Withering to Death

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17/20
Nom du groupe Dir En Grey
Nom de l'album Withering to Death
Type Album
Date de parution 09 Mars 2005
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album147

Tracklist

1. Merciless Cult
2. C
3. Saku
4. Kodoku Ni Shisu, Yue Ni Kodoku
5. Itoshisa Ha Fuhai Nitsuki
6. Jesus Christ R'n R
7. Garbage
8. Machiavellism
9. Dead Tree
10. The Final
11. Beautiful Dirt
12. Spilled Milk
13. Higeki Ha Mabuta O Oroshita Yasashiki Utsu
14. Kodou

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Dir En Grey


Chronique @ Troodukus

15 Fevrier 2006
On a l'habitude : Dir en Grey aime nous faire patienter, et c'est l'occasion idéale pour se jeter sur leurs précédents albums. Le dernier sorti, "Withering to Death" est une réussite : l'aboutissement d'une carrière mitigée, aux influences musicales variées, sous forme d'un seul et unique CD, qui reste un chef d'oeuvre.

Dès la première chanson, on sent l'esprit des vieux albums qui émane de ce titre sonnant comme une intro. "Merciless Cult" est plutôt proche de l'album "Macabre". Sombre, tout en restant mélodieuse et sans violence.
"C" est l'une des chansons à retenir de cet album, car elle fait partie des nouveautés musicales de l'album. Un refrain clair et que l'on retient facilement, que l'on apprécie dès la première écoute, bref, un refrain de Visual Kei.
"Saku", premier single de "Withering to Death" est une tuerie : dans la veine du brutal "Vulgar", grognements, hurlements, et, comme d'habitude, refrain agréable. Kyo se déchaîne et prend son pied, on n'a pas besoin du clip pour s'en rendre compte.
"Kodoku ni shisu, yueni kodoku" est pour moi plutôt décevante. Avec "Saku", on se sent prêt à s'agiter - voire pogoter, mais on est vite refroidis par cette chanson non pas ennuyeuse, mais plate et qui ne correspond pas vraiment au côté lugubre de Dir en Grey.
Si on s'attend à ce que le groupe se rattrape par la suite, on est mal partis : "Itoshisa ha fuhai nitsuki" est une ballade aussi sombre qu'un samedi en juillet. Si le fan Metalleux en arrive là, il reste déçu. Le Visualeux peut par contre rester en admiration béate devant la qualité évidente de ces chansons, qui, malgré tout, restent sans grand intérêt à mes yeux.
AVec "Jesus Christ R'n R", Dir en Grey commence à se réveiller. Morceau beaucoup plus sombre, rythmé, mais pas exceptionnel. Il permet cependant de faire la passerelle avec les excellents titres qui suivent.
"Garbage" est bourrine. C'est le meilleur mot pour la qualifier. J'avais parlé de "boucherie sonore" dans une autre chronique. Kyo grogne, hurle, gémit, en bref, s'excite comme à l'accoutumée. Chanson bien stimulante, mais moins jouissive que "Saku".
Dans "Machiavellism", le groupe se repose quelque peu, nous livrant une chanson proche de "C" par son côté innovateur, mais moins intéressante. A noter qu'on l'entend au début du clip de "Saku", en musique de fond.
Située au milieu de l'album, "Dead Tree" est pour moi LE bijou de l'album, la réussite sans pareil. Belle et homogène, ambiancée, un plaisir pour les oreilles. Un début très doux, voire proche de la ballade, avec un couplet presque chuchoté, enchaînant sur un passage violent où Kyo ne se départit pas de son excitation : hurlements à en perdre les oreilles, et qualité musicale non négligeable. Le plus beau trésor de la chanson reste le refrain, oscillant entre la ballade et le rock "sombre", magnifique et planant. Entendre ce morceau rapproche l'auditeur de l'arbre mort évoqué dans le titre.
Après une telle chanson, il est dur pour le groupe de livrer un dixième morceau digne de son prédécesseur. Pourtant, ils y parviennent avec brio : "The Final" est pour moi moins réussie que "Dead Tree", mais à peu de choses près : il s'agit de la chanson préférée d'un bon nombre de fans. Bien différente des autres titres, portant fièrement l'étendard de l'originalité, elle débute sur un couplet où Kyo exploite sa voix au maximum, faisant croire à la présence d'une femme dans le groupe par ses gémissements. Une voix bien Japonaise, masculine et virile, suit pour fermer le couplet. Le refrain qui suit est également talentueux, surtout au niveau musical, mais aussi par la superposition des deux voix de Kyo. Single apprécié des amateurs de Dir en Grey, "The Final" est sûrement le titre le plus incontournable.
Le morceau suivant est violent et moderne. "Beautiful Dirt" ne marque pas vraiment l'auditeur, car presque tout le talent du groupe a déjà été exploité précédemment, tout en restant aussi plaisante à l'écoute.
"Spilled Milk" représente à merveille le "son Dir en Grey" : petits bruits électroniques, refrain quasi-orgasmique, ambiance sombre et unique. Mais malgré tous les efforts conjugués des musiciens et du chanteur, elle ne parvient pas à s'élever au niveau des merveilles de l'album.
"Higeki ha mabuta wo oroshita yasashiki utsu", malgré tout l'intérêt que je porte au CD, est la seule chanson dont je suis incapable de me rappeler l'air. Elle n'a rien de marquant en soi, restituant la qualité sonore de l'album sans éveiller l'attention de l'auditeur, dans la continuité de "Itoshisa ha fuhai nitsuki".
Mais là où Dir en Grey nous montre à quel point ils sont forts, c'est par ce grand coup : ils réussissent à clore leur album par l'une de ses meilleures chansons. "Kodou" est surtout prisée par les Visualeux ou les fans de Rock, plus que par les Metalleux, pour son côté justement tourné plutôt vers le Rock que vers le Metal. C'est le seul morceau du CD qui est un chef d'oeuvre sans restituer l'atmosphère caractéristique de Dir en Grey. C'est proche de tout les groupes de Visual Kei tout en étant original..."Kodou" est géniale, de façon quasi inexplicable.

