Six années le séparent de "
Reality Check", et évidemment... Ce faisant, un changement partiel de personnel s'est opéré, avec l'arrivée d'un nouveau batteur, Mads Lauridsen, et d'un nouveau guitariste, Michael Skovbakke.
Ça décoiffe d'entrée de jeu ! "
Hail to the
King" permet instantanément de nous présenter le nouveau batteur, et ça blaste sec, ce qui n'est pas sans rappeler les Polonais de
Vader (toutes proportions gardées tout de même). Ce côté death metal plutôt moderne pour du
Konkhra, c'est une nouveauté, que l'on retrouve sur "Killswitch" et sur "
I Defy". À savoir que l'on n'est jamais sur du 100% death metal ; il s'agit-là plutôt de de passages pour l'essentiel, mêlés de thrash metal.
Plus précisément, on va naviguer entre thrash death et metal groovy ; cela étant, l'identité de
Konkhra demeure intacte. Ce côté moderne est d'ailleurs très visible sur sa pochette, qui fait presque groupe indus ou cyber, ainsi que sur son introduction "Prelude to
Prejudice" et de par la production, plus claire, plus claquante que sur le précédent effort. Nous avons même du chant féminin sur le morceau de clôture "
The Promise of Antagonism ".
Parallèlement, le thrash très groovy typique de
Konkhra n'en est pas moins parfaitement représenté : "Breathe the Fear" comme "
Nothing Is Sacred" ont leur lot de rythmiques et de riffs à taper du pied par terre. Sur "The Race", le riff ressemble à ''Demanufacture'' de
Fear Factory, qui rend ce morceau sacrément punchy. Mais la palme du groove revient à "
Legacy of Truth", qui nous fait quitter le monde death thrash, comme un clin d'oeil à
Weed Out the Weak et
Come Down Cold.
Globalement,
Konkhra déploie une sacrée puissance (l'intro de "
I Defy" qui me fait penser à du
Decapitated, rien que ça), mélangeant ce côté moderne du death metal, du thrash et son expérience.
Pourtant, en dépit de ses indéniables qualités, je trouve ce méfait un cran en dessous du précédent opus. Tout d'abord, l'extrait audio qui clôture "Religion Is a
Whore" est franchement long (1.30 min). Et, pour ma part, le long passage au chant féminin de "
The Promise of Antagonism" s'avère difficile à digérer. J'ai mis du temps à comprendre pourquoi j'avais une gêne sur cet album, pourtant très bon ! Une puissance énorme, de super riffs, comme sur "Religion Is a
Whore", qui les enchaîne. Puis, comme je l'ai déjà dit, j'y trouve des similitudes avec d'autres titres, surtout sur certains passages. Et de temps en temps, la ressemblance est tellement suggérée qu'elle en est comme perturbante. Il y aurait là comme un éparpillement de la part du groupe, ce qui enlève de la cohérence à l'ensemble. Bien sûr, ce n'est là qu'un ressenti personnel.
En dehors de ça, je me demande comment cet opus n'a pas eu plus de retombées. Avec le death thrash technique de "Sufficient to Sicken" (par exemple) et son solo mélodique entêtant, la qualité de la formation en termes de compositions et d'exécution, qui équivaut largement à de grands noms du genre... Faut dire que je ne découvre ce "
Nothing Is Sacred " qu'aujourd'hui, soit quelque 16 ans après sa sortie !
Difficile de cerner ce groupe, même si la touche Anders Lundemark, la tête pensante, ne nous fait pas douter, depuis que j'ai commencé leur discographie, chaque album ayant sa personnalité propre. C'est dire que c'est à chaque fois une nouvelle découverte, comme si Anders ne voulait jamais faire deux fois le même album, voire même une suite au précédent.
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