidemment, comme précisé dans le préambule de cette chronique, suivant la formule désormais consacrée, rien ici ne viendra bousculer nos convictions concernant le traditionalisme et concernant la volonté de changement quasi nulle de ces quatre natifs de Hambourg. Il n’empêche que ce crû 2020 est, dans l’ensemble, meilleur que le crû 2019. Bien entendu pas au point que ces 12 nouvelles chansons deviennent des standards inoubliables du genre, nous marquant de manière indélébile, ni même au point qu’elles nous laissent quelques souvenirs plusieurs jours après, mais suffisamment pour que l’écoute de ce nouvel opus soit bien agréable. Et franchement par les temps qui courent, des temps où les sorties se succèdent à un rythme si effréné que les autres nous font souvent complètement oublier les unes, franchement, c’est déjà pas si mal.
Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je le vois bien. Ca fait environ 15 ans que j'écoute du Metal et je sens que je suis plus sévère avec ce qui sort. Cela affecte même des albums que j'ai adoré étant jeune car je sais que, nostalgie mise à part, si je devais les découvrir aujourd'hui (et les noter), je serais beaucoup plus sévère qu'à l'époque. Et non, 13 n'est pas une mauvaise note. Je me dis qu'un certain nombre d'albums, si je les notais avec mes critères actuels (musique la plus cool possible, refrains les plus mémorisables possible, et sans effort, pour sortir de la masse, textes les plus intéressants possible, pochettes les plus belles possibles) se retrouveraient avec cette note. Mais peut-être pas Iron Savior. Parce que... Le Heavy/Power, justement, me paraît être un excellent genre pour contenter mes critères. Et Iron Savior le fait très bien et depuis longtemps. Mais après, on a le droit de ne pas être d'accord sur l'appréciation d'un groupe ou sur les critères de notation. En tout cas, ce sont les miens. ^^
Pas de soucis. A la prochaine ^^
L'esprit critique qui s'affute aiguisé par nos goûts qui évoluent au fil des années qui passent, c'est tout à fait naturel comme processus.
Le fait de ne pas être d'accord sur les critères de notations et sur l'appréciation n'a rien de dérangeant...c'est même tout à fait sain qu'il y ait des divergences qui s'expriment. Le principal c'est qu'on puisse en discuter sereinement et confronter nos avis. Et c'est toujours un plaisir de discuter avec toi...même si l'on n'est pas souvent d'accord...
La notation est quelque chose de très subjectif surtout dans le domaine artistique. Est-ce que la note doit correspondre à sa propre progression (dans notre cas, cela justifie une note moyenne) ? A la comparaison avec les autres (cela justifie toujours une note moyenne) ? Ou à des critères très techniques (dans ce cas je manque de maîtrise pour être au plus juste) ? Cela me confirme que la note est généralement plus juste quand c'est celle du chroniqueur qui a pris normalement le temps de l'analyse. Ici, j'ai découvert ce groupe avec cet album et j'avoue que j'ai bien apprécié l'efficacité de ses mélodies. A vous lire, je devrais peut-être pas trop approfondir (surtout qu'il y a tellement d'autres choses à écouter et qu'une vie n'y suffira pas) car je risque de retouver un peu toujours la même chose.
Moi j'aime beaucoup ce groupe cet album est sans surprise mais j'y ai pris du plaisir à l'écouter.Maintenant j'ai une question et si cet album était sorti il y a 20 ans ne serait il pas considéré comme un classique du genre ? On le saura jamais mais forcément il y a l'usure du temps et comme souvent les amateurs de metal qui ont de la bouteille sont plus sévères dans leurs critiques par contre un gars qui découvre le style va dire que c'est de la bombe cet opus. Alors oui 13/20 c'est trop sévère pour moi il vaut au moins 15.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire