Formé en 1988 autour de David Blomqvist & Fred Etsby et Robert Sennebäck,
Dismember figure parmi les pionniers de la scène deathmetal suédoise. La carrière du groupe est mise à l’arrêt en octobre ‘89, lorsque le batteur Fred Etsby rejoint le leader Michael Amott au sein de
Carnage, rapidement suivi par le guitariste David Blomqvist (ayant fait un crochet à la basse chez
Entombed) et du chanteur Matti Karki.
Carnage travaille alors d’arrache-pied avant de rejoindre les Sunlight Studios en février ’90 pour la capture de son unique album
Dark Recollections, qui comprend d’ailleurs quatre morceaux de l’ancien répertoire de
Dismember.
Juste après les sessions, Michael Amott cède finalement à un énième appel de
Carcass et rejoint le groupe en Angleterre, mettant fin à
Carnage, tandis que le trio restant décide dans la foulée de remonter
Dismember. Ayant reçu plusieurs propositions, le groupe signe sans mal un contrat avec Nuclearblast, qui décroche le pompon à la suite du désintérêt d’Earache Records, estimant la présence d’
Entombed suffisante dans ses rangs. Le trio enregistre ensuite une ultime demo de 3 titres aux Sunlight Studios,
Reborn in Blasphemy, dont deux morceaux sont inclus sur la compilation Death Is Just the Beginning de son label (sur la version CD), le troisième atterrisant sur la compilation suédoise Projections of a Stained Mind. Le line-up est enfin complété avec la recrue du bassiste Richard Cabeza et la réintégration du guitariste Robert Sennebäck, peu avant le retour du groupe aux Sunlight en mars ’91, sous forme de quintette, pour les sessions de
Like an Ever Flowing Stream, paru durant l’été.
D’entrée le ton est donné avec une illustration de Dan Seagrave et la production de Tomas Skogsberg, qui rappellent incontestablement l'aura de Left
Hand Path et
Dark Recollections sortis une année auparavant. La similitude avec les albums d’
Entombed et de
Carnage ne s’arrête pas là, puisque la musique se situe dans la même veine. On retrouve en effet le jeu caractéristique de la scène deathmetal scandinave, au son si froid et tronçonnant, et cette touche à la fois brutale, sombre & mélodique. Les soli sont d’ailleurs exécutés par Nicke Andersson, leader d’
Entombed. Tel Override of the Overture ou l'excellent
Sickening Art, chaque titre est judicieusement pensé, possédant soit un break fracassant, une accélération vicieuse ou un solo exquis, conférant au disque un intérêt sans cesse renouvelé. L’œuvre dégage également une grande spontanéité, avec ses morceaux frontaux et entraînants, tel le redoutable
And So Is
Life et son riff d’intro particulièrement tranchant.
Like an Ever Flowing Stream connait immédiatement les foudres de la censure, notamment au Royaume-Uni, en grande partie faute à la radicalité des paroles du morceau
Skin Her Alive, censure ayant notamment valu une descente de police dans les locaux d’Earache, privé de tous les disques de
Dismember envoyé par son confrère ! Ce déboire apporte inversement plus de publicité que de préjudice, et permet au groupe, à l’instar de
Cannibal Corpse &
Deicide, de bénéficier d’un d’intérêt supplémentaire, au-delà des qualités indéniables de son album et de son apport sur la scène deathmetal de l'époque.
Premier album de
Dismember, voire second album de
Carnage selon le point de vue,
Like an Ever Flowing Stream s’impose instantanément parmi les classiques de la scène deathmetal, propulsant
Dismember et son écurie Nuclearblast sous le feu des projecteurs, et confirmant tout le professionnalisme et la dangerosité de l'école suédoise dans le domaine.
FABIEN.
Petite incursion historique concernant ton premier paragraphe Fabien : Matti Karki ne fait pas parti des membres fondateurs de Dismember. A vrai dire, sur la première démo (Dismembered) c'est Robert Senneback qui chante, et ses vocalises arrachées et plutôt aigues sont d'ailleurs très particulières et limite black metal. Sur la seconde, son chant est complètement différent, bien plus death metal (certains disent d'ailleurs que c'est Etsby qui chante ; à vérifier), et Karki ne rejoint le groupe qu'après l'aventure Carnage et chante pour la première fois sur la troisième démo du groupe sortie en aout 90 : Reborn in Blasphemy, qui du coup est la seule où ne figurera pas Senneback. Voilou.
Sinon, rien à ajouter sur ce monument qu'est Like an Ever Flowing Stream, mon préféré devant Left Hand Path, Dark Recollections, Into the Grave et Where no Life Dwells. Ultime.
Oui, tout ça manquait de clarté. C'est corrigé et largement etoffé.
++ FABIEN.
Dismember c'est un rouleau compresseur du Death Metal pur et dur. ????
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