Disturbed,
Disturbed,
Disturbed...
L'histoire commence en 2000, avec la sortie du bombissime
The Sickness pour s'arrêter presque aussitôt, le groupe s'étant depuis enlisé dans son neo-metal groovy mais hors d'âge, avec en point d'orgue le fadasse
Ten Thousand Fists en 2005 et son "syndrôme
Digimortal" : des couplets rageurs et des refrains faussement lyriques totalement à coté de la plaque (réécoutez
Just Stop et vous comprendrez).
En 2008, j'attendais donc un renouveau de la part de la bande à Draiman.
Les premiers coups de guitares entendus sur le net, avec leur autoreprise
Perfect Insanity (l'un des premiers titres composés par le groupe) mettaient tout le monde d'accord, le groove était de retour, peut être aussi du au fait que TTF avait été composé sans bassiste, Moyer étant devenu "officiel" avant la phase d'écriture de ce
Indestructible. Mike Wengren avait retrouvé son jeu de batterie, passé complètement à la trappe sur TTF, et la guitare de Dan Donegan se faisait plus incisive encore, alignant solos et petits sons à tendance scandinave qui n'étaient pas pour me déplaire.
Restait à savoir ce que ça donnerai sur un album entier...
Autant vous le dire tout de suite, le résultat est clairement en demi teinte. La piste d'intro
Indestructible qui donne son nom à l'album sonne vraiment autopromo, dans la veine de ce qu'étaient
Prayer et
Ten Thousand Fists, en un poil meilleur sans doute, mais ça reste imbuvable d'autosatisfaction. Le single
Inside the Fire est insipide, à peine sauvé par le solo de Dan à la fin. Et la veine principale de l'album fait TTF à mort.
Donc,
Disturbed en 2005 et 2008, même combat ?
Ben plus ou moins. Comme pressenti avec
Perfect Insanity, la batterie est là, la guitare joue juste, et le groove que Draiman avait sappé avec ses envies lyriques sur TTF reprend peu à peu sa place, mais le reste tient quasiment du copier-coller. Mêmes paroles, mêmes enchainements, même prod...
Et pourtant, parfois,
Disturbed se remet à faire de la musique. Ainsi, les roulements de toms sur Deciever sont un délice et, sur cette même piste, David se laisse aller à des élans un peu plus écorchés sur le break, quasi growl, loin de ses habituelles incantations chuchotées.
Evidement, au milieu d'une ressussée TTFienne vieille de 3 ans, l'excellent
Perfect Insanity, pourtant encore plus vieux, et son final Panteratesque (à partir du solo) n'en ressort que mieux. Les breaks, qui restent le point fort du groupe, prennent ici un sens nouveau et redonnent vraiment la pêche aux morceaux.
Derrière, Enough est un monstre rythmique qui parvient à faire la synthèse de ce qu'est le
Disturbed actuel et ses envies d'un metal plus extrême....
'ssplications :
Entre les roulements de toms, la gratte de Donegan sonne relativement comme dans TTF, la voix aussi, et le couplet peut très vite devenir fort agaçant. Sauf que...
Derrière se profile sans doute l'un des meilleurs refrains aériens pondu par Draiman, un du genre qui ne fait pas tâche, parfaitement lancé par le couplet, et qui laisse poindre un influx scandinave pas vilain. Et puis vient ce break... un truc complètement fou, qu'on n'aurait jamais cru entendre un jour chez
Disturbed : lancé par un riff de suédois et une double pédale à faire trembler un building, Draiman se met à growler comme un possédé pour finir par une gueulante suraigüe. Ca dure 10 secondes, mais ce sont incontestablement les meilleures secondes de l'album.
Autre piste à ressortir de ce marasme TTFisant,
Torn est un rouleau compresseur où les riffs se font vraiment violents, au même titre que la batterie, qui double pédalise comme une folle. C'est mid-tempo et ça sonne un peu trop neo, certes, mais ça sonne plutôt juste et le refrain mélodique n'empêche pas Donegan de faire crier sa gratte comme il le faut, avant un break tout juste excellent, lancé par un refrain à tomber. Juste, ils auraient pu se passer d'un sample immonde au milieu, avec une phrase prononcée par une voix féminine complètement à l'ouest.
Que penser de cet
Indestructible, donc ?
Pas assez "metal", beaucoup trop propre, calibré au possible, il offre cependant quelques élans plus violents et explore des facettes un peu plus sombres du visage musical de
Disturbed.
Au final, on ne peut que regretter la trop grande importance donnée à la voix de Draiman et à ses choix artistiques alors que ses musiciens n'en ont franchement pas besoin et pourraient s'exprimer tout seuls comme des grands, et donner par la même une toute autre gueule à la musique de
Disturbed. Honnêtement, malgré tout le bien que je peux penser de cette voix, j'en vient à espérer qu'il la boucle de temps en temps, ne serais-ce que pour avoir des soli plus longs.
Reste donc que si l'évolution musicale n'est pas évidente, ça sonne indéniablement meilleur qu'en 2005.
Après, je doute très fortement que la rondelle tienne la distance une fois passé l'attrait de la nouveauté, et on peut franchement se demander si le groupe ne se fout pas de nous en mettant 3 ans à composer un album aussi proche de son prédécesseur, mais ça....
Tout ce qu'il reste à espérer pour le groupe, c'est que les 2-3 passages vraiment osés de l'album occasionnent une réelle prise de conscience chez nos 4 zigotos, et qu'ils prennent vraiment un virage extrème sur leur prochaine rondele. Cela fait un moment que je pense qu'un
Disturbed sonnant plus "europeen" serait une tuerie. Draiman me donne raison avec 10 secondes exceptionnelles en milieu de disque. Reste à faire ça sur un full-lenght, parce que depuis
Believe, on s'ennuie, un peu, quand même.
Je suis en total désaccord avec cette chronique détaillée , mais destructrice et peu respectueuse de la vrai qualité intrinsèque de ce superbe "Indestructible" .
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire