Bark at the Moon

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17/20
Nom du groupe Ozzy Osbourne
Nom de l'album Bark at the Moon
Type Album
Date de parution 18 Mai 1983
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album703

Tracklist

Re-Issue in 2002 with Bonustracks
1.
 Bark at the Moon
 04:16
2.
 You're No Different
 05:00
3.
 Now You See It (Now You Don't)
 05:04
4.
 Rock 'n' Roll Rebel
 05:26
5.
 Centre of Eternity
 05:23
6.
 So Tired
 03:57
7.
 Slow Down
 04:21
8.
 Waiting for Darkness
 05:14

Bonus
9.
 Spiders
 04:22
10.
 One Up the 'B' Side"
 03:23

Durée totale : 46:26

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Ozzy Osbourne


Chronique @ largod

21 Mai 2014

Au clair de la lune

Au clair de la lune, mon ami Pierrot

Comment rebondir après la disparition aussi tragique qu’injuste d’un prodige comme Randy Rhoads ? Certainement en continuant.
Le fameux adage « Show must go on » doit sacrément vous coller à la peau pour vous permettre de reprendre la suite de l’aventure. Alors que la douleur se confond avec l’acceptation du manque de l’être cher, la tournée de 1982 se poursuivit pourtant avec Brad Gillis de Night Ranger à la guitare et se concrétisera par le double live « Speak of the Devil ». Bien qu’Ozzy tournait pour promouvoir l’album « Diary of a Madman », ce témoignage ne contiendra que des reprises de Black Sabbath, jouées au Ritz de New York les 26 et 27 septembre 1982. Profondément atteint par la perte de Randy, il n’était pas question pour l’heure de tirer profit de son décès mais plutôt de damer le pion à Tony Iommi et sa bande qui sortirent leur « Live Evil » seulement un mois plus tard aux Etats-Unis. Mais le compte n’y était pas. Ozzy ne s’accommode pas d’un remplaçant temporaire. Il recherche l’osmose, celle qui transcende l’inspiration, et jette son dévolu sur George Lynch, fabuleux guitariste de Dokken.

Jakey Lou Williams vit le jour en 1957 à Fairmont, West Virginia.
Moitié Gallois par son père et Japonais par sa mère, il grandit à San Diego dans un environnement où le jazz côtoya la musique classique comme le rock. Délaissant le piano, il s’empara sous l’influence de sa grande sœur d’une guitare sur laquelle il fit ses premières gammes. Autodidacte inouï, il développa son propre style, fruit d’un talent inné, et se tailla une réputation de virtuose dans le sud de la Californie. Après une première expérience sérieuse au sein du groupe Teaser, il rejoignit Ratt et la Cité des Anges en 1980. Un single « Dr Rock / Drivin’ on E » fut pressé pour être distribué gratuitement aux fans lors des concerts avant que leur titre « Tell the World » ne figure sur le premier Metal Massacre de 1982. Courant 1981, celui qui désormais s’appelait Jake E. Lee devint guitariste de Rough Cutt, produit par Ronnie James Dio et dont le management était assuré par sa femme Wendy. Sous le charme de son jeu, le Divin Lutin l’invita à rejoindre son projet solo et les séances de répétition commencèrent. La légende prête au jeune Lee la composition du riff principal de « Don’t talk to Strangers ». A y écouter de plus près, la légende repose souvent sur un minimum de réalité.

Prête-moi ta plume, pour écrire un mot

Le dénicheur de talent Dana Strum propose à Ozzy de faire passer une audition à Jake, lui qui lui présenta déjà en 1979 Randy Rhoads. Ebloui par la classe naturelle du gamin, il suit son instinct et l’enrôle finalement à la place de George Lynch.
Le jeune guitariste s’attèle alors à la composition des titres du successeur de « Diary of a Madman » avec Bob Daisley, de retour à la basse. Tommy Aldridge, fidèle sur son tabouret de cogneur, et Don Airey (ex-Rainbow) aux claviers complètent un line-up bâti pour le long-cours.
« Bark at the Moon », produit par Max Norman et enregistré aux Ridge Farm Studios à Rusper, débarque en décembre 1983 dans les bacs. L’artwork n’est pas en reste. Le Pierrot de la comptine pour enfant s’est mué sous les traits d’un loup-garou habité. Huit titres figurent sur l’édition d’origine européenne dont « Spiders » opportunément remplacé par « Slow Down » propulsé par une basse de feu sur le pressage US. A la première écoute, on est séduit par l’équilibre de la production et l’utilisation intelligente des claviers. On retient surtout la bonne qualité du chant du Madman malgré une prise inconsidérée de substances en tout genre, la basse-pacemaker de Bob Daisley et le jeu inspiré et caractéristique du nouveau six-cordiste. L’ensemble alterne entre un univers pop-rock affirmé et un côté plus traditionnel, sans noirceur excessive.

Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu

Le mélange des genres, en effet, Ozzy peut tout se permettre.
Mélancolique sans être dépressif, du moins pas de manière ostentatoire, il surprend même avec une chanson sur une rupture amoureuse en hommage déguisé à Randy, « So Tired ». Les claviers comme les instruments à corde occupent l’essentiel de l’espace sur cette ballade et on penserait presque à un titre des Beatles si la voix n’était pas aussi singulière. Les ingrédients pop ressurgissent à grand renfort de claviers sur « You’re no different » porté par Don Airey et l’incontournable Bob Daisley. Facile dès lors pour les nappes et improvisations par touche de la guitare de se greffer sur la légèreté d’une mélodie apaisée. La sensibilité de Jake dans son jeu comme sa liberté d’expression se retrouvent à nouveau sur « Spiders » dont la ligne de basse torturée exécute avec le soliste un jeu d’éChanges chaloupé digne d’une chatte sur un toit brûlant.
Le premier chainon manquant raccrochant les titres de l’album à l’univers heavy-metal d’Ozzy réside dans le simple et direct « Rock’n roll Rebel » au riff plaqué et gras et au refrain convenu, mais aux paroles règlement de comptes avec Tipper Gore qui créera le PMRC quelques mois plus tard. Bob Daisley pulse le rythme comme un métronome derrière le chant décharné du mort-de-faim Ozzy avant un solo fluide et limpide de Mr Jake.

La patte du nouvel arrivant se précise et s’impose définitivement avec un riffing digne du Pourpre Profond sur « Centre of Eternity ». Alors qu’un glas lugubre et des cantiques religieux sortant de la cathédrale du coin illustrent un début de piste inquiétant, la mélodie up-tempo souligne la technicité main droite et sur son manche de Jake E. Lee, couronnée par un solo en tapping vertigineux. Le title-track contient les codes désormais légendaires du jeune Américain dont le riffing rampant et shreddé déchire l’espace. La frappe sèche de Tommy Aldridge, le brio de Bob Daisley, le solo étincelant et la ligne de chant vorace contribuent à l’intemporalité de ce titre. Sans en avoir l’air, « Now you see it, now you don’t » se distingue par un pont d’anthologie, installant ce morceau heavy dans un univers sublimé par les vocaux et les chœurs hauts perchés sous une reprise de rythmique étonnante. Les orchestrations sur « Waiting for Darkness » soulignent un propos soudain plus sombre, martelé par un Ozzy poursuivi par ses démons et détracteurs en tout genre. La thérapie de groupe fait son œuvre avec des claviers et une guitare en symbiose, une batterie en contretemps et un chant dominant l’ensemble.

Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu

La Grâce existe-t-elle ? Sans doute.
Là où le destin défait les liens de la vie, la Grâce se joue de la mort en unissant de sa touche bienveillante les étoiles dans leur course pour la gloire. La chandelle loin d’être morte se consume d’un nouvel éclat que Jake E. Lee entretient de concert avec un Ozzy ressuscité tel un phénix. Il peut d’ailleurs remercier Jake et Bob, finalement non crédités de leur travaux sur ce disque alors qu’ils ont quasiment intégralement composé musique et paroles. Quelques années plus tard, le différend fut réglé à l’amiable contre un gros chèque et Ozzy apparait comme le créateur « officiel » de l’album.
L’enfer peut bien attendre car le meilleur est à venir. Ozzy est de retour dans la lumière, sous un clair de lune blafard.


Didier – mai 2014
Screams break the silence
Waking from the dead of night

22 Commentaires

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largod - 28 Mai 2014: Thank u... c'est un peu le bordel avec les divers pressages, vinyles et CD, Europe et US. Tu as bien le pressage européen petit veinard. La version US commence par le title track et contient Slow Down à la place de Spiders. Et depuis les re-éditions suivent la logique US qui est celle de SOM. En fait, le pressage Europe fait figure d'OVNI
choahardoc - 06 Juin 2014: Appris encore beaucoup sur ce BATM qui se ferait une place dans mon TOP 30 d'île déserte (ça marche plus trop à l'époque des disques durs cette remarque...). Une plume adroite, précise et toujours de la pertinence, Merci Didier. Quel artiste, tout de même ce Ozzy.
Sperma_frost - 10 Mars 2015: Je viens de voir que je suis l'heureux possesseur de la version Europe avec "Spiders" à la place de "Slow Down", le titre "Centre of Eternity" qui s'appelle "Forever" sur la version Europe et une tacklist dans un ordre différent...
Sperma_frost - 10 Mars 2015: Autre point, sur la version US comme sur la version Europe, il n'y a que 8 titres et non 9 comme indiqué sur la tracklist postée (Spiders qui devient Spiders in the Night en supplément des titres de la version US) qui est celle de la réédition de 1995.
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Commentaire @ Peter.K

