On a l'habitude : Dir en
Grey aime nous faire patienter, et c'est l'occasion idéale pour se jeter sur leurs précédents albums. Le dernier sorti, "
Withering to Death" est une réussite : l'aboutissement d'une carrière mitigée, aux influences musicales variées, sous forme d'un seul et unique CD, qui reste un chef d'oeuvre.
Dès la première chanson, on sent l'esprit des vieux albums qui émane de ce titre sonnant comme une intro. "
Merciless Cult" est plutôt proche de l'album "
Macabre". Sombre, tout en restant mélodieuse et sans violence.
"C" est l'une des chansons à retenir de cet album, car elle fait partie des nouveautés musicales de l'album. Un refrain clair et que l'on retient facilement, que l'on apprécie dès la première écoute, bref, un refrain de Visual Kei.
"
Saku", premier single de "
Withering to Death" est une tuerie : dans la veine du brutal "
Vulgar", grognements, hurlements, et, comme d'habitude, refrain agréable. Kyo se déchaîne et prend son pied, on n'a pas besoin du clip pour s'en rendre compte.
"Kodoku ni shisu, yueni kodoku" est pour moi plutôt décevante. Avec "
Saku", on se sent prêt à s'agiter - voire pogoter, mais on est vite refroidis par cette chanson non pas ennuyeuse, mais plate et qui ne correspond pas vraiment au côté lugubre de Dir en
Grey.
Si on s'attend à ce que le groupe se rattrape par la suite, on est mal partis : "Itoshisa ha fuhai nitsuki" est une ballade aussi sombre qu'un samedi en juillet. Si le fan Metalleux en arrive là, il reste déçu. Le Visualeux peut par contre rester en admiration béate devant la qualité évidente de ces chansons, qui, malgré tout, restent sans grand intérêt à mes yeux.
AVec "Jesus Christ R'n R", Dir en
Grey commence à se réveiller. Morceau beaucoup plus sombre, rythmé, mais pas exceptionnel. Il permet cependant de faire la passerelle avec les excellents titres qui suivent.
"Garbage" est bourrine. C'est le meilleur mot pour la qualifier. J'avais parlé de "boucherie sonore" dans une autre chronique. Kyo grogne, hurle, gémit, en bref, s'excite comme à l'accoutumée. Chanson bien stimulante, mais moins jouissive que "
Saku".
Dans "Machiavellism", le groupe se repose quelque peu, nous livrant une chanson proche de "C" par son côté innovateur, mais moins intéressante. A noter qu'on l'entend au début du clip de "
Saku", en musique de fond.
Située au milieu de l'album, "
Dead Tree" est pour moi LE bijou de l'album, la réussite sans pareil. Belle et homogène, ambiancée, un plaisir pour les oreilles. Un début très doux, voire proche de la ballade, avec un couplet presque chuchoté, enchaînant sur un passage violent où Kyo ne se départit pas de son excitation : hurlements à en perdre les oreilles, et qualité musicale non négligeable. Le plus beau trésor de la chanson reste le refrain, oscillant entre la ballade et le rock "sombre", magnifique et planant. Entendre ce morceau rapproche l'auditeur de l'arbre mort évoqué dans le titre.
Après une telle chanson, il est dur pour le groupe de livrer un dixième morceau digne de son prédécesseur. Pourtant, ils y parviennent avec brio : "
The Final" est pour moi moins réussie que "
Dead Tree", mais à peu de choses près : il s'agit de la chanson préférée d'un bon nombre de fans. Bien différente des autres titres, portant fièrement l'étendard de l'originalité, elle débute sur un couplet où Kyo exploite sa voix au maximum, faisant croire à la présence d'une femme dans le groupe par ses gémissements. Une voix bien Japonaise, masculine et virile, suit pour fermer le couplet. Le refrain qui suit est également talentueux, surtout au niveau musical, mais aussi par la superposition des deux voix de Kyo. Single apprécié des amateurs de Dir en
Grey, "
The Final" est sûrement le titre le plus incontournable.
Le morceau suivant est violent et moderne. "Beautiful Dirt" ne marque pas vraiment l'auditeur, car presque tout le talent du groupe a déjà été exploité précédemment, tout en restant aussi plaisante à l'écoute.
"Spilled Milk" représente à merveille le "son Dir en
Grey" : petits bruits électroniques, refrain quasi-orgasmique, ambiance sombre et unique. Mais malgré tous les efforts conjugués des musiciens et du chanteur, elle ne parvient pas à s'élever au niveau des merveilles de l'album.
"Higeki ha mabuta wo oroshita yasashiki utsu", malgré tout l'intérêt que je porte au CD, est la seule chanson dont je suis incapable de me rappeler l'air. Elle n'a rien de marquant en soi, restituant la qualité sonore de l'album sans éveiller l'attention de l'auditeur, dans la continuité de "Itoshisa ha fuhai nitsuki".
Mais là où Dir en
Grey nous montre à quel point ils sont forts, c'est par ce grand coup : ils réussissent à clore leur album par l'une de ses meilleures chansons. "Kodou" est surtout prisée par les Visualeux ou les fans de Rock, plus que par les Metalleux, pour son côté justement tourné plutôt vers le Rock que vers le
Metal. C'est le seul morceau du CD qui est un chef d'oeuvre sans restituer l'atmosphère caractéristique de Dir en
Grey. C'est proche de tout les groupes de Visual Kei tout en étant original..."Kodou" est géniale, de façon quasi inexplicable.
Comme kagerou avec "Guroushoku", Dir en
Grey nous offre ici le plus beau mélange de leur carrière, de façon encore plus subtile et homogène que le quartet. C'est le couronnement de leur carrière (pourtant pas si longue que ça), à l'image d'un best-of rempli d'inédits. Je le conseille vivement à toute personne voulant découvrir Dir en
Grey, car il laissera aux curieux le sentiment d'être monté au septième ciel pendant cinquante minutes...
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