Basé sur une vision satanique et démoniaque,
Belphegor s'évertue à faire passer un message sombre et inquiétant dans ses chansons. Cette formation autrichienne de
Black Death continue de s'avancer sur la scène de la musique extrême. Formés il y a maintenant dix-huit ans, les membres laissent à nouveau une trace de mort et de désolation avec ce nouvel opus. A la sortie de cet album,
Belphegor nous montre encore une fois qu'ils avancent sur leur propre chemin. Car effectivement, les compositeurs de «
Walpurgis Rites - Hexenwahn» ont créé une ambiance qui leur appartient. Ils repoussent peu à peu les rapprochements qu'on fait avec d'autres groupes pour laisser place uniquement à leur vision des choses et leur musique.
Belphegor écarte définitivement les limites du
Black Death afin de laisser une atmosphère irrespirable sur leur album.
La production, s'améliorant d'opus en opus, laisse une aura diabolique et pesante sur cette galette. Il va sans dire que les premiers albums de
Belphegor, ayant un son moins net, rendent les choses plus difficiles pour ce qui est de ressentir le message réel d'une chanson. Morluch, à la guitare, prend définitivement sa place dans le groupe en apportant encore plus de brutalité. C'est la chanson «
Hail The New
Flesh» qui démontre le plus son envie de rendre l'opus encore plus ravageur. Ces Autrichiens sont parmi les rares à avoir réussi à tenir leur idéologie originelle tout au long de leur carrière jusqu'à aujourd'hui. Rejetant toute ressemblance avec d'autres albums de
Black Death, «
Walpurgis Rites - Hexenwahn» a été composé en 9 chansons. Chacune d'entre elles fait passer une intention différente et crée sa propre atmosphère lors de l'écoute, ce qui crée une suite d'émotions et de sensations différentes se rapprochant toute d'un point : le chaos. L'ambiance, aussi mortuaire soit-elle, accroche l'auditeur et le fait passer dans un monde parallèle empli de haine. Les paroles diffèrent entre le satanisme, les rituels malsains et la mort. La voix écorchée d'Helmuth donne vraiment l'impression de colère et de détachement à tout ce qui peut être beau. Ce chanteur incarne volontairement l'image du démon pour procurer à ses enregistrements un côté beaucoup plus sombre. Les riffs rapides et ensorcelants de l'album reflètent l'image du mal en version audio.
C'est exactement ce que démontre «
Veneratio Diaboli - I Am
Sin». Du haut de ses sept minutes de durée, cette chanson dégage une atmosphère totalement anti-chrétienne et diabolique. Tel que le dit les paroles de cette dernière : «I am
Satan, I hear you». Ce qui montre bien l'intention du groupe quant au message à faire passer. Les percussions déchaînées nous offrent un délice de brutalité et donnent parfois une aura de force autour des chansons de l'album. Les petits solos de guitare apparaissant parfois sur certaines pistes nous procurent une sensation malsaine, tout comme des vers sur un cadavre. De par ses enregistrements,
Belphegor rejette toute possibilité d'imaginer qu'un être soit bénéfique dans le monde réel.
Spécialement brutale et complexe, chaque composition a son propre thème dans l'enceinte d'un sujet unique : le mal. Les titres choisit le montrent : l'excellente chanson d'entrée «Walpurgis Rites» parle du
Sabbat des sorcières, alors que «
Veneratio Diaboli - I Am
Sin» parle tout simplement du pouvoir de
Satan. Certains de ces textes peuvent nous amener à croire que
Belphegor est sur la même longueur d'onde qu'
Aura Noire ou Razors Of Occam, ce qui serait une erreur. Effectivement, le groupe se sépare totalement de ses confrères en se créant une idéologie propre. «
Walpurgis Rites - Hexenwahn» transforme le
Black Death en machine à tuer. Effectivement, cet opus reforme les règles de la musique à son propre désir.
«The
Crosses Made Of Bone» démmarant sur un riff bien death comparable à ceux du groupe suédois Grave, prend toute sa puissance dans son introduction écrasante et dans ses refrains agressifs mais maintenus d'une guitare laissant percevoir une sensation de mal-être. Ses soli aux influences thrashy se fondent parfaitement dans l'ambiance détraquée que laisse cette chanson derrière elle. Les riffs presque brutaux accompagnant les breaks se dévoilent n'être pas si complexes que ça, mais totalement efficaces. L'atmosphère malsaine de ce titre se voit renforcée par le chant démoniaque qu'apporte Helmuth.
Compositeur hors-pairs, ce chanteur donne du relief à ses chansons de par leur structure. Il arrive que nous passions d'un passage totalement brutal à un passage plus sombre et malsain en une fraction de seconde. Le travail que
Belphegor a accompli sur cet album est immense.
L'opus se conclut sur la seconde chanson titre de la galette : «Hexenwahn». Ce qui permet une chute pour le moins parfaite pour la fin de cet album.
Comme le montre la pochette, cet opus est un appel au malin. Les ambiances malsaines font tout à fait leur effets ce qui donne une appréciation de plus pour l'album. Je le recommande à tout fans de Black et de Death
Metal.
Pour ceux qui se demande, la prod est vraiment excellente, très puissante. Le chant d'Helmuth est toujours génial. Une bonne moitié de l'album plaira aux fans !
14/20
Ludo
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire