Après
The Last Supper et son mélange Black / Death, réussissant le tour de force de mélanger les influences
Darkthrone et
Cannibal Corpse ( sans toutefois casser la baraque),
Belphegor récidive 2 ans plus tard avec
Blutsabbath (1997), toujours par l’intermédiaire de Last Episode. Le premier méfait des autrichiens avait déchaîné les foudres de la critique et de la censure grâce à leur géniale pochette représentant un bébé découpé sur un plateau comme un gigot.
Blutsabbath fait dans le plus traditionnel avec une cover noire et blanche : total satan worship avec ce qui semble être une vierge ensanglantée offrant son corps au démon au coin d’un bois…
La musique confirme ce que l’on devine au travers de l’artwork : le côté Black
Metal de
Belphegor a pris une part plus conséquente. Les plans Death n’ont pourtant pas été abandonnés loin de là, en témoigne le violent The
Requiem of
Hell avec des guitares grasses et pesantes, seulement l’esprit du skeud est plus
Evil, plus agressif. En plus de la guitare, Helmuth a ici pris le micro à la place de Maxx, il faut dire que son travail criard et guttural surpasse d’assez loin celui de son prédécesseur, véhiculant une aura démoniaque tout au long de l’opus.
The Last Supper, malgré un style assez personnel et des compos tenant la route, manquait un peu de densité avec des riffs Black succèdant parfois aux riffs Death sans plus de liant que ça, mais ici l’osmose est parfaite.
Belphegor joue un Black / Death dévastateur, et plus tantôt du Black, tantôt du Death. Abschwörung impose d’entrée les rythmiques débridées de Sigurd / Helmuth, ses soli un peu fou façon
Deicide et les vociférations redoutables du fameux leader autrichien.
Blackest Ecstasy est un véritable hymne infernal du disque avec des linéaires Black
Metal poignants, alliés à des rythmiques toujours bétons et un chant alternant remarquablement entre scream et growl. Mais c’est sûrement
Untergang Der Gekreuzigten qui symbolise le mieux le style
Belphegor : riffs Black / Death intenses, jeu de batterie sans fioritures, breaks abruptes et vociférations blasphématoires, voici la recette des dépravés autrichiens.
Belphegor distille à loisir son dégoût de la chrétienté, et à l’image de son maître
Satan infligeant les pires supplices à cette pitoyable humanité, la musique et les paroles des autrichiens tortureront à volonté les chastes et prudes oreilles des chrétiens. On est encore loin ici de la vitesse de
Lucifer Incestus, mais le morceau éponyme n’en est pas moins violent et extrêmement evil, restituant ainsi au mieux l’atmosphère de ce fameux sabbat sanglant. Avec son tabassage intensif, ses harmoniques sifflés très Death
Metal et un final à la mélodie sombre, c’est l’un des meilleurs morceaux du disque. No
Resurrection possède aussi ce petit plus suprême qui fait la différence avec ces constructions simples de riffs Black superposés à la tierce qui hypnotisent immanquablement.
Blutsabbath est une ode satanique très réussie qui prouve pour ceux qui en doutaient, que le Black
Metal seul n’a pas l’apanage de la vénération du malin et des atmosphères noires et sordides.
Belphegor a trouvé sa voie, mêlant désormais les deux styles extrêmes en symbiose, tout juste manque t’il un peu de bestialité supplémentaire et un peu plus de brutalité pour vraiment tout dézinguer, patience cela viendra promptement...
Fuck you whore ! We burn in blasphemy !
BG
Ta chronique me pousse néanmoins à tenter l'expérience, si comme tu semble le dire, leur style s'affirme plus ici et s'avère plus travaillé dans la forme.
Merci pour ton écrit, j'essaierais de m'y pencher dans les temps à venir. Belphegor étant un groupe que j'apprécie beaucoup il serait stupide de ma part de fermer les yeux sur ce second opus plus longtemps.
Val'
Merci à toi, pour cette chronique!
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