L'Autriche tire une grande partie de sa fierté de sa culture, en particulier dans le domaine artistique. Cette patrie peut se vanter d'avoir vu naître sur ses terres de grands peintres comme Gustav Klimt ou des compositeurs renommés tels que Franz
Schubert. Cependant, autres temps autres mœurs, car depuis le début du troisième millénaire la belle terre catholique Österreich voit certains de ses rejetons faire l'apologie du blasphème et de la luxure, suivant ces deux préceptes comme ligne de vie et de conduite sous une seule même bannière: "
Belphegor". Depuis un "
Necrodaemon Terrorsathan" sortit en 2000, renversant l'auditoire par la fougue et la noirceur opaque qu'il dégageait, le quatuor mené par Helmuth avait rejoint
Napalm Records pour la sortie de son quatrième méfait "
Lucifer Incestus" en 2003. Ce dernier avait marqué un léger tournant pour le groupe qui offrait alors quelque chose de plus propre et moins occulte, mais toujours avec une furie très présente qui fait le charme de leur Black/Death, la noirceur et le côté occulte du rendu final prenant simplement une autre forme. Les revoici donc deux ans après, nous offrant leur cinquième opus sobrement nommé "Goatreich-Fleshcult", poursuivant dans la voie tracée par
Lucifer Incestus mais ne se contentant pas de le copier, optant plutôt pour le choix d'un réajustement de la formule...
Suite à un court extrait de La passion du Christ faisant office d'introduction, "The Cruzifixus - Anus Dei" offre un départ en trombe saisissant grâce à l'alliance brutale et jouissive des deux lignes de guitare en parfaite adéquation d'Helmuth et Sigurd, tranchantes et véloces, mêlant toujours de courtes variations au riff principal pour renforcer son aspect agressif et imposant. L'auditeur se sent dès lors en terrain connu, une atmosphère assez proche de
Lucifer Incestus se dégageant de ce premier titre. En revanche, quelques changements/améliorations se font déjà sentir à la manière du rendu sonore. La production qu'offrent ici Alexander Krull et son Mastersounds Studio apporte plus de relief aux différents instruments et amplifie ainsi le côté imposant des compositions et permet un développement de l'atmosphère encore une fois différent, car là où
Lucifer Incestus tirait parti de son jeu rythmique très rapide et empreint de folie, sur Goatreich un côté lourd et impérial se dégage de certains titres tels que "Sepulture Of
Hypocrisy" officiant dans un tempos très lent qui développe presque jusqu'à son maximum tout le côté Death
Metal de la musique de
Belphegor, la production très fine permettant alors à ce titre d'être réellement écrasant, là où celle d'un
Necrodaemon par exemple l'aurait amoindrie.
L'aspect Death
Metal prend en effet le pas sur les parties Black en ce cinquième Full-Lenght. Des pistes comme le titre éponyme ou "
The Crown Massacre" le démontreront par leur alliance entre un riffing typique du genre et le jeu de batterie de Nefastus (remplaçant
Torturer depuis 2004) adaptant ses divers changements de rythmes suivant le registre abordé. Exercice pour lequel l'homme en question s'avère doué, optant tantôt pour un jeu martial et soutenu (cf. le titre sus-cité) ou des séries de Blasts-beats plus communes mais toujours saisissantes et efficaces comme le démontrera sa prestation sur "Bleeding
Salvation". À ce même titre la voix d'Helmuth se concentrera plus sur ses growls hargneux, délaissant quelque peu sa tessiture Black. Bien sûr le mélange bien dosé entre les deux styles qui fait le charme du groupe est toujours de mise, "Fornicationium Et
Immundus Diabolus" étant le parfait résumé des variations stylistiques dont les musiciens sont capable et dont il nous targue tout au long de l'écoute.
Goatreich-Fleshcult est donc un cinquième album de qualité. une suite aboutie et plus impressionnante en terme de maîtrise que son aînée et une transition idéale vers "
Pestapokalypse VI", sommet de l'art des Autrichiens de 2003 à 2006. On notera également que la maturité de la musique s'est aussi répercutée sur l'imagerie du groupe tant dans les photos des membres que sur les illustrations du livret, moins clichées et plus travaillées que précédemment, ce qui gâche un peu du plaisir lubrique que tout fan du groupe ou de choses moins avouables peut ressentir, mais apporte une preuve différente de l'évolution du quatuor.
On regrettera juste qu'il y ait un peu moins de morceaux de bravoure qu'au sein des deux icônes l'entourant, mais tant en terme de qualité qu'en terme de quantité il se suffit assez à lui-même pour contenter l'auditeur et
Belphegor se hisse en 2005 au sein des groupes de Death/Black européen parmi les plus incontournables, statut vraiment confirmé lors de la sortie de leur sixième blasphème.
"Liars, false prophet
Cowards, holy whores
Destroy your sickening dogmas
Clerical scum"
Val'
Par conséquent, Lucifer Incestus est mon préféré des deux dans l'aspect émotionnel (surtout parce que j'ai découvert le groupe avec) mais dans les deux cas tu remarqueras qu'il n'y a qu'un seul petit point qui les sépare dans ma notation, preuve que j'ai essayé de faire la juste part des choses dans mon système de notes qui au final me semble bien approprié à tout les Belphegor que j'ai noté, tant en logique qu'en ressenti.
Merci de m'avoir lu en tout cas.
C'est sombre, c'est violent et bien lourd, ça me plait,surtout le morceau Sepulture Of Hypocrisy.
Pour plus de rapidité, il y'a Swarm of Rats, la noirceur à l'etat pur...
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