What the Dead Men Say

Liste des groupes Metalcore Trivium What the Dead Men Say
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17/20
Nom du groupe Trivium
Nom de l'album What the Dead Men Say
Type Album
Date de parution 24 Avril 2020
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album55

Tracklist

1.
 IX
 01:59
2.
 What the Dead Men Say
 04:45
3.
 Catastrophist
 06:28
4.
 Amongst the Shadows and the Stones
 05:40
5.
 Bleed Into Me
 03:49
6.
 The Defiant
 04:29
7.
 Sickness Unto You
 06:14
8.
 Scattering the Ashes
 03:25
9.
 Bending the Arc to Fear
 04:46
10.
 The Ones We Leave Behind
 04:57

Bonus
11.
 Bleed into Me (Acoustic) (Japanese Edition)
 03:45
12.
 Scattering the Ashes (Acoustic) (Japanese Edition)
 03:04

Durée totale : 53:21

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Trivium


Chronique @ Eternalis

29 Avril 2020

Trivium est sûr de sa force et réalise une sorte de synthèse de ce qu’il fut, est et sera probablablement à l'avenir

« La Réalité, c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on a cessé d’y croire »
Philip K Dick

Y a-t-il quelque chose après ? Pouvons-nous les entendre, quelque part ? Communiquer ?
Autant de questions qui hantent, qui passionnent, qui déraisonnent et qui fascinent l’homme depuis des siècles, faisant de certains auteurs une question existentielle de sa création. Plusieurs décennies après sa mort, Philip K Dick et son questionnement sur la mort, la robotique, la conscience ou la gestion du futur continue d’inspirer les œuvres de tout horizon, que ce soit la littérature, le cinéma ou encore la musique. C’est en s’inspirant, en partie, de ses travaux que Trivium a donné vie à son neuvième album, titré par la nouvelle du même nom : "What the Dead Men Say".
Sans pour autant être un disque conceptuel, la plupart des textes, écrit en majeure partie par Paulo Gregoletto, s’inspire du travail de l’écrivain et ces questions existentielles qui, à un moment ou un autre de notre existentielle, reviennent forcément en nous. Un travail ambitieux qui vient à point nommer pour parachever ce qui fut l’album de la renaissance, à savoir l’acclamé "The Sin and the Sentence", qui avait réussi à rallier les fans de la première heure ainsi que des plus récents et surtout à prouver que "Silence in the Snow" n’était bien qu’une erreur de parcours (en partie à cause du producteur, avoue Matt Heafy à demi-mot, plus ou moins poussé à accessibiliser sa musique pour s’imposer plus ouvertement au Etats-Unis).
"What the Dead Men Say" se pare également de l’un des plus artworks du combo, sobre mais intrigant, probablement moins iconographique que les deux dernières pochettes où la sobriété se jouait du minimalisme. C’est ainsi sous les meilleurs auspices que se présente cet album, avec un line up inchangé et un combo regonflé à bloc depuis l’intégration de la fusée Alex Bent derrière sa batterie, véritable métronome humain et machine de guerre rythmique.

