Suite à un
Hate Campaign décevant, tant au niveau musical, conceptuel et promotionnel,
Dismember quitte le label Nuclearblast pour Karmageddon Media (ex-
Hammerheart), espérant retrouver l’impulsion perdue quelques années en arrière. Amputé de Richard Cabeza, ayant quitté le groupe à contre coeur pour rejoindre à l'époque son épouse au
Texas (non sans avoir enregistré tout de même les parties de basse sur Where Angels Fear to
Tread et
Children of the
Cross), le noyau des inséparables Blomqvist / Etsby / Karki ressort des studios avec sa sixième réalisation parue en ce mois de mars 2004.
Dismember décide de frapper fort, à commencer par le choix du dessinateur Dan SeaGrave, figure des illustrations death old school, signant une pochette alambiquée rappelant la vieille époque de Left
Hand Path ou de
Dark Recollections. Côté enregistrement, Fred Etsby hausse sensiblement la barre, donnant plus de corps et de profondeur aux basses, tout en gardant le côté très roots propre au groupe, mais évitant dès lors le son plat des deux précédentes réalisations.
Les compositions sont également plus inspirées,
Dismember mélangant habilement sa marque de fabrique suédoise, brutale et mélodique, à des colorations tantôt macabres dignes d’
Autopsy (période
Mental Funeral) pour citer le break doomy et lugubre de l’excellent Me-
God, ou bien tantôt heavymetal aux influences Maiden, notamment lors des soli de Blomqvist ou encore dans ses lignes de guitares mordantes sur le bon
Tragedy Of The Faithful.
Malgré tout, le son et la musique de
Dismember restent intentionnellement figés dans le temps et résonnent alors petitement face aux hordes prédatrices actuelles. Dans ces conditions,
Where Ironcrosses Grow plaira avant tout aux amateurs de deathmetal old school, mais aussi aux fans du quintette de Stockholm l'ayant lâché depuis quelques années, mais encore prêts à lui donner une seconde chance. En effet, sans renverser des montagnes, son sixième album mérite tout à fait le détour.
Fabien.
7/10
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