- "Mon Père, pardonnez-moi parce que j'ai pêché."
- "Parlez mon fils et le seigneur vous absoudra."
- "Voilà mon Père, il y a quelques mois sur SOM ..."
- "SOM, le site des têtes de métal?"
- "Oui mon Père, vous connaissez ???!!!"
- "Bien sûr,
Slayer,
Behemoth,
Watain. Ah, c'est que j'en vois passer à confesse des suppôts de
Satan. Mais bon, reprenez mon fils."
- "Heu, oui donc voilà, c'est-à-dire, heu, il y a quelques mois j'ai légèrement égratigné l'album «
5150 » de
Van Halen et depuis, je m'en veux terriblement."
- "Je vois. Faîtes donc 3 ave maria, 2 pater, une chronique pour réparer votre erreur et allez en paix."
Et j'entendis mon Père s'éloigner en maugréant ..."Non mais franchement, comme si j'avais déjà pas assez à faire!"
Il y a quelques semaines donc, en chroniquant l'album « Yankee
Rose » d'un Dave Lee Roth fraîchement parti de
Van Halen dans un fracas indescriptible, je terminais en comparant les deux albums -
5150 vs Yankee
Rose - et en attribuant la victoire à Dave par K.O. Avec la sortie (controversée) du nouvel album-réunion de
Van Halen, j'ai eu l'inexplicable envie de me replonger dans leur discographie, parmi laquelle ce fameux «
5150 ».
Depuis la galette a tourné de nombreuses fois sur ma platine, ce qui n'était pas arrivé depuis bien des années, et franchement je dois me résoudre à l'évidence : elle est bien meilleure que dans mes souvenirs. Et pourtant Dieu sait - pardon mon Père - combien je l'ai écouté cet album lors de sa sortie.
La bonne surprise vient en premier lieu d'Eddie, dont j'avais oublié à quel point il éclabousse l'album de son talent. Dés l'intro du premier titre, "Good enough", il remet les pendules à l'heure : le roi du heavy rock, c'est bien lui. Il est absolument éblouissant de maîtrise sur de nombreuses chansons ("Get up", "
Summer Nights", "Best of both world", "
5150"), avec en sus des solos délicieusement mélodiques ("Good enough", "
Dreams", "
Love Walks in"), et/ou des intros dantesques ("
Summer Nights" une merveille, "
Both of both world" qui sonnerait très Ac/dc s'il n'y avait pas le son si particulier d'Eddie, "
5150", une autre merveille). A propos de ce son caractéristique, il s'agirait pourtant apparemment du premier album de VH sur lequel le guitariste utilise du matériel de la marque Peavey (ah, le Peavey
5150, si seulement je pouvais...).
En revanche, les claviers apparus sur l'album précédent (remember "
Jump"), sont effectivement aussi présents qu'ils ne l'étaient dans ma mémoire. Voilà probablement en partie ce qui m'avait tant rebuté. Il est vrai qu'il faut vraiment faire un gros effort pour parvenir à ne plus trop les entendre afin de profiter dans la jouissance la plus complète - pardon mon Père - du jeu de sieur Eddie. Je me suis souvent demandé ce qu'auraient donné certains titres ici noyés sous les claviers s'ils avaient plutôt été joués à la guitare. Prenez l'intro de "
Why Can't This Be Love", avec quelques effets bien sentis (wah wah, reverb, etc.), je pense que le riff aurait parfaitement fonctionné.
Ted Templeman, producteur historique du groupe ayant préféré suivre Roth, Mick Jones (
Foreigner) et Donn Landee se partagent la production. Ils assurent un travail remarquable et le son reste ni plus ni moins qu'excellent 25 ans plus tard. Ah si seulement la guitare d'Eddie avait pu être mise plus en avant et les claviers davantage en arrière plan, nous aurions eu le meilleur des deux mondes ("Best of both world").
Jamais plus
Van Halen n'usera (et abusera pour beaucoup) autant des synthés, ce qui rend cet album somme toute à part dans la discographie des frangins VH.