Un Trivium décomplexé. C’est ce que promet Matt en interview, dévoilant simplement que depuis l’album précédent, le groupe ne s’est absolument rien refusé, allant simplement là où il voulait explorer leur son, en intégrant tous les éléments qui constituent leur son depuis leurs débuts. Cela passe forcément par un regain évident d’agressivité, une mise en avant plus mature des mélodies et surtout une palette vocale toujours plus grande, entre les progrès de Matt, les passages clairs de Paulo et les hurlements plus death de Corey Beaulieu. En ce sens, le compositeur principal n’a pas tort puisque ce neuvième opus voit ressurgir toute la personnalité, ainsi que les influences, du groupe, en l’ancrant complètement dans ce qu’il est : un groupe des années 2000 ayant grandi avec les années 80 et 90. Entendez par là un son moderne et surpuissant, avec des mélodies parfois typées 80 et un côté beaucoup plus brut des années 90.
IX, introducteur de rigueur, monte délicieusement en puissance en mettant en avant, assez vite, les prouesses de son batteur. Curieusement, c’est à ".Execute." (l’intro de "All Hope is Gone", 4e album de Slipknot) que j’ai pensé, comme un signe de retour aux premiers amours. Le son est, comme son prédécesseur, impeccable, mettant un peu moins en avant la batterie au profit d’un mixage plus homogène, les guitares étant plus que jamais au premier rang. Le titre éponyme déboule sur un riff vicieux et quelques « slides » de guitare n’étant pas son évoqué l’un des groupes favoris de Matt : Gojira. Le refrain arrive vite, assez mélodique et très facilement assimilable, servant de respiration entre des couplets lourds même s’ils sont chantés autant en clair qu’en hurlé. L’efficacité est totalement au rendez-vous et on se prend facilement à chanter le morceau après quelques écoutes. Restera, en toute objectivité, que le break sent le "Backbone" à plein nez (le principal intéressé ne s’en cache d’ailleurs pas en interview) dans la façon d’agencer la batterie (impressionnante une fois de plus) et les riffs. Une mise en bouche intéressante, surprenante même si pas totalement personnelle. "Catastrophist" en revanche, va plier l’auditeur en plus de six minutes où Trivium dévoile toutes ses qualités et surtout l’intelligence de composition dont peuvent faire preuve les floridiens. Très complexe dans sa construction, le titre évolue toutes les minutes, tantôt mélodique, très technique, avec surtout un refrain magnifiquement chanté démontrant que Matt a encore fait des progrès au micro. Il est vraiment l’une des énormes satisfactions de l’album, plus concerné que jamais et modulant sa voix comme bon lui semble. On entend même quelques chœurs épars ici et là, chose assez rare chez le groupe (je ne parle pas des gros chœurs scandés sur les refrains) pour encore densifier la palette vocale. Le break est d’une puissance ravageuse (ces petites accélérations vicieuses de double pédale) et se termine sur des passages alambiqués presque mathcore avant de revenir sur le refrain plus mélodique. Un tour de force passant par de multiples univers. Ajoutons à ça un clip assez tordu mais allant dans le ton de l’opus et vous obtiendrez un futur titre référence.

Et si cet opus comporte quelques failles, ce début d’album laisse augurer du meilleur car on continu avec le monstrueux "Amongst the Shadows and the Stars", à savoir le visage le plus brutal du groupe, à l’instar d’un "Beyond Oblivion" sur l’opus précédent. Ouverture sur un hurlement, riff cru, un Matt qui s’arrache sur la majorité du titre et des passages rapides totalement taillés pour ravager les festivals (R.I.P). Le fait qu’une grande partie de l’album ait été écrit sur la route se ressent sur ce type de composition speed et sans concession.
Non pas que le reste du disque soit d’un niveau réellement inférieur mais l’enchainement des trois premiers titres est si percutant que forcément, la baisse de régime est inéluctable et laisse craindre un constat : "What the Dead Men Say" relate toutes les forces de Trivium et reformule ses meilleures partitions, sans forcément apporter d’eau à son propre moulin. La qualité de composition et d’interprétation est impeccable mais, comme "Vengeance Falls" qui suivait le chef d’œuvre "In Waves", "What the Dead Men Say" est le disque qui suit "The Sin and the Sentence" et ce n’est pas en soi un cadeau. Très varié et vu comme un renouveau, l’album avait créé un tel engouement qu’on ne peut s’empêcher de comparer sa suite et, sur la totalité de l’album, avouer qu’il est un léger cran en dessous.

