Inutile de vous présenter
Kataklysm, quatuor actif depuis 1991, formé sous la houlette de Jean-François Daguenais, qui publie en cette fin de mois de juillet, son douzième full-length, intitulé «
Of Ghosts and Gods », dont l’artwork sombre et obscur est signé Surtsey (Occvlta Design). Il est à noter que les vocaux ont été produits par Mark Lewis (
Cannibal Corpse,
Devildriver, White
Chapel), que la production générale est toujours l’œuvre de Jean-François Daguenais et que l’ensemble est mixé par Andy Sneap (
Megadeth,
Amon Amarth,
Testament), garantissant au groupe une mise en son cinq étoile.
Après avoir publié des chefs-d’œuvre tels que «
Epic (The Poetry Of
War) » en 2001 ou « Shadows
And Dust » en 2002, les Québécois viraient leur cuti vers une musique bien plus empreinte de mélodie, à la cadence beaucoup moins élevée à partir de «
Prevail » (2008), laissant une partie de leur fan-base au bord du précipice. Il s’en suivra des disques qui poursuivront sur ce sillon tracé, laissant même une impression d’une formation en pilotage automatique.
Puisque la mode du retour vers le passé est très en vogue actuellement, beaucoup de vieux deathters (dont je fais partie) espéraient que le groupe puise à nouveau dans son glorieux passé, époque où
Kataklysm, qui portait très bien son patronyme, n’avait pour but que la destruction massive à chaque nouvelle livraison. Dès les premiers accords de « Breaching The Asylum », l’opener de «
Of Ghosts and Gods », il est clair que le revirement musical n’aura pas lieu. Votre serviteur doit bien vous avouer que l’écoute intégrale de cette dernière offrande l’a laissé bouche-bée. Tous les aficionados du
Kataklysm pré «
Prevail » en seront pour leurs frais car le groupe a choisi d’enfoncer littéralement le clou rouillé dans le cercueil qui renferme sa brutalité d’antan.
L’impression générale qui émane de «
Of Ghosts and Gods » est une mollesse sans pareil dans la discographie des Québécois. La prédominance rythmique de cet opus va vers un mid-tempo, certes puissant, comme sur « The
Black Sheep », « Vindication », « Soul
Destroyer » ou le pont de « Marching
Through Graveyards » mais cette cadence donne la sensation que ce disque ne parvient jamais réellement à se lancer. Il y a bien des accélérations féroces qui nous rappellent au bon souvenir de jadis et qui prouvent que le combo est encore capable de frapper fort (« Breaching The Asylum », les débuts de « Marching
Through Graveyards » et de «
Hate Spirit » ou encore « Carrying
Crosses ») et qui donnent un semblant de dynamisme à cette galette, mais rien n'y fait, la lassitude et l’ennui me submergent au fur et à mesure de la multiplicité des écoutes. Il est à souligner que la qualité de certaines mélodies (« Breaching The Asylum », « The
Black Sheep » ou « The World Is A
Dying Insect »), du riffing puissant («
Thy Serpent’s Tongue » ou « Soul
Destroyer »), des breaks massifs ou de la mise en place d’ambiances sombres comme sur « The World Is A
Dying Insect », sauvent ce disque d’une plantade totale.
Plantade ? En Effet, le mot est dit. Cet opus regorge d’harmonies quelconques (« Carrying
Crosses »), de refrains bancals (« Vindication », «
Hate Spirit »), de couplets convenus ou peu inspirés (« The World Is A
Dying Insect »), sans compter les nombreuses longueurs qui émaillent «
Of Ghosts and Gods » et certains blasts qui tombent à côté comme sur « The
Black Sheep ». Le comble de l’ignominie pour tous les deathters que nous sommes, sont les fortes réminiscences « metalcore » (oui, oui, vous avez bien lu) qui jalonnent cet enregistrement. Si, pour
Kataklysm, incorporer cette influence « core » à leur death-metal mélodique, constitue une évolution, elle donnera à votre serviteur, une sévère poussée d’urticaire comme le deuxième break de « Marching
Through Graveyards » ou le début de « Carrying
Crosses ». Mais, que dire du riff qui ouvre «
Thy Serpent’s Tongue » qui renvoie aux Américains de
Korn, tant dans les sonorités que dans la conception ? Même avec un esprit très ouvert, il y des montagnes que je ne peux surmonter.
Il est incontestable que «
Of Ghosts and Gods » n’engendrera que des avis tranchés à son encontre. Pour ma part, cet album est un quasi naufrage, sauvé par quelques accélérations frénétiques bien senties, certains breaks massifs et certaines mélodies intéressantes, qui illuminent la noirceur de mon tableau. Les vieux death-métalleux, férus du
Kataklysm de la première heure peuvent passer leur chemin sous peine de prendre le risque de choper une « chantégite » aiguë.
Décevant !!
Sinon, bah c'est mou, très mou, on dirait du sous-hypocrisy. Même dans le clip les gratteux ont l'air de se faire chier xD
Bref merci pour la chro, déjà celui d'avant était assez mauvais (les influences metalcore perçaient déjà), j'avais peu d'espoir de toute façon.
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