Autre bonne surprise,
Sammy Hagar, le nouveau venu, s'intègre au millimètre dans le cercle familial. Préféré à des prétendants aussi talentueux que Jimmy Barnes par exemple, son expérience déjà solide, en solo comme avec
Montrose, lui permet d'affirmer sa personnalité. Il a déjà connu le succès grâce au hit "I Can’t
Drive 55", chanson provoc' d'un fou de bolides contre les limites de vitesse sur les autoroutes américaines (il devrait venir chez nous visiter nos radars automatiques...). Il a ainsi les épaules suffisamment larges pour ne pas se sentir écrasé par le poids des frangins VH.
Après un évident clin d'oeil à
David Lee Roth sur l'intro de "Good Enough" qui ouvre l'album ("Hello Babyyyyyyyyy !!!"), sa voix puissante, bien ancrée dans la terre ("
Summer Nights", "Best of both world"), et sa capacité à monter haut sans dérailler ("
Dreams", la fin de "
Why Can't This Be Love"), lui permettent de porter les titres et les refrains de manière imparable.
Aucun doute, l’alchimie opère. "Get Up" en est un exemple parfait. Alex, batteur au groove incroyable, envoie la sauce pendant qu'Eddie nous régale d'un riff parfaitement ciselé et que Sammy déchire le tout d'un WAOW décapant. Son intégration est si réussie que les petits malins parleront à partir de ce disque de Van Hagar.
Au final, nous avons un album qui ouvre une ère nouvelle pour le groupe, entre le VH mark I ("Get Up", "
Summer Nights", "
5150", "Good Enough") et ce mark II avec des titres larger-than-life taillés pour les énormes stadiums que le groupe va d’ailleurs visiter pendant de long mois après la sortie de l'album (6 fois platine aux States, ça aide).
S'ils sont on ne peut plus Fm, "
Why Can't This Be Love", "
Love Walks in", ou "
Dreams" (que l'on imagine tout à fait sur la BO de Top Gun), n'en restent pas moins, pour peu que le style ne provoque pas chez vous une tendance aux flatulences - pardon mon Père -, des compositions entraînantes. Pourtant, changement de chanteur mis à part, et ce n’est pas rien lorsque l’on parle de Roth, «
5150 » ne fait que poursuivre dans la lignée musicale engagée sur «
1984 », ce dernier étant finalement le véritable album de la transition entre le VH mark I et mark II.
"
Inside" clôt l'opus sur une note mitigée. Un titre pour lequel j'ai toujours l'impression que quelque chose cloche pour que ça fonctionne vraiment. Paradoxalement, il s'agit pourtant du titre où la basse de Michael Anthony, un peu effacée sur cet album, est la plus présente. Ce morceau est un ovni. Mention bien tout de même aux paroles qui évoquent non sans un certain humour le choix et l’arrivée de Sammy au sein du combo.
«
5150 », un bon album ?
Assurément.
5150, qui comme vous le savez tous est le nom du studio d'Eddie, mais également le code de la police californienne pour signaler les personnes mentalement dérangées qui doivent être hospitalisées d’office (comme quoi notre bon Eddie a de l'humour). Les membres du groupe posent d'ailleurs avec des camisoles de force sur une photo à l'intérieur du livret (sur la version Cd uniquement).
Ah, j’allais oublier, il reste quand même le grand mystère de cet album ; pourquoi donc cette pochette de merde - pardon mon Père -?
Mais depuis ton post de samedi, je l'ai réécouté plusieurs fois et ô miracle! J'entends moins les claviers et plus la guitare et Sammy est un grand chanteur. Par contre "Dreams" me gonfle toujours autant.
Alors, pardonné?
Blague à part, content que tu ais redonné une chance à ce disque. C'est vrai que les claviers sont trop présents mais sinon Eddie est énorme.
Rentré il y a peu suite a une virée chez sue à Lectoure...elle m avait mis de coté ce vinyle!
La chronique confessionnale est fort juste sur le descriptif de l album qui la.suite logique de 1984 avec 1 HAGAR au top parfaitement integré au dispositif....
Belle chro et assurement 1 sacré album....
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