Le Néo, depuis sa naissance, n’a jamais fait l’unanimité. Soit jugé très mou ou trop faiblard par certains, voire carrément nié par d’autres, ce style a malgré tout su se faire une place relativement importante dans les rangs du Métal. Beaucoup de groupes sont fréquemment ignorés simplement parce qu’ils jouent ce genre de musique. Rares sont ceux qui ont su plaire à un public large au sein du monde qu’est le Métal, on pourra citer
Korn,
Deftones, SOAD…
Disturbed en fait également partie.
Après l’excellent «
Ten Thousand Fists » et un «
Indestructible » des plus percutants, le groupe semble au sommet de son art. On est donc en droit d’attendre beaucoup de ce nouvel opus. Mais lorsqu’on a atteint les sommets ne faut-il pas avoir peur de la chute ? Cet «
Asylum » est-il dans le prolongement de ses deux prédécesseurs ?
Une fois de plus, on découvre le même personnage sur la jaquette de ce nouvel opus. Il semblerait que cet homme sans visage soit devenu la mascotte de
Disturbed car depuis «
Ten Thousand Fists » il ne quitte plus les pochettes de leurs albums. Bien que moins travaillé, ce nouveau dessin est aussi beau, tant la rage et la colère y sont perceptibles. Mais ne jugeons pas un album à sa pochette et penchons-nous sur la musique.
«
Are You Ready for
Asylum? »
Pour la première fois depuis leurs débuts,
Disturbed ouvre par un morceau instrumental. « Remnants » se veut mystérieux en première partie, mais surtout mélancolique.
On connaissait déjà les morceaux «
Asylum » et «
Another Way to Die » (qui fut le premier morceau disponible sur leur Myspace), ce n’était donc plus une surprise, mais c’est avec un réel plaisir qu’on les réécoute. «
Asylum », avec ces riffs entraînants et sa batterie lourde, rappelle l’album précédent. Usant toujours des cris « hystériques » et de cette voix grave simulant la folie mais également d’un refrain simple mais efficace, cette chanson est le type même de ce que
Disturbed peut dégager de mieux en matière de puissance et d’efficacité.
Bizarrement l’album semble divisé en 3 parties. Les premiers morceaux s’enchaînent parfaitement sans s’essouffler. Les refrains sont simples mais rentrent vite en tête ("The
Infection"). David Draiman utilise toujours sa technique de chant « accéléré » si particulière ("
Warrior", "
Another Way to Die"). La batterie est lourde à souhait et les guitares débitent des riffs plus qu’entraînants ("
Warrior"). Bref que demander de plus ? Que ça continue ainsi…
Hélas petit à petit, les morceaux se fond de moins en moins saisissants. Malgré quelques introductions originales ("
The Animal", "My Child"), les morceaux paraissent sortir plutôt de l’album «
Believe ». David Draiman utilise de plus en plus une voix très claire comme si « l’animal » qui se déchaîne habituellement était retenu en cage. « Crucified » a des airs de «
Remember ». Les riffs sont moins tranchants.
Mais au moment où l’on est presque résigné, des guitares implacables et une batterie lourde se font à nouveau entendre en fin d’album. Mais la voix ne redevient réellement agressive que sur un « Innocence » explosif où réapparaît également la voix de David Draiman demandant de manière grave « Who is innocent ? » comme pour interpréter à nouveau la folie. Bref du
Disturbed tel qu’on l’aime !
C’est presque devenu une tradition, après Genesis sur «
Ten Thousand Fists » et Tears For Fears sur «
The Sickness »,
Disturbed se lance dans la reprise d’un titre d’un autre groupe culte des années 80 : U2 et « I Still
Haven’t Found What I’m Looking For ». Malgré que cette version soit plus relevée que l’original, cette reprise est la moins bonne que le groupe ait faite jusqu’à présent… Est-ce la chanson qui ne correspond pas vraiment à leur style car contrairement à la version U2, cette chanson sonne « vide ». Dommage…
On notera de temps à autre quelques soli relativement brefs (
Sacrifice, The infection…) auxquels
Disturbed ne nous avait pas forcément habitués.
Au final, les Américains montrent quelques nouveautés même si elles restent minimes. On regrettera la perte progressive, au fur à mesure des albums de l’hystérie dont David Draiman pouvait faire preuve (cris, folies…).
«
Asylum » est malgré tout un très bon album, hélas un cran en dessous de ces deux prédécesseurs mais il faut bien avouer que la barre était placée bien haut. Ce nouvel album est simplement perturbant par le fait de démarrer en force pour s’étouffer quelque peu par la suite et enfin terminer de manière forte à nouveau. Mais cela n’empêche pas de se rassurer sur l’avenir de
Disturbed, la chute est encore loin !
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