Premier changement de taille, c'est le départ de Claus Vedel, une des têtes pensantes de
Konkhra. Le guitariste, qui partageait l'écriture des paroles et des compositions ainsi que la voix, se verra remplacé par Kim Mathiesen. Après un EP 4 titres nommé "The Facelift" dont on retrouve la chanson éponyme dans ce "
Spit or Swallow", nous voici en 1995 avec un 2e album full length, où l'on peut y voir un lien entre les deux pochettes, avec cette femme qui passe de la défense au suicide.
Konkhra perd un peu son côté death metal old school, et colle complétement avec l'ère du temps. On rentre dans cette période difficile pour le death, où certains groupes expérimentent d'autres voies. Pour
Konkhra c'est assez différent car cette évolution me paraît plus naturelle. Et ce, sans muer complétement non plus. En atteste "
Spit or Swallow", qui vous fera peut-être penser à un
Six Feet Under, ou la mélodie de "
Life Eraser" qui vous rappellera certainement du
Bolt Thrower.
Après plusieurs écoutes, le départ de Mr Vedel se fait sentir. Tout d'abord par l'aspect plus hardcore des compositions comme sur "Facelift", "Hooked" ou "Subconscience". Le refrain de "
Hail the Body,
Burden the
Spirit" sonne sludge à la façon d'un
Crowbar. De ce fait, l'album est globalement moins technique. On s'éloigne ainsi de la richesse du premier opus. Mais si
Konkhra se simplifie, il ne perd pas pour autant en férocité. Pour preuve : "
Necrosphere", au tempo élevé, redonne un véritable coup de fouet.
Dans l'ensemble, le son reste épais et grave, avec la voix caverneuse de Anders Lundemark, donnant alors ce sentiment de death metal en mutation.
L'opus se termine de belle manière avec le très groovy "
Scorn of the
Earth, et les superbes riffs de "Hold Another
Level", rappelant un certain
Entombed avec ses diverses influences Stoner.
Cela étant, ce "
Spit or Swallow" souffre de la comparaison avec son prédécesseur, et se passera dans l'ombre de cette année 1995 ; une grosse année, au demeurant, pour le death metal avec les sorties de formations comme
Morbid Angel,
Deicide,
At The Gates...; un bon nombre d'albums exceptionnels a éclos cette année-là. Globalement moins inspiré et moins marquant, souffrant de quelques morceaux dont l'intérêt est moindre, comme "Subconscience", je trouve cette œuvre un cran en dessous de la concurrence.
Mais il a son charme, de par sa production et son côté brut et cogneur! Et même si certains morceaux m'ennuient un peu à la longue, il y a toujours des passages qui redressent un peu la barre, comme la fin de "Facelift".
13/20 peut paraître sévère, mais pour moi cette note correspond à un "pas mal plus", le 14/20 se rapportant à un bon album, comprenez par là qui s'écoute du début à la fin. Et j'ai beaucoup hésité, car il n'y a pas de mauvais titres, mais pas de super non plus. Le côté moins novateur et un manque de substance ont eu raison de ma note. Ne passez pas pour autant à côté de cette galette si vous aimez
Konkhra.
Bonne chronique, peut-être qu'il y a 30 ans, tu aurais mis 14 ou 15/20 mais les autres sorties de cette époque ont mieux passé le temps. Je suis aussi d'accord avec ta note d'aujourd'hui, et je réécoute cet album avec plaisir et un peu de nostalgie!
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