Overkill fait partie des groupes qui n'ont jamais splitté en trente ans de carrière. Les deux leaders, Bobby "Blitz" Ellsworth et DD Verni (chant et basse), présents depuis la création du groupe, ont su, au gré d'albums la plupart du temps de très bonne facture, développer un thrash metal hargneux et efficace sur album, et des performances live reconnues, malheureusement trop rares en France.
Si l'on pourra ressortir quelques albums phares ("
Taking Over", "
Horrorscope", "W.F.O." ou plus récemment "
Ironbound" - liste non exhaustive), les New-Yorkais bénéficient d'une popularité à peu près équivalente à un
Death Angel, voire un
Testament, en Europe. Ils n'ont, fait notable, jamais dévié de leur style d'origine, le faisant évoluer par micro gouttes tout au long de trois décennies pour coller aux tendances thrash, un peu, et au son, surtout, du moment.
Depuis un "
Ironbound" (2010) plus que réussi,
Overkill a, semble t-il, renoué avec une efficacité qui faisait parfois défaut aux albums de la décennie précédente (l'inégal "
Horrorscope"), mais aussi avec une homogénéité souvent trop peu présente, les tueries succédant trop souvent à des morceaux plus facilement oubliables dans le même album.
Alors, "White
Devil Armorist", réussi ? Oui, c'est un très bon cru ! Clairement. Les morceaux phares sont des tueries (en gros "The
Armorist", thrash d'école, le tonitruant "Where There
Smoke..." violent et très années 87-89, ou l'épique clôturant l'album "
In The Name" - à hurler sous la douche - une habitude chez
Overkill) et côtoient des morceaux plus alambiqués, mais possédant toujours un petit quelque chose qui sonne bien. Tantôt un riff lourd, tantôt un arpège (parfois les deux comme dans "Bitter Pill"), tantôt un refrain marquant voire un solo ou un break bien balancé viennent ainsi parcourir l'album, lui conférant une écoute agréable et tout sauf lassante. Les morceaux possédant finalement chacun une identité propre.
Deux autres points sont également à souligner, les soli des Dave Linsk (celui "
Freedom Rings", par exemple) sont souvent travaillés et retiennent l'attention. Mention également à notre Bobby Ellsworth, qui, de sa voix hargneuse et éraillée, est en grande forme (un "
Pig" tapageur à souhait ; les variations vocales de "
Another Day To
Die", peut-être référence à son accident/malaise en concert d'il y a quelques années ?). Il nous sert ainsi une agressivité, et parfois une mélodie, qui servent bien des morceaux majoritairement plutôt rapides.
S'il reste thrash jusqu'au noyau,
Overkill rajoute quand même quelques touches inattendues de ci de là (la fin chantante surprenante d'"
In The Name", le bonus track "The
Fight Club", appel à festoyer, les "hohoho" de "
King Of The Rat
Bastards" à reprendre en concert, notamment).
On dit parfois que c'est aux rôles de méchants qu'on reconnaît un film marquant, et bien, dans
Overkill, c'est souvent aux morceaux les moins marquants d'un album qu'on distingue une bonne pioche. Ici, c'est le cas, même les morceaux bonus (dont une reprise de
Nazareth, "Miss
Misery", bien troussée) de l'édition limitée sont plutôt réussis.
Doté, comme souvent, d'un son à la hauteur, et faisant comme toujours la part belle à la basse de DD Verni ("
Freedom Rings" et son introduction meurtrière),
Overkill ne faillit pas et confirme sa forme depuis le début des années 2010. Un poil supérieur à son prédécesseur (mais cela pourra faire débat) à mon humble avis. Des albums de cette qualité, on en redemande !
Merci pour la chro Jérome. Pour ma part, moins enthousiasmé que par ses 2 prédecesseurs, surtout "Ironbound" et juste en dessous de "Electric Age", même si cela reste un skeud plus qu'agréable à l'écoute. Je note, comme tu l'as fait, les excellents soli proposés tout au long de l'album. Les riffs m'ont beaucoup fait penser au early Metallica sur ce disque
Dernier bémol me concernant pour la prod'; je n'aime pas trop le son de la double. A moins que ce ne soit davantage son côté trop présent (selon moi) qui me dérange. D'ailleurs sur des titres tels que "Bitter pill" ou "King of the rat bastard", où elle se fait plus discrète, je me régale.
Ah oui, dernier point, tu mentionnes l'inégal "Horrorscope". Dur :-) C'est l'un de mes préférés.
Solide album d'overkill qui depuis Ironbound maintient 1 niveau constant à l instar des autres "vieux thrashers"....le son et la basse sont tres bons et permettent aux morceaux d exploser aux oreilles heureuses du thrasheur avide.
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