Pour preuve un "The Defiant" qui nous replonge dans les « vertes » années du groupe ("Ascendancy") ou "Sickness Unto You" qui résonne comme le manifeste d’un Trivium qui fut un jour associé à du pur metalcore. L’album se fait ainsi une sorte de compilations de toutes les périodes traversées et, en ce sens, il peut lui manquer une personnalité propre.
Cela n’enlève rien aux compositions en elle-même, parfois disparates et manquant de liant, comme un patchwork là où "In Waves", "The Crusade" ou "The Sin and the Sentence" possédaient une unité artistique du début à la fin.
On notera néanmoins le très émouvant "Scattering the Ashes", écrit par Corey après avoir répandu les propres cendres de son père. Une grosse charge émotionnelle parcourt cette composition, superbement chantée et ponctué par le refrain le plus beau de l’album. La basse, très en avant sur l’ensemble de l’album, est souvent seule ici et fait ressentir toute la pesanteur de l’évènement, sa tristesse et sa mélancolie. A l’inverse, son successeur "Bending the Arc to Fear" éclate l’aspect death metal des débuts du groupe, particulièrement dans les riffs. Il en résulte une aura sombre et brutale plus inhabituelle ces dernières années, toujours avec cette touche technique impressionnante des deux guitaristes.

Ne vous y trompez pas. "What the Dead Men Say" est excellent et suit la droite lignée de son prédécesseur, avec la surprise en moins mais l’attente en plus (cocktail dangereux sur les premières écoutes). Il résulte un album où Trivium est sûr de sa force et réalise une sorte de synthèse de ce qu’il fut, est et sera probablement à l’avenir. Rien n’est à reprocher intrinsèquement à cet album maitrisé du début à la fin, même si sensiblement inégal (on sent d’emblée les gros hits et les titres qui tomberont progressivement dans l’oubli). Étendard de la « nouvelle génération » (bien qu’elle ait déjà presque 20 ans de carrière), Trivium confirme son statut et prouve qu’il sera encore présent de nombreuses années. Tant mieux.

6 Commentaires

8 J'aime

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JeanEdernDesecrator - 30 Avril 2020:

Très bonne chronique. Trivium est un groupe qui me laisse froid  la plupart du temps, mais il y a toujours un riff qui tue, un refrain entêtant, qui font que c'est agréable à écouter. Du coup, je jette une oreille sur celui-ci !

Goneo - 01 Mai 2020:

Je trouve que Trivium arrive enfin à trouver sa voie, après pas mal d'albums assez différents, on a ici une bonne cohérance. J'ai adoré leur The Sin and the Sentnce, celui-ci est presque tout aussi bon. Merci pour la chro.

peto - 02 Mai 2020:

Merci pour la chronique, très agréable à lire!

Tout est dit. C'est vrai que faire suite à The sin and the sentence n'est pas une mission facile. What the dead men say fait bien le boulot. Je vais de ce pas l'écouter un peu plus et garder en tête les lignes de cette chronique!

SilverClimber - 03 Mai 2020:

Merci pour la chronique ! Etant un énorme fan de "The Sin and The Sentence" qui m'a pronfondément marqué musicalement et émotionnelement et que j'ai poncé jusqu'à en réduire la moelle en cendres...et bien je dois dire que je fais inévitablement face au "cocktail dangereux " de "surprise en moins/attente en plus".
Après deux écoutes c'est indubitablement un très bon, voire excellent album maiiiiis......il ne s'élève pour l'instant pas au niveau de TSATS, que j'ai réécouté pour le coup, et qui s'est encore permis de me foutre une claque musicale alors que je le connais par coeur....mais à cette occasion j'ai compris ce manque "d'unité artistique" que tu décris pour ce nouveau disque. 
Clairement The Sin & The Sentence à sa propre ambiance bien définie, une caractéristique que j'ai retrouvée aussi à la réécoute de Ascendancy...et chose que je n'ai pas encore trouvée dans What The Dead Men Say.
Enfin bref, je vais donner de bonnes chances à  ce disque et lui redonner plusieurs écoutes espacées avant de me faire un avis "définitif". Mais je pense que là où ce disque souffre aussi à la comparaison avec son prédécesseur c'est la longueur ! Quand il se termine j'aurais bien écouté encore un ou deux morceaux...Et après vérification What The Dead Men Say fait 46:27, autant dire la longueur la plus standard possible, troublant. Seconde vérification et The Sin and The Sentence fait 57:20 donc il y a bien une différence de longueur notable. A croire que c'est tellement bon qu'on en redemande encore...surement un bon signe pour ce disque !

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