Faisant suite à un atypique "
I Hear Black" qui a largement déçu les fans à sa sortie, "W.F.O." marque un petit pas en arrière pour le gang new-yorkais de Blitz et Verni ; seulement petit dans la mesure où si le combo opte cette fois-ci pour un album aux rythmiques très directes, il ne revient pas pour autant à la vitesse d’un "
Under the Influence" et n’a pas renié les armes et munitions testées sur ses présents tirs de barrage : chant de "Blitz" moins aigu et parfois réverbéré ; syncopées saccadées des guitares ; mélodies ponctuelles (beaux passages acoustiques de Rob Cannavino sur l’instrumental "R.I.P. (Undone)" et "Gasoline
Dream") ; basse pesante, oppressante et facilement audible de D.D. Verni.
Pour l’enregistrement de son septième bébé,
Overkill a misé sur un son sec, histoire sans doute de renforcer l’efficacité de ses riffs. Par ailleurs, le groupe a durci ses textes (rien que le titre de l’album est déjà purement provocateur), ce qui lui vaudra d’obtenir pour la première fois le fameux "
Parental Advisory..." sur le coin inférieur droit de sa pochette.
Tournant donc le dos au côté sombre et pesant de sa précédente offrande au profit d’un esprit exutoire et accentuant son imagerie occulte en nous livrant le crâne volant Chaly en icône verdâtre sur un mur à la peinture suintante, le groupe envoie dès le premier titre "Where It
Hurts" des titres pêchus. Ce n’est d’abord qu’un musclé mid-tempo instrumental avant l’arrivée de Blitz très vite soutenu par les backing voices de ses camarades Verni et Cannavino durant les refrains.
Des surprises parsèment la galette, telles ses ponctuelles accélérations sur "The Wait/New High in Lows" (au sample introductif hilarant tiré du film Carlito’s Way), le puissant "They Eat Their Young" et le brûlant final "Gasoline
Dream".
Allez, je vais être exigeante (méchante) : si la batterie très précise de Tim Mallare suit parfaitement les guitares sans s’imposer, le chant de Blitz manque parfois d'entrain ou de densité et le disque tend à traîner en longueur avec des morceaux sans grande vitesse ou mordant qui laissent sur notre faim : "
Fast Junkie", "What’s Your Problem ?", "Under One". De son côté, "Up to
Zero", malgré un début prometteur et un solo dantesque, déçoit par ses vocaux peu intenses.
En revanche, "Supersonic
Hate" et "
Bastard Nation" constituent des bombes démentielles très bien rendues en live. Le premier envoie d’abord une rythmique saccadée et assez Speed avant de « se calmer » en son milieu, le temps de balancer des paroles haineuses pour repartir ensuite de plus belle. Quant à "
Bastard Nation", titre dédié au groupe Europe, il constitue un hymne excellent rempli de breaks recherchés, le tout toujours soutenu par cette basse très grasse.
En outre, quelques morceaux cachés amusants ont été ajoutés à l’album. Quels morceaux, me demandez-vous ? Surprise ! Pour les découvrir, vous devrez patienter longtemps après "Gasoline Dreams", ou alors vous bagarrez avec votre télécommande, sachant que le disque compte en réalité 99 tracks (vous avez bien lu !) : des pistes 12 à 95, ce ne sont que des silences de 3 secondes ; sur les pistes 96 et 97, plusieurs minutes supplémentaires à attendre encore, puis le miracle arrive enfin une minute après le début de la piste 98.
En cette fin d’année
1994, le Thrash
Metal n’est déjà plus à l’honneur. Fait significatif, le Big Four (officiel) explore déjà d’autres horizons. Vous n’avez pas apprécié le "Distorsion" de Forbidden, le "Low" de
Testament ou le Post-Thrash de
Faith No More,
Pantera ou
Machine Head ? Réservez donc sa chance au "W.F.O" d’
Overkill, autre bon album de ce combo new-yorkais qui méritait au moins la même reconnaissance qu'
Anthrax !
Un disque que j'apprécie vraiment avec quelques morceaux excellents. Je trouve la production convaincante sur ce coup.
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