Aegis

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17/20
Nom du groupe Theatre Of Tragedy
Nom de l'album Aegis
Type Album
Date de parution 18 Août 1998
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album243

Tracklist

1.
 Cassandra
 06:47
2.
 Lorelei
 05:36
3.
 Angélique
 05:45
4.
 Aœde
 06:09
5.
 Siren
 07:28
6.
 Samantha
 04:12
7.
 Venus
 05:33
8.
 Poppæa
 05:46
9.
 Bacchante
 06:42

Durée totale : 53:58

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Theatre Of Tragedy


Chronique @ RunCold

24 Octobre 2011

Un oeuvre très mature, gardant la mélancolie d'autrefois, alliée à des mélodies très aériennes !

Aégis : Dans la mythologie grecque, l’égide (Aégis) est une arme merveilleuse détenue par Zeus, offensive autant que défensive, symbole de la puissance souveraine.

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- La rose, symbole du groupe, symbole gothique par excellence, du romantisme noir... maintenant en flammes, une révolution pour les tragédiens ?
- Oui, du changement, la lourde et grandiloquente Musique doom-baroque qui caractérisait si bien le groupe, est partie... Le groupe l'a dit lui-même, ils n'ont jamais été à l'aise avec un genre auquel ils ont donné ses lettres de noblesse, le metal gothique "Beauty and the Beast", du doom-death avec une alternance de chant féminin angélique et éthéré et masculin sombre et caverneux.
- Mais par quoi a-t-il donc été remplacé ?
- Eh bien, on peut dire adieu à Velvet Darkness They Fear et autres A Rose for the Dead, la place a été léguée à un metal atmosphérique de premier choix, là encore, Theatre of Tragedy définit un nouveau style avec cet album, maintes fois imité depuis, avec plus ou moins de réussites... Mais lisez plutôt la suite pour voir en quoi consiste ce "metal atmosphérique gothique".

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Cet album se veut tout d'abord être un concept sur les femmes dans l'Histoire. Huit chansons présentant huit portraits de femmes du passé qui ont marqué le temps à leur façon…

Tout d'abord Cassandra, une voyante grecque, condamnée par Dionysos à être prise pour une folle, qui avait quand-même prédit la chute de Troie, puis sa propre mort.

Loreleï, elle, est une nymphe qui attire les navigateurs avec son chant pour qu'ils s'échouent sur son rocher au milieu du Rhin.

Marie-Josèphe-Angélique (dite Angélique) fut, elle, accusée d'avoir provoqué l'incendie de Montréal en 1734. On l'exécuta sur la place publique de la ville à l'âge de 24 ans le 21 juin 1734.

Aédé (Aoede en latin) est l'une des trois muses originelles, et est donc l'une des filles de Zeus. Aédé était la muse de la voix et du chant.

La sirène dans la mythologie grecque, est une créature hybride, mi-femme et mi-oiseau, qui au Moyen-Âge sera connue comme on la représente désormais, mi-femme, mi-poisson. Ces sirènes envoûtent et attirent par leur Musique et leur chant les navigateurs sur leurs récifs, afin de les dévorer...

Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté dans la mythologie romaine.

Poppée (Poppaea Sabina) (vers 30-65) fut la deuxième épouse de l’empereur romain Néron. Elle fut considérée comme une femme, qui mise à part sa grande beauté, n'avait aucune qualité, une femme sans scrupule prête à tout pour parvenir à ses fins, son ambition de pouvoir. Elle mourra des suites d'une grossesse, adorée de son mari, mais haïe par son peuple.

Les bacchantes étaient principalement des femmes (mais il existait aussi des bacchants) qui célébraient les mystères de Bacchus. Elles couraient çà et là, échevelées, à demi nues ou couvertes de peaux de tigres, la tête couronnée de lierre, un sceptre à la main, dansant et remplissant l'air de cris discordants lors de leur fête, les bacchanales.

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Plus froide que les précédentes, la Musique d'Aégis renie presque complètement chants gutturaux, envolées lyriques et éléments classiques, laissant place à un metal plus mélodique, couvert de nappes de claviers, qui convient mieux à la voix de Liv Kristine.

Le groupe explore ici une autre façade de la mélancolie, plus mature. Les superbes textes/poèmes usés par le groupe auparavant sur VDTF et ToT sont ici délaissés, au profit de paroles plus simples, mais avec un sens beaucoup plus profond, des sentiments plus sincères.

Les guitares sont elles mises en retrait, à l'inverse des basses, le tout donnant un côté beaucoup plus aérien, planant. A ceux qui regrette déjà les superbes riffs du premier album, sachez qu'ici, ce n'est pas la technicité qui prime, la Musique fonde sa puissance autrement... Le côté doom est beaucoup moins présent qu'autrefois, mais il n'a pas totalement disparu, il est juste plus dilué avec les parties atmosphériques.

