Après un
Temple of Knowledge, novateur et excellent par intermittence,
Kataklysm s’est séparé de son chanteur fou Sylvain Houde, c’est Maurizio Iacono qui reprend le poste délaissant ainsi sa basse au profit de Stéphane Barbe.
Rien qu'à la pochette peu attrayante comparée à celle mystique et majestueuse de
Temple of Knowledge, on soupçonne un changement radical de style. La disparition de leur sigle est un autre motif d'inquiétude de visu, soupçons hélas rapidement confirmés une fois le disque dans la platine.
Leur Death
Metal d'antan à la fois expérimental et furieux s’est considérablement modifié sur ce
Victims of This Fallen World (1998). Finies en effet les partie techniques et hystériques des réalisations précédentes, les québécois ont épuré leur jeu et ce sont désormais les parties mid-tempo qui dominent l’ensemble des morceaux.
Le guitariste Jean-François Dagenais a enregistré lui même les titres, et le résultat est correct malgré un son de caisse claire bien trop synthétique, avec le recul et sachant ce qu’il advint par la suite, ceci était volontaire…
Le chant de Maurizio est plus posé que les vocalises déjantées de Sylvain et dans un sens colle mieux à l’évolution musical du groupe, mais une partie de l’identité de
Kataklysm s’est envolée avec l’ancien hurleur, des titres comme
Portrait Of
Anger et ses breaks modernes influencés Hardcore (tout comme la pochette et les paroles) ou
As My World Burns et ses dissonances typées
Meshuggah montrent que le groupe est à une période où il se cherche.
Heureusement tout est loin d’être à jeter, A View From
Inside contient quelques parties percutantes à la double pédale,
Feared Resistance également distille des riffs tantôt lourds, tantôt mélodiques ainsi que quelques blasts, tous ce qui fera la personnalité et le succès du combo avec les albums suivants. Mais ces quelques bons points ça et là s’avèrent insuffisants pour faire un bon album au final.
Victims of This Fallen World s'avère être un disque charnière séparant les deux périodes distinctes de
Kataklysm, il en résulte hélas un produit bancal et hétérogène sur lequel les québécois ont toutes les peines du monde à se montrer cohérents.
Kataklysm s’est débarrassé totalement de ses anciennes influences Grind mais n’a pas encore digéré ses nouveaux éléments mélodiques et modernes, à l’image de la présence incongru de violon sur I Remember.
Avec le recul,
Victims… est un disque dont le groupe lui-même n’est pas forcément très fier mais la suite sera largement plus intéressante et sur la sortie suivante
Kataklysm sortira la tête de l'eau et trouvera sa voie pour un bon bout de temps.
BG
Album bien chelou, j'y ai d'abord vu une espèce d'évolution punk/death à la Grind Bastard de Benediction avant d'arrêter de chercher à comprendre où ils ont voulu en venir. Ça arrive à plein de gens de perdre la boule, heureusement qu'ils n'ont pas trop tardé à sortir The Prophecy. Bref un com pas vraiment utile, mais qui sait, peut-être que cet album a plu à quelqu'un, ce serait drôle de le voir défendu.
SF.
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