Fort du bon accueil réservé au premier volet de l'aventure
Iron Savior, Piet Sielck appareille rapidement l'équipage de son engin de Science-Fiction. Grand consommateur de rois de la double pédale, le projet libère Thomen Stauch accaparé par
Blind Guardian et embauche le nouveau mais déjà surbooké batteur de
Freedom Call, Dan Zimmerman, alors très impliqué dans la création de son propre groupe, bientôt frappeur de
Gamma Ray pour faire bonne mesure. Ne nous voilons pas la face, l'élément qui permet à
Iron Savior d'atteindre rapidement une honorable notoriété est la présence en son sein du légendaire guitariste Kai Hansen, lequel joue au côté du Frontman Sielck, enfin sorti de l'ombre après avoir été entre autre ingénieur du son sur les premiers efforts du rayon gamma.
Coming Home, le single, ouvre les débats sans surprise. On est tout de suite en présence d'un Heavy/
Power Metal de bonne facture plus efficace que novateur. Piet n'est pas
Ralf Scheepers et n'a pas non plus un timbre de voix très particulier comme Udo ou Rock'n'Rolf. Il chante simplement, avec beaucoup de justesse et se trouve bien épaulé par ses coéquipiers. Le puissant Starborn fracasse tout sur son passage et confirme aussitôt l'agréable première impression.
Brothers (Of The
Past) ne dépare pas de cet ensemble, on tient là encore un bon vieux Heavy qui ne fait pas de fioriture. Prisonner Of
The Void est digne d'un bon
Helloween servi par des guitares somptueuses.
Unchained utilise une recette similaire tout en osant des riffs bien plus complexes pour un joli résultat.
The Battle se démarque par un tempo moyen intéressant sur lequel Uwe Lulis, guitariste de
Grave Digger vient nous gratifier d'un solo très "Blackmore". Au fait, est-ce que j'ai signalé l'omniprésence des guitares dans cet album? Ouf, je crois bien que oui mais n'oublions pas la section rythmique qui est également un repaire de pointures du genre!
Un titre capte singulièrement mon attention: Eye To Eye donne dans un
Hard Rock bien appuyé par un superbe refrain mélodique. Piet semble parfaitement à l'aise dans ce registre vocal
Old School. Cerise sur le gâteau, le morceau est enrichi d'un passage progressif qui prépare en beauté l'assaut final.
La qualité est toujours présente mais sans crier au remplissage, il faut reconnaître que certaines pistes me laissent un peu sur ma faim. Par exemple, Forces Of
Rage, exécuté avec sérieux respire plus la concentration que la joie de jouer; bref, une chanson sans âme portée par un chant un peu ennuyeux. Mon constat sera sensiblement identique en ce qui concerne Mind Over Matter, malgré des effets Electro qui auraient sans doute gagner à être plus développés. Ayant décidé de nous en donner pour notre argent (merci!), les Germains se fendent d'une reprise du classique de
Black Sabbath, Neon Knights. Sympathique effort qui ne restera sans doute pas dans les annales.
Si le projet repose sur le travail de composition de Piet, auteur de quelques dix morceaux, Kai offre également quelques pistes; ces derniers lui donnent l'occasion de chanter en leader. Ainsi les Allemands reprendront le fameux Gorgar d'
Helloween dans une version agréable mais sans apport particulier à l'original. Deadly
Sleep est un bon morceau dans la veine du Wasted Years de Iron Maiden, avec un choeur très réussi. La balade
Forevermore, avec son petit côté Pink Floyd revisité façon Heading For Tommorow, hésite entre la délicatesse et le Rock pompeux sans jamais manquer d'inspiration.
Amateurs de
Power metal, cette oeuvre vous est donc dédiée et vous ne serez pas trompés sur la "marchandise", celle-ci étant irréprochable. Si le style vous déplait, passez votre chemin au plus vite afin d'éviter un inutile calvaire. Avant toute chose,
Unification confirme qu'
Iron Savior est plus qu'un All-Star Band réuni pour un boeuf géant. Les Germains ont poursuivi avec plus de maîtrise ce qu'ils avaient entepris sur le disque précédent. Le capitaine Sielck, enfin congratulé par la presse
Metal profitera quelques temps du coup de projecteur, enfin mérité, révélant son travail à un large public.
Nota bene:
Excelsis, groupe vainqueur d'un concours de Rock
Hard se voit offrir la quinzième piste de l'opus avec
Dragonslayer, une très bonne démo malheureusement sous-produite. Coup de pouce supplémentaire, le groupe ouvrira pour
Iron Savior sur la tournée
Unification.
Je les ai vus avec Riot et Virgin Steele à la Loco sur cette tournée ou la précédente, c'était excellent en live. Au niveau de l'album lui-même, je le trouve très très moyen, on n'est pas trompé sur la marchandise commme tu le dis si bien, mais c'est vraiment l'époque où le Hard allemand a commencé à partir en vrille avec des compos écrites sur des rails par des (très bons) groupes qui ne faisaient absolument plus aucun effort pour se renouveler ne serait-ce qu'un minimum. Dommage.
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