Grâce au culte
Like an Ever Flowing Stream et à l’excellent
Indecent and Obscene,
Dismember bénéficie d’une réputation à toute épreuve, s’affichant parmi les chefs de file du deathmetal suédois de l’époque. Le groupe retourne alors aux Sunlight Studios pour les sessions de
Massive Killing Capacity, son troisième album, sortant en août 1995 pour le compte de Nuclearblast, dont les épaules deviennent chaque jour plus solides.
A l’instar de la superbe pochette de Kristian Wahlin, toutefois quelques peu stéréotypée, le groupe délaisse son côté gore et délibérément provocateur, proposant ainsi un deathmetal plus lissé, en renforçant son côté mélodique, notamment sur les nombreux soli soignés de David Blomqvist, comme sur l’instrumental Menia. Bien que Wardead renvoie encore l’image d’un
Dismember brutal, la majorité des titres de
Massive Killing Capacity deviennent en effet plus accessibles, privilégiant les structures middle tempo, à l’image des sympathiques et entraînants I
Saw Them Die et
Casket Garden.
Dismember n’a toutefois pas réellement changé ses structures dans le fond, conservant son riffing traditionnel, et un son made by Tomas Skogsberg immédiatement reconnaissable. Mais bien que parfaitement exécutés, les titres de
Massive Killing Capacity restent moins marquants que les brûlots des précédentes réalisations. Ainsi, Collection By
Blood & Shape Of
Sorrow (copié sur la fameuse recette de
Dreaming In Read) paraissent bien trop sages et parviennent difficilement à convaincre.
Alors que plusieurs formations extrêmes passent indéniablement à la vitesse supérieure, à l’image de
Death et
Suffocation sur les immémoriaux
Symbolic et Pierced From Within,
Dismember fige quant à lui sa technicité dans le temps, adoucissant aussi son deathmetal dont le degré d’intensité et d’excitation s’effrite immuablement au fil des années.
Massive Killing Capacity reste toutefois de bonne facture, comblant les fans conquis par la touche si particulière du quintette scandinave.
Fabien.
Mon premier album de Dismember, que je re-possède finalement aujourd'hui. Quel plaisir de le faire tourner de nouveau. L'éponyme, Wardead et surtout On Frozen Fields portent bien la griffe du groupe et constituent des missiles au sein de cet album, certes plus mélodique que les agressifs Indecent and Obscene et Death Metal au milieu desquels il se situe, mais dont le relief, la prod puissante, et le son typique du Sunlight, en subliment la simplicité des morceaux pour un résultat qui personnellement me convient parfaitement. Très friand également des passages plus melodeath comme l'excellent Collection by Blood ou le superbe instrumental Nenia.
Alors oui, on est loin de Like an Ever Flowing Stream, l'un des plus grands albums de death metal s'il en est, mais je trouve dans ce Massive Killing Capacity, davantage de points d'accroche que les deux albums qui l'encadrent, sans être forcément meilleur que Indecent and Obscene bien sur. Nul doute que la nostalgie joue un rôle non négligeable dans mon appréciation et l'affect global que je porte à cet album que j'ai longtemps cherché à me re-procurer. Aujourd'hui c'est chose faite, et c'est comme un bon vieux vin sans prétention qu'on ressort de la cave pour abreuver une belle tablée hivernale.
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