Comme kagerou avec "Guroushoku", Dir en Grey nous offre ici le plus beau mélange de leur carrière, de façon encore plus subtile et homogène que le quartet. C'est le couronnement de leur carrière (pourtant pas si longue que ça), à l'image d'un best-of rempli d'inédits. Je le conseille vivement à toute personne voulant découvrir Dir en Grey, car il laissera aux curieux le sentiment d'être monté au septième ciel pendant cinquante minutes...

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Chronique @ Scoss

22 Juillet 2011

Withering to Death aurait pu être à Dir En Grey ce que le Black Album est à Metallica...

La sortie très prochaine d'un nouvel album, une rencontre avec une jolie japonaise, la magnifique victoire de l'équipe féminine de foot du Japon en Coupe du Monde, l'envie de rendre un hommage, certes tardif mais sincère, à une population qui a su faire face à l'adversité et révélé avec pudeur une sensibilité touchante... tout est prétexte pour votre serviteur à écrire une chronique de Dir En Grey. L'indécision de coucher ses quelques paragraphes sur une feuille de papier virtuelle, la peur d'être taxé d'opportuniste alors que les médias exhibaient le malheur de milliers de familles que le public croyait sauver en achetant l'abject « Songs For Japan » n'ont cessé de repousser ne serait-ce que l'ébauche de cette chronique. Mais c'est finalement la passion qui a décidé de s'exprimer. La passion pour la musique, pour ce groupe qu'est Dir En Grey, pour ce qu'il représente, ses paradoxes, sa musique si torturée, dérangeante et touchante, sincère alors que, au Pays du Soleil Levant, le groupe est une usine à hits, un gros vendeur. Tellement gros vendeur que cela devait bien arriver un jour...

2005, Dir En Grey s'exporte officiellement, pour la première fois, hors des frontières de son Japon natal. Pas une mince affaire, quand on sait que même des pointures du Rock Japonais (X Japan, L'Arc~En~Ciel en tête) sont injustement absentes des bacs à disques de nos « FNAC chéries » et autres Virgin. Le « succès » de plusieurs groupes nippons dans l'underground (Gallhammer, Sigh, Kadenzza, ...) de même que la recrudescence d'intérêt pour les mangas de la part des jeunes occidentaux ne semblent être en mesure de garantir le succès au groupe d'Osaka. Mais finalement telle n'est pas la question, car que le succès soit au rendez vous ou non, la principale interrogation est de savoir si la musique du groupe va pâtir ou non de cette envie de conquérir d'autres contrées. Le groupe va t-il renier tous les efforts accomplis jusqu'ici et proposer une musique semi-commerciale dénuée d'intérêt ou alors rester sur ses acquis et proposer un Vulgar bis? Dir En Grey, n'étant plus à un paradoxe près, réussit, avec Withering to Death, l'improbable en faisant les deux à la fois sans se saborder : explications.

Merciless Cult ouvre le bal. Intro exotico-futuriste brisée par un riff martial et puissant, la tension va crescendo, les vocaux d'abord murmurés, se font agressifs, hurlés, une dernière explosion de rage précède un refrain clair plein d'émotion et de retenue. Entrée en matière relativement courte mais intense sur laquelle enchaine sans temps mort C, à mi chemin entre le Visual Kei traditionnel et le Dir En Grey de Vulgar. Pas le temps de reprendre son souffle que Dir En Grey nous assène Saku, morceau brutal et terrifiant illuminé par un refrain poignant. En trois morceaux les gars d'Osaka nous offrent un aperçu de ce cru 2005 sans pour autant tout dévoiler d'entrée. On note toujours la volonté du groupe d'appréhender plusieurs styles mais ceux ci sont incorporés avec davantage d'homogénéité.