26 Avril 2006
Voici le 3em album de Papy metal!! Mister Ozzy Osbourne, un de mes préférés( du moins, un de ceux que j'écoute le plus).
Voici de quoi est composé la galette :

Bark at the Moon: Chanson tubesque de monsieur Ozzy,le riff d'entrée est inoubliable, bon solos,titre très entrainant que l'on pourrait chanter sous la douche, avec le fameux hurlement aaaaaaouuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhh!!(ne pas oublier)

You're No Different: Meilleurs chanson de l'album pour moi, titre plus mélodique que le précédent,assez calme à la limmite de la ballade,affublé de bons claviers,un refrain accrocheur très bien chanté par Ozzy, une guitare calme mais efficace, un pti solo clos le morceau.Exellent titre..Le heavy metal n'est pas une musique de brute!!

Now You See It,Now You Don't: La chanson commence avec de bons riffs entrainants, et ozzy rentre en scène , le même chant qui lui est si fidel, et c'est toujours aussi bon.Variation à la 2em minute,les claviers rentrent, la voix s'adoucit ainsi que la mélodie,puis arrive le solo et le morceau s'achève comme il a commencé.Très bon!


Rock & Roll Rebel : Qui ne connait pas ce fameux morceaux?
Des riffs encore très cultes, un soliste qui assure,la voix de Ozzy, bref un morceau typé a la Ozzy,comme on les aime!!I'm just a rock and roll rebel!!!

Centre of Eternity : Une intro assez planante,des tintements rappelant un son de cloche,un clavier rapellant un orgue.. sommes nous dans une église? Ah mais nan voici les riffs, et le ozzy toujours déchainé.Très bon morceau, avec les ingrédients habituels!!

So Tired : Que c'est calme, intro toute jolie aux claviers, mais oui c'est une ballade, Ozzy nous chante une jolie chanson, devenue culte également! cette chanson est principalement composée par des clavier, même si un solo de gratte apparait tout de même ( tout de même!!) en fin de morceau.

Slow Down: Cette chanson me fait penser au générique de capitaine Flamme!!! Composée des même ingrédients, la recette reste sympatique, même si c'est le morceau que je zappe assez souvent.

Waiting For Darkness : J'aime bien les claviers qui composent ce morceau, (j'ai même l'impression que Children of bodom aiment aussi) quoiqu'il en soit, encore un bon morceau,le chant est accrocheur,les riffs sont plus discrets, mais nous avons tout de même droit au solo!!

Bref voila, un exellent album de Ozzy, le maitre du heavy!!!

6 Commentaires

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choahardoc - 20 Décembre 2009: Merci pour cette chronique, j'aime tant cette galette...
Oui Ozzy prouve qu'il est bien un génie sur ce disque énormissime, mon favori avec le "blockbuster" No More Tears, mon favori tout court en fait.
Cette album est unique dans la carrière du Madman du fait qu'il ait du composer seul (Sans Iommi ou Rhoads). Jake E.Lee joue sa partition lors qu' il écrira sur The Ultimate Sin. Le résultat est particulièrement brillant et montre le chanteur au sommet sa créativité!
666Metalhead666 - 14 Novembre 2011: VIVE OZZY OSBOURNE le roi du heavy metal
samolice - 27 Juin 2012: Et cette photo d'Ozzy en mère au foyer avec bigoudis, bébé dans une main et fer à repasser dans l'autre. Culte!

Qu'est-ce qu'il chante bien sur ce disque. Un monde avec ce qu'il propose depuis une dizaine d'années.
tonio - 01 Décembre 2012: Le probleme avec cet album c'est que le très très bon côtoie le médiocre. Bark At The Moon, Forever, Waiting For Darkness sont des morceaux superbes, mais le reste est soit juste écoutable, soit ignoble (l'abominable ballade niaise So Tired en tête).
Cet album ne possede pas l'envergure des 2 1ers, mais tout de même Ozzy s'en sort bien malgré la disparition de R Rhoads...
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