Les visions des deux hommes fondateurs de ce projet ahanant (Greg Anderson et Stephen O’Malley tous deux instigateurs du grotesque et génial Teeths of
Lions Rules the Divine) se confondent avec les cauchemars et font de
Sunn O))) plus une conception voire une intuition qu’un groupe. Et «
White1 » et le projet cité plus haut se trouvent être sorti du même cocon dans cette extension de recherches sonores.
«
Drone », magmas en fusion sonores, c’est-à-dire expression d’une distorsion absolue où le silence et le larsen le plus déchirant jouent à armes égales et où le mur de guitares s’érige entre l’auditeur et le monde qui l’entoure. Ce disque pourrait être une version de plus de ce qu’est
Sunn O))) et bien non, pas tout à fait finalement…
«
White1 » est, si ça se trouve, la pièce du puzzle le plus indéchiffrable, non pas que son contenu soit encore plus torturé que d’habitude, mais que sa distorsion germe dans une structure plus « calme » et moins enclin à la folie. Ceci est à relativiser bien sûr, une seule écoute suffit à démontrer que
Sunn O))) à garder tout son potentiel donnant l’impression d’assister à une éclipse sonore. Cependant, bien nombre d’éléments peuvent faire porter à confusion ce que les amateurs attendent de ce disque.
Tout d’abord, les voix, elles sont nombreuses, plaintes langoureuses mais surtout ce monologue aberrant de Julian Cope, ici en invité, dont la narration de plus de dix minutes ouvre l’album sous un autre visage de déchéance. C’est simple, l’empreinte des ombres vocales semble tenir et cela même sur le dernier titre où l’auditeur imagine râles, plaintes et gémissements.
La surprise sera totale sur le second titre où s’insère une batterie (!). Mécanique, organique, programmée, les termes se mélangent et le mystère reste entier quand à la véracité de l’instrument dont le rôle semble pour le moins obscur renforçant l’aspect étrange de l’entité
Sunn O))).
Le rapport effectué avec Teeths of
Lions Rules the Divine avec cet album n’est pas anodin car on retrouve à l’écoute de ces deux disques, la même sorte de négation à toute forme, d’euphonie et de vie alors que la présence de certains éléments (voix et batterie) auraient pu aider à rapprocher le contenu du monde des vivants. Rien n’y fait, tout n’est que disparition de lumière, hallucinations et cataclysmes.
Véritable voile d’abomination sonore, «
White1 » est l’envers qui montre plus qu’il ne dissimule sous sa carcasse de créature terrifiante.
Méfiez vous de cette surface, elle ne renferme que plus d’horreur au regard (et à l’écoute) peu soupçonneuse…
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