Aégis : Dans la mythologie grecque, l’égide (Aégis) est une arme merveilleuse détenue par
Zeus, offensive autant que défensive, symbole de la puissance souveraine.
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- La rose, symbole du groupe, symbole gothique par excellence, du romantisme noir... maintenant en flammes, une révolution pour les tragédiens ?
- Oui, du changement, la lourde et grandiloquente
Musique doom-baroque qui caractérisait si bien le groupe, est partie... Le groupe l'a dit lui-même, ils n'ont jamais été à l'aise avec un genre auquel ils ont donné ses lettres de noblesse, le metal gothique "Beauty and the
Beast", du doom-death avec une alternance de chant féminin angélique et éthéré et masculin sombre et caverneux.
- Mais par quoi a-t-il donc été remplacé ?
- Eh bien, on peut dire adieu à
Velvet Darkness They Fear et autres
A Rose for the Dead, la place a été léguée à un metal atmosphérique de premier choix, là encore,
Theatre of Tragedy définit un nouveau style avec cet album, maintes fois imité depuis, avec plus ou moins de réussites... Mais lisez plutôt la suite pour voir en quoi consiste ce "metal atmosphérique gothique".
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Cet album se veut tout d'abord être un concept sur les femmes dans l'Histoire. Huit chansons présentant huit portraits de femmes du passé qui ont marqué le temps à leur façon…
Tout d'abord
Cassandra, une voyante grecque, condamnée par
Dionysos à être prise pour une folle, qui avait quand-même prédit la chute de Troie, puis sa propre mort.
Loreleï, elle, est une nymphe qui attire les navigateurs avec son chant pour qu'ils s'échouent sur son rocher au milieu du Rhin.
Marie-Josèphe-Angélique (dite Angélique) fut, elle, accusée d'avoir provoqué l'incendie de Montréal en 1734. On l'exécuta sur la place publique de la ville à l'âge de 24 ans le 21 juin 1734.
Aédé (Aoede en latin) est l'une des trois muses originelles, et est donc l'une des filles de
Zeus. Aédé était la muse de la voix et du chant.
La sirène dans la mythologie grecque, est une créature hybride, mi-femme et mi-oiseau, qui au Moyen-Âge sera connue comme on la représente désormais, mi-femme, mi-poisson. Ces sirènes envoûtent et attirent par leur
Musique et leur chant les navigateurs sur leurs récifs, afin de les dévorer...
Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté dans la mythologie romaine.
Poppée (Poppaea Sabina) (vers 30-65) fut la deuxième épouse de l’empereur romain Néron. Elle fut considérée comme une femme, qui mise à part sa grande beauté, n'avait aucune qualité, une femme sans scrupule prête à tout pour parvenir à ses fins, son ambition de pouvoir. Elle mourra des suites d'une grossesse, adorée de son mari, mais haïe par son peuple.
Les bacchantes étaient principalement des femmes (mais il existait aussi des bacchants) qui célébraient les mystères de Bacchus. Elles couraient çà et là, échevelées, à demi nues ou couvertes de peaux de tigres, la tête couronnée de lierre, un sceptre à la main, dansant et remplissant l'air de cris discordants lors de leur fête, les bacchanales.
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Plus froide que les précédentes, la
Musique d'Aégis renie presque complètement chants gutturaux, envolées lyriques et éléments classiques, laissant place à un metal plus mélodique, couvert de nappes de claviers, qui convient mieux à la voix de
Liv Kristine.
Le groupe explore ici une autre façade de la mélancolie, plus mature. Les superbes textes/poèmes usés par le groupe auparavant sur VDTF et ToT sont ici délaissés, au profit de paroles plus simples, mais avec un sens beaucoup plus profond, des sentiments plus sincères.
Les guitares sont elles mises en retrait, à l'inverse des basses, le tout donnant un côté beaucoup plus aérien, planant. A ceux qui regrette déjà les superbes riffs du premier album, sachez qu'ici, ce n'est pas la technicité qui prime, la
Musique fonde sa puissance autrement... Le côté doom est beaucoup moins présent qu'autrefois, mais il n'a pas totalement disparu, il est juste plus dilué avec les parties atmosphériques.
Malheureusement, cela risque de déplaire à beaucoup de metalleux, les instruments étant assez noyés sous les claviers (la batterie est réduite à faire des rythmes basiques, et n'apporte pas ou peu de technicité à l'ensemble, de même que les guitares...).
Les compositions obéissent maintenant à la règle du couplet-refrain-couplet, autrefois dénigrée par le groupe, qui privilégiait les compositions très techniques, aux nombreuses ambiances, mais qui alourdissaient encore la
Musique déjà noyée sous les orchestrations doom et baroques. Les compositions sont donc beaucoup plus claires et faciles à appréhender.
Raymond Rohonniy use ici d'une voix chaude et sensuelle, déjà entendue sur le précédent album, mais qui était alors supplantée par le chant harsh, et qui prend ici sa place (avec toutefois encore quelques rares passages en grunts) et est aussi plus présent qu'autrefois, alors que
Liv Kristine se fait elle un peu moins présente, bien que sa voix, qui manquait grandement de puissance sur les deux premiers albums, atteint ici son paroxysme, toujours aussi douce heureusement, mais moins plaintive et poussée à bout qu'autrefois, ce qui posait problème sur certaines chansons du premier album...
Les morceaux s'accordent bien entre-eux, idéal pour une écoute d'une seule traite. On retiendra notamment les morceau "
Cassandra", le mélancolique et plus long morceaux de l'album (plus de sept minutes), "
Siren", "Venus" aussi qui est l'un des plus grands titres du groupe, et aussi l'un des plus metal de l'album avec son chant harsh, présent aussi sur "Bacchante", un magnifique morceau, qui ressemble à une prière, une invocation, avec ses litanies de "Celebration, Bacchari".
D'ailleurs beaucoup de morceaux ressemblent à des "prières" par moments, tel "Venus", avec son chant en latin qui loue la déesse de la Grâce et de la Passion, ou "Aoede"... Par ailleurs, le morceaux "
Lorelei" est une reprise du groupe EBM norvégien
Icon of
Coil, qui laisse donc déjà entrevoir le goût du groupe pour l'électronique et l'industriel...
La
Musique est en fait assez proche de celle de
Tiamat, en beaucoup moins technique, mais aussi poétique et agréable, mais les deux groupes restent quand même très distinct,
Theatre of Tragedy ayant toujours été assez unique dans les nombreux genre qu'il a pratiqués...
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En conclusion, le groupe signe ici peut-être sa plus grande œuvre, dénigrée par certains anciens fans du groupe, l'album aura trouvé son public (plus d'1 000 000 de disques vendus !!). Le groupe a mûri et signe une œuvre très mature, un culte du metal gothique, à écouter absolument!!
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