Malheureusement, cela risque de déplaire à beaucoup de metalleux, les instruments étant assez noyés sous les claviers (la batterie est réduite à faire des rythmes basiques, et n'apporte pas ou peu de technicité à l'ensemble, de même que les guitares...).

Les compositions obéissent maintenant à la règle du couplet-refrain-couplet, autrefois dénigrée par le groupe, qui privilégiait les compositions très techniques, aux nombreuses ambiances, mais qui alourdissaient encore la Musique déjà noyée sous les orchestrations doom et baroques. Les compositions sont donc beaucoup plus claires et faciles à appréhender.

Raymond Rohonniy use ici d'une voix chaude et sensuelle, déjà entendue sur le précédent album, mais qui était alors supplantée par le chant harsh, et qui prend ici sa place (avec toutefois encore quelques rares passages en grunts) et est aussi plus présent qu'autrefois, alors que Liv Kristine se fait elle un peu moins présente, bien que sa voix, qui manquait grandement de puissance sur les deux premiers albums, atteint ici son paroxysme, toujours aussi douce heureusement, mais moins plaintive et poussée à bout qu'autrefois, ce qui posait problème sur certaines chansons du premier album...

Les morceaux s'accordent bien entre-eux, idéal pour une écoute d'une seule traite. On retiendra notamment les morceau "Cassandra", le mélancolique et plus long morceaux de l'album (plus de sept minutes), "Siren", "Venus" aussi qui est l'un des plus grands titres du groupe, et aussi l'un des plus metal de l'album avec son chant harsh, présent aussi sur "Bacchante", un magnifique morceau, qui ressemble à une prière, une invocation, avec ses litanies de "Celebration, Bacchari".

D'ailleurs beaucoup de morceaux ressemblent à des "prières" par moments, tel "Venus", avec son chant en latin qui loue la déesse de la Grâce et de la Passion, ou "Aoede"... Par ailleurs, le morceaux "Lorelei" est une reprise du groupe EBM norvégien Icon of Coil, qui laisse donc déjà entrevoir le goût du groupe pour l'électronique et l'industriel...

La Musique est en fait assez proche de celle de Tiamat, en beaucoup moins technique, mais aussi poétique et agréable, mais les deux groupes restent quand même très distinct, Theatre of Tragedy ayant toujours été assez unique dans les nombreux genre qu'il a pratiqués...

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En conclusion, le groupe signe ici peut-être sa plus grande œuvre, dénigrée par certains anciens fans du groupe, l'album aura trouvé son public (plus d'1 000 000 de disques vendus !!). Le groupe a mûri et signe une œuvre très mature, un culte du metal gothique, à écouter absolument!!

1 Commentaire

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choahardoc - 24 Octobre 2011: Tu as bien percé les secrets de cet opus profond qui invite au recueillement avec ce petit côté déclamatoire, toujours à la limite de l'invocation. ToT livre la une pièce figurant au Panthéon du style. Merci RC
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Commentaire @ Disarmonia

29 Novembre 2008
« Il ne faut pas croire que la longue et sinueuse route du Gothic Metal est seulement pavée d’œuvres sombres et lourdes suintant la douleur et la mort » C’est à peu prés le constat qu’on pourra tirer après l’écoute de ce très agréable Aegis.
Effectivement, se démarquant quelque peu des Tristania et autres My Dying Bride qui excellent dans la noirceur et la tristesse, Theatre of Tragedy nous offre ici une Musique légère, raffinée et quasi aérienne.
Impression en partie due au chant feutré et subtil de la belle Liv Kristine qui charme et envoûte sur absolument tous les morceaux (ça atteint des sommets sur Siren et Venus !). A ce chant féminin répondent des vocaux masculins assez discrets, sobres et profonds (on est loin du chant Death habituel !) qui viennent renforcer l’aspect vaporeux et insaisissable de l’album.
Mais attention, n’allait pas en déduire qu'Aegis et un album simple et superficiel ! Au contraire, les mélodies sont soignées et agréables, les lignes de claviers sont travaillées, le tout coule merveilleusement dans l’oreille de l’auditeur.
Un album délicat et féerique, fin et apaisant, pour tous les amoureux de Gothic Metal.

2 Commentaires

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choahardoc - 20 Novembre 2010: CQFD! Un album que j'adore et qui est effectivement extrêmement travaillé.
fufupue - 02 Décembre 2022:

La beauté musicale incarnée...aérienne, céleste, ultime... à écouter c est tout...

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