Mayhem, inutile de le présenter. Le groupe le plus connu du black, c’est sans doute lui. Quelque part, c’est d’ailleurs eux, les membres de départ, qui ont inventé le black comme la musique la plus violente et la plus malsaine qui soit (pour la violence, ils ont été dépassés depuis, mais au départ, c’était pas mal).
Les premières heures de
Mayhem, avec Euronymous,
Dead,
Hellhammer, Varg Vikernes etc ont vu ce que les fans les plus durs appellent « la grande époque du black metal », où les incendies d’églises, les profanations de sépultures, les extrêmes en tous genres étaient monnaie courante dans le milieu underground du métal noir.
Le suicide de
Dead en avril 1991 et l’assassinat d’Aarseth en août 1993 on mis un terme temporaire au groupe le plus tourmenté de la scène black metal : ce n’est qu’en 1995 que
Hellhammer décide de reformer le groupe avec les membres d’origine (ceux qui restaient) pour sortir le fabuleux mini album «
Wolf’s Lair
Abyss » en 1998 chez Misanthropy productions, le label qui édite les albums de
Burzum.
Cette initiative fut excellente ! Avec «
Wolf’s Lair
Abyss »,
Mayhem fait clairement comprendre qu’ils sont de retour, imposant par le renouveau de leur style, des rythmiques à faire peur, des riffs très morbides, dans une atmosphère chaotique de fin du monde, d’
Apocalypse !
Rarement une telle violence avait été atteinte :
Hellhammer, bien décidé à montrer qui est le maître, nous envoie des salves de roulements, des blasts, des syncopes à la double qui frôlent la perfection technique tout en gardant une rapidité hallucinante (j’en veux pour témoin le titre « I am thy labyrinth », scindé en deux parties : une première, ultra violente où se mêlent dans un chaos de guitares, batterie et basse, un chant démoniaque et des chants grégoriens… le résultat est magnifique ! La seconde partie commence de manière plus mystique, pour repartir sur les blasts de notre malade des fûts… impressionnant !
Il est vrai que le style que l’on trouvait sur «
De Mysteriis Dom Sathanas » n’est plus là, l’empreinte cadavérique de
Dead ayant disparu, mais la volonté de faire la musique la plus extrême possible est toujours là et bien là !
A présent, il s’agit de montrer qu’une véritable réflexion est de mise derrière ce déluge de violence : eh si ! Le plus simple pour s’en rendre compte est de voir le magnifique « poster » qui sert de livret. Les textes, écrits à la main par un certain Kerri sont assez chaotiques et on sent que de ce côté là, le réflexion n’est pas aboutie… par contre, le symbolisme est assez chargé : le simple fait par exemple d’avoir choisi une peinture de William
Blake pour illustrer l’arrière du parchemin montre que
Mayhem va tenter de se rapprocher de la démarche d’
Ulver et de jouer une musique plus spirituelle et plus expérimentale par la suite… ce qu’on pourra voir avec «
Grand Declaration of War », quelques années plus tard.
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