Une rose pour la mort… Tout est dans le titre, du romantisme, de la tristesse… C'est bien du
Theatre of Tragedy, si l'on exclut l'affreuse pochette, surtout comparée à la précédente, celle de
Velvet Darkness They Fear, encore que… Les deux roses, la blanche et la rouge, symbole du groupe, présentes sur la majorité des pochettes de leurs albums, sont bien là.
Pas de quoi s'inquiéter donc, le groupe n'a pas encore changé de style, la période Aégis n'est pas encore là, les fans de l'album éponyme, de
Velvet Darkness They Fear et du doom gothique en général devraient se réjouir… Et pourtant, quelque chose cloche !
Mais quoi donc ? Pour le savoir penchons-nous sur la playlist : six titres pour un peu plus de 30 minutes, bon c'est sûr, ce n'est pas beaucoup, mais ce n'est qu'un EP… Non le problème n'est pas là… Penchons-nous plutôt sur les différents morceaux. Le premier tout d'abord, donnant son nom à l'album, "
A Rose for the Dead" est un morceau dans la plus pure tradition "tragédienne", du doom agrémenté d'arrangements classiques et baroques, un contraste entre voix féminine angélique et voix masculine caverneuse, avec cette fois, fait rarement observé jusqu'alors, l'ajout d'une voix masculine claire… Mais rien de bien grave…
"Der Spiegel" ? Le miroir, un titre en allemand, le second du groupe après "
Der Tanz der Schatten" sur l'album précédent, beaucoup moins bien que son aîné malheureusement… Le morceau allie des parties metal assez douces venant de la part du groupe, avec énormément de claviers, donnant un côté atmosphérique assez inhabituel... Ca plus la langue allemande ainsi que quelques ajouts électroniques pourrait donc pousser à rapprocher le morceau à de la darkwave… Mais quelques rares parties plus "metal" sont là pour contrebalancer cet effet.
Heureusement, l'effet darkwave est annulé sur la piste suivante "As the Shadows Dance". As the Shadows Dance, cela me rappelle quelque chose… Un effet de déjà entendu… Oui, c'est la version démo réenregistrée de
Der Tanz der Schatten, qui aurait dû être en anglais, mais a été écrite en Allemand, de peur de trop se répéter dans leur
Musique. Rien de vraiment nouveau donc, excepté l'ajout d'une superbe intro à l'orgue. Mais la piste reste quand même bien moins intéressante du point de vue musical que son homologue allemande, qui est quand même le titre phare de Theatre…
C'est ensuite que le fan pur et dur de Velvet
Darkness ne se sentira plus vraiment à l'aise, deux reprises électroniques de chansons du précédent album,
And When He Falleth et Black as the
Devil Painteth, remixés par
Das Ich, le géant de la darkwave électronique allemande. Là, tout fan du groupe période doom devrait crier au scandale, mais personnellement, je trouve les remixes assez réussis, et je pense qu'ils apportent une énergie nouvelle à la
Musique du groupe, qu'on ne trouvait pas jusqu'alors, beaucoup de dynamique, des ambiances aériennes, parfois malsaines…
Et enfin, pour enfoncer le clou, une reprise du combo anglais de rock gothique Joy
Division, la chanson Decades, plus rien de metal me direz-vous : mais si, en fait, de même que les deux remixes de
Das Ich seront précurseurs de la période électronique du groupe qui interviendra plusieurs années après, Decades est annonciateur de la période atmosphérique de l'album Aégis, mêmes ambiances aériennes et planantes… Par ailleurs la reprise est bonne, même si elle ne reste que moyennement dans l'esprit de l'oeuvre originale, de plus, et c'est exceptionnel,
Liv Kristine ne chante pas sur cette piste!
Malgré de nouvelles sonorités et un renouveau du groupe dans l'expérimentation qui déplairont à certains vieux fans du groupe,
A Rose for the Dead est une bonne production, qui reste dans le fond assez metal. L'innovation n'est pas poussé encore très loin, le groupe ne deviendra plus aventureux que par la suite. De ce fait, cet album est une transition entre la période doom-gothique de Velvet
Darkness et celle metal atmosphérique de Aégis, et dans une moindre mesure la période électro-industrielle de
Musique.
13/20
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