Mais que s'est-il passé ? Anders Lundemark, membre fondateur du groupe, se retrouve seul, et s'entoure désormais de monstres de metal tels que
James Murphy (ex-Death,
Obituary,
Testament), le batteur Chris Kontos (Ex
Machine Head,
Testament, actuellement avec Forbidden) et le bassiste Thomas Christensen (
Infernal Death,
Daemon).
Et c'est là une réelle transformation !
Konkhra s'oriente vers un style "power thrash" de l'époque, où l'on y décèle des ressemblances avec
Machine Head (du premier album),
Skinlab,
Paingod, ou
Sepultura (Chaos AD) ; aujourd'hui, on parlerait de groove thrash metal.
Pour ma part, je possède la réédition de
Hammerheart Records de 2018, remixée par Vincent Wojno et Michael Rosen, et remastérisée par l'inimitable Tue Madsen. Celle-ci se voit agrémentée de l'EP "Freakshow" (1999), possède aussi le titre "Backstabber" qui, à ma grande surprise, ne figure pas sur l'original ; ce titre est apparu sur "Checkpoint # 1", un split 4 titres pour 4 groupes, et personnellement, je l'ai découvert sur le sampler
Hard N' Heavy Vol. 1 (1998). Je trouve cette réédition très réussie, avec quelque 16 pages de livret, mais surtout un son bonifié. Beaucoup plus percutantes, les basses ont été accentuées, donnant du tonus au groove de l'album. La différence est flagrante, l'originale ayant un son bien plus clair.
Il m'a fallu personnellement un temps d'adaptation ; il est bien plus touffu que leur précédent album, et demande donc beaucoup plus d'attention afin d'être apprécié correctement.
Les trois premiers morceaux permettent une bonne entrée dans la bataille, et dès "Heavensent", Chris Kontos sort l'artillerie lourde ; on reconnaît tout de suite son style (tout comme sur la fin écrasante de "Time
Will Heal"), tandis que
James Murphy nous démontre tout son talent avec un solo loin d'être une simple formalité. Comme sur une sorte de premier chapitre thrash groovy, "
Crown of the
Empire", plus écrasante, conclue, Vient alors un interlude, "Kinshasa
Highway", incompréhensible, pour ma part ; on la croirait tout droit sortie de l'album "Roots" de
Sepultura ; qu'est-ce que cela fait là ? S'ouvre ensuite une nouvelle section avec un titre au rythme plus soutenu en ouverture et à la conclusion, à savoir "
Through My Veins " ;
Konkhra propose alors différents horizons, comme un semblant de "Chaos AD" de
Sepultura sur "
The Reckoning", un thrash aux sensibilités punk hardcore sur "Backstabber", et plus stoner sludgy avec le solide "
Misery".
Avec "Melting", des sensations plus indus, voire un peu plus Nu metal dans la rythmique et surtout dans la recherche s'offrent à nous, cristallisant alors une sorte de fusion où le groove reste la ligne rouge. Cette dernière partie de l'album est, d'ailleurs, sous le signe de l'expérimentation, et c'est plutôt réussi. Dans cette veine, enchaine "
Inhuman", beaucoup plus sombre, axé sur une ambiance bien plus death metal, qu'on pourrait retrouver chez un
Morbid Angel. Et après un interlude qui, là encore, n'apporte strictement rien, lui succède "My Belief", le titre le plus bluesy, ayant la charge de fermer la marche. Ce dernier permet cependant une continuité avec l'EP "Freakshow", puisque c'est vers un stoner metal que nous entraine la formation : 3 titres inédits et 2 reprises (Iron Maiden et Motorhead) composent cet Ep.
Après un "Sight for
Sore Eyes", on bascule vers un hard rock version
Konkhra non seulement avec "
Truly Defiled", mais aussi avec "None of These Days" ; c'est vers du
Black Sabbath que cela penche. Les deux reprises sont, certes, correctes, mais sans intérêt particulier. Globalement, ce n'est pas génial, vu le style, où il faut un chanteur aux capacité vocales conséquentes ; or, pour Anders Lundemark, c'est compliqué, et surtout, on y entend ses limites vocales. Pour précision, en 1997, lors de sa sortie, il y eut encore du mouvement de personnel avec un nouveau changement de bassiste et de batteur : place à Lars Schmidt à la basse (
Furious Trauma) et Per Möller Jensen à la batterie (
Invocator,
The Haunted).
Au final, il s'agit-là d'une belle réédition ; j'ai néanmoins beaucoup hésité entre 13 et 14/20, car les deux interludes plombent pas mal l'ensemble. Sinon, Kontos et Murphy apportent un réel plus. Et rien que par la présence de ces deux musiciens, l'écoute de ce "
Weed Out the Weak" mérite le détour. Il est une belle alternative aux sorties du même type, même s'il en souffre un peu aussi. En termes de qualité, il n'arrive pas à vraiment sortir du lot, car il n'a malheureusement pas de titres marquants. En dépit de cette dernière réserve, je le conseille vivement aux amateurs de cette mouvance.14/20
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