Après avoir enchaîné quatre très bons albums,
Overkill traverse en 1990 une première difficulté : le départ du guitariste Bobby Gustafson. Qu’à cela ne tienne ! Le gang new-yorkais remplace la tourelle centrale de son navire de guerre par un puissant canon jumelé : le duo Meritt Gant et Rob Cannavino. C’est plus que suffisant pour enregistrer au début du printemps 1991 un cinquième album studio, "
Horrorscope". Tandis que Gant et Cannavino se partagent les solos, le deuxième assure également quelques arrangements de guitare acoustique.
Sans être progressifs, les morceaux d'"
Horrorscope", reprennent bon nombre d’éléments déjà entendus sur "
Under the Influence" ou "
The Years of Decay", avec plusieurs introductions lancinantes, des breaks inattendus et une basse rugueuse... le tout décuplée par une excellente production. Fidèle à lui-même, "Blitz" monte et descend dans les octaves les plus aiguës avec précision mais garde un chant posé, qui ne s’impose pas trop. Il n’hésite pas aussi à user de petits effets de réverbération ne pouvant laisser indifférent comme sur "
Blood Money" ou "
Live Young,
Die Free". Cependant, l'album marque aussi une évolution dans le style du groupe, s'orientant déjà dans des rythmiques plus groovy que thrash.
Prenant le risque de diminuer la cadence, le disque part d’abord sur les chapeaux de roues avec des missiles Speed sans concession (tel l’imparable "Thanx for Nothin’") avant de prendre un virage plus lourd et ambiant, à partir de l’inquiétant "Bare
Bones". Le groupe sait user avec intelligence des multiples atouts dans sa main pour enchaîner les titres de manière élégante. Ainsi, l’auditeur pourra être surpris d’entendre les mêmes notes du début de "
Coma" à la fin de "Nice Day... for a
Funeral"... qui servent en fait de pont pour la power ballade finale.
Conservant une grande inventivité dans les riffs et les compositions, le groupe offre donc des titres tous plus intéressants les uns que les autres. Ainsi, le titre éponyme est une pépite, à mi-chemin entre le
Doom et le Thrash technique. Les cinq compères se payent même le luxe d’une efficace reprise instrumentale d’un titre de blues, "Frankestein" d’Edgar
Winter.
"
Horrorscope" : un des meilleurs albums d’
Overkill, mais n’ayant pas eu droit à la reconnaissance méritée en 1991... Une année pourtant bien pauvre en sorties Thrash
Metal, étant donné que nombre de représentants de la scène avaient alors réalisé un album l’année précédente. 1991... Une année marquant le début de la fin pour le Thrash
Metal à l’ancienne et annonçant une décennie des plus difficiles pour ce genre musical.
Bon, ce n'est qu'un point de vue traduit par quelques mots, pas une vérité absolue. Ensuite, chacun son ressenti et son vécu mais il y a tout de même des signes qui ne trompent pas...
D'accord avec toi Lunuy pour dire qu'à partir "The Years of Decay" Overkill fait preuve de beaucoup plus d'introspection quant à sa musique et prends ses distances avec ses références passées pour mieux se renouveler. Pour trouver un titre comme "Who tends the Fire" en dehors du combo, il faut chercher...Si vous savez...J'ose d'ailleurs m'interroger quant à savoir si ce n'est pas une époque charnière pour nombre de groupes, comme Slayer qui nous a alors pondu un "Spill the Blood" très sombre et mélancolique, à sa manière...Sans parler du légendaire "Mandatory suicide".
Et merci Rheindarst de venir apporter une information complémentaire sur ces sempiternelles mystérieuses querelles entre musiciens. Je regrette d'ailleurs que tu es supprimé ta propre chronique de Under the Influence.
Overkill est un groupe qui ne m’a pour l’instant jamais déçu, quoique je ne connais aucun album au-delà de Bloodletting sauf Ironbound qu'il faudrait que je redécouvre.
Ah ! et il faudrait d’ailleurs que je pense à continuer ma petite série de chroniques sur les albums des New-Yorkais à moins que karnivormetal ou d’autres vieux briscards ne me passent devant pendant que je suis occupé ailleurs, hé hé !
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