Homogénéité c'est peut être le mot qui caractérise la direction prise par cet album. Tout d'abord l'enchaînement relativement rapide des morceaux donne une impression d'unicité entre eux que l'on ne décelait guère dans les albums précédents. Mais c'est surtout que Dir En Grey commence à apposer sa « patte » sur chacun des titres et ce quelque soit la teneur de celui ci. L'alternance couplets/refrains en chant clair donne également aux morceaux un aspect plus conventionnel. Tous ces éléments contribuent donc à faire de Withering to Death un album plus accessible et donc plus à même de séduire les néophytes. Pour les autres, déjà habitués aux expérimentations sonores et à la folie des opus précédents (Kisou et Vulgar en tête), cet album paraît indéniablement plus fade et calibré.

Mais avec Dir En Grey les choses ne sont pas aussi simples, le groupe cultivant encore une fois le paradoxe, à son insu peut être, d'une manière époustouflante. Cette « homogénéité » dont il est question permet aux morceaux forts de l'album de ressortir davantage. L'effroyable Saku dont les paroles évoquent très certainement le viol, Dead Tree morceau rempli de rage et de tristesse évoquant les désastres d'Hiroshima et Nagasaki, ou encore The Final semi-ballade plus conforme aux standards occidentaux mais à l'identité nippone bien marquée s'imposent comme les morceaux emblématiques de ce Withering to Death et pas seulement en raison de leur statut de single. Ce sont tout simplement les morceaux qui représentent le mieux l'album, tant le quintet s'efforce d'exprimer rage et émotion sans artifice sur chacun de ces titres qu'ils soient accessibles ou barrés, doux ou violents. Dir En Grey respecte ainsi sa ligne de conduite, à savoir véhiculer l'émotion quelque soit le moyen employé. En ce sens, Withering to Death remplit parfaitement le contrat malgré cette accessibilité affichée. Et puis comment ne pas résister à Kodou qui clôt cet album? Peut être LE single de Dir En Grey : intro sur un sample évoquant un lever de Soleil sur les gratte-ciels de Tokyo, riff puissant, couplet calme mais très travaillé et refrain déchirant, à la fois accessible mais terriblement authentique...

Withering to Death marque donc de fort belle manière, l'arrivée de Dir En Grey sur la scène internationale. Malgré une envie clairement affichée de toucher un public plus large, Dir En Grey ne déroge pas à sa ligne de conduite et continue à proposer une musique personnelle, dense et travaillée. La bande de Kyo reprend ainsi le travail accompli sur Vulgar, couplé à des éléments plus accessibles et s'appuie sur une qualité d'écriture bluffante pour donner une âme et une personnalité à un disque que beaucoup de groupes auraient pitoyablement foiré. Et alors que Withering to Death aurait pu être à Dir En Grey ce que le Black Album est à Metallica (à savoir un disque au succès commercial indéniable mais à l'intérêt limité entérinant le déclin du groupe) celui ci s'avère être une reconnaissance légitime pour un groupe qui n'a cessé de repousser ses limites et ne s'est jamais reposé sur ses acquis.

4 Commentaires

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adrien86fr - 22 Juillet 2011: Très bonne chronique Scoss, sympathique la petite référence au foot. J'aurai bien été voir ce groupe en aout prochain au Divan du Monde par curiosité, mais c'est dejà sold out..
Temnota - 23 Juillet 2011: "Withering to Death aurait pu être à Dir En Grey ce que le Black Album est à Metallica (à savoir un disque au succès commercial indéniable mais à l'intérêt limité entérinant le déclin du groupe)"

Pardon ?

Withering to death, en effet un album plus accessible à l'image de GAUZE, la cohérence et l'homogénéité en plus. Ce disque donne une ambiance plus épurée et une aura plus humaine que les précédents.

Considéré à l'époque comme l'album de la mâturité, je pense que c'est ce qu'il est encore. L'album où Dir en grey se pose davantage et cherche à écrire une musique cohérente loin des expérimentations punk enragés et décalé qui tape à fond la caisse (mais non moins intelligent) des opus précédents.

Musicalité plus orientée "métal mélodique" aux relents rock et pop-rock, une poésie plus épurée de la part du chanteur Kyô et surtout ce qui caractérise vraiment cet album... Son homogénéité que l'on retrouvera sur le suivant THE MARROW OF A BONE. Plus froid, plus noir, plus brut telle une pierre noire coupante.
Scoss - 23 Juillet 2011: Oui Temnota, c'est pour ça que j'ai employé le conditionnel. Car Withering to Death n'est absolument pas un album à l'intérêt limité, il est au contraire excellent.
J'ai juste fait le parallèle avec Metallica, car Dir En Grey aurait pu se brûler les ailes en cherchant à sonner plus accessible. Mais le talent est tel que Dir En GRey semble pouvoir tout se permettre sans renier sa personnalité.
Temnota - 23 Juillet 2011: Oh d'accord, je l'avais compris dans le sens inverse. Au temps pour moi.
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