Whitechapel est un groupe qui a depuis longtemps prouvé qu'il savait évoluer et passer progressivement d'un deathcore alors dans une certaine mouvance à un death plus mature, moins typé et plus personnel. Leur troisième opus A New Era for
Corruption en fut la preuve : rentre-dedans, technique et indéniablement efficace, faisant de la jeune formation une valeur sûre du death moderne. Ainsi, après un EP moyennement apprécié lâché pour les fans en attendant un nouvel album et le départ de leur excellent batteur Kevin Lane (remplacé par Ben Harclerode de
Knights Of The Abyss),
Whitechapel revient pour un quatrième CD qui promettait de surprendre les foules. Les gaillards n'ont pas mâché leurs mots.
Délaissant la production de
Jason Suecof pour rester avec son compère Mark Lewis (DevilDriver,
Deicide…), la formation change légèrement de registre, non pas radicalement mais, encore une fois, progressivement, passant du brutal et rentre-dedans
A New Era of Corruption à des sonorités plus maîtrisées, parfois plus sobres, parfois plus techniques, modelant une nouvelle fois leur son. Et si ce nouvel album éponyme est un concentré de violence, il surprend aux premiers abords par sa volonté de ne pas se baser sur ses acquis. En effet, structuré avec soin, entouré par une aura mélodique amorçant et bouclant le tout,
Whitechapel reste avant tout une surprise au niveau de la composition.
Mélangeant riffs dits 'classiques' ou '
Whitechapeliens' (grosses saccades, allers-retours véloces, mélodies glauques…) à de nouvelles influences, nos trois guitaristes alignent de nouvelles capacités aussi surprenantes que bienvenues... Que ce soit ces petits passages acoustiques enivrants empruntés à
Nile sur "Make It
Bleed", ce down-tempo quasi-omniprésent sur "
I, Dementia", ce groove inédit sur "Possibilities of an Impossible
Existence" et "Section 8" (que l’on avait déjà pu apprécier sur l'EP
Recorrupted l'an passé) ou encore l'interlude bouleversante "
Devoid" (à tirer les larmes des yeux), Householder, Wade et
Savage vont plus loin dans leur étalage de talent, variant leur style tout en en conservant les bases. Et c'est exactement ce que reflète ce nouvel album : la variation.
Sans changer de registre,
Whitechapel nous offre tout simplement une nouvelle facette, effrayante au début, intéressante en milieu de parcours et finalement passionnante, cet album éponyme étant de loin le plus travaillé. Bien entendu, certains préféreront le côté deathcore méga brutal de leurs débuts ou encore la foule de tubes plus death metal de leur troisième effort, mais personne ne pourra renier le travail de composition alloué à ce quatrième disque, les Américains arrivant à surprendre de nouveau. Phil Bozeman, conservant son fameux timbre d’outre-tombe et son débit souvent ultra-rapide, parvient lui aussi à se maîtriser et à proposer une voix peut-être moins grasse mais plus agressive, déblatérant encore une fois ses sombres paroles haineuses envers la société.
Commençant par une magnifique intro au piano qui viendra se conclure sur ces mêmes notes en fin de CD,
Whitechapel est la preuve que les originaires du Tennessee ne cessent d'évoluer, de ne jamais tourner en rond et de proposer à chaque album une nouvelle tuerie, laissant à chaque fois derrière eux un passé de simple groupe de deathcore noyé dans la masse.
Plus groovy, plus death aussi (le monstrueux bulldozer "(Cult)uralist" pour ne citer que lui), encore plus maîtrisé (ou du même niveau qu’
A New Era of Corruption) mais aussi et surtout plus varié, ce quatrième album ne pourra décevoir et amène de plus en plus le groupe à entrer lentement et sûrement dans la légende. Et si persévérance et talent il y a, ne manque à la formation que le temps…
Merci !
Après une intro au piano magnifique, Whitechapel déploie sa puissance et son groove, une très bonne rentré en matière.
Ils évoluent encore, s'éloignant du deathcore pure. C'est un melting pot décoiffant, varié et profond. Bien sûr le deathcore est quand même présent, mais bien mixer avec du metalcore, du thrash groovy, des côtés Lamb of God se font plus ressentir.
Sur Hate Creation, on y desselle des notes Néo métal , voir à la Tool avec ce passage à 1min. Et ce côté Néo metal sombre, va se retrouver un peu partout, c'est ultra groovy, comme sur I Dementia. Encore un excellent album.
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