Kataklysm s’était déjà lancé dans un concept pour son premier album
Sorcery (1995), les canadiens récidivent un an plus tard sur
Temple of Knowledge (1996) contenant comme son prédécesseur 9 titres divisés en trilogies nous comptant une histoire d’envahissement de la terre par les démons. Plutôt compliqué à suivre si on n’a pas fait délire astral seconde langue.
La pochette évocatrice de leur concept est assez éloignée de ce qui se pratiquait et se pratique encore à l’heure actuelle et il en va de même pour la musique.
Kataklysm intègre en effet de nombreux éléments mélodiques dans leur Death
Metal pourtant brutal.
Pour démontrer mes dires
The Unholy Signature part sur un riff mélodique soutenu par des blast-beats et le chant complètement arraché de l’inimitable Sylvain Houde, le chant de celui-ci est d’ailleurs omniprésent sur
Temple of Knowledge et les paroles sont parfois déblatérées à une vitesse dépassant l’entendement. Cependant à force de recouvrir les titres d’un flot ininterrompu de paroles,
Kataklysm provoque une légitime indigestion dans ce domaine : trop de chant tue le chant en somme…
Les chansons ont par contre gagné en clarté par rapport à
Sorcery : moins éparpillées, plus compactes et disciplinées dans la construction. Le son s’est aussi singulièrement amélioré et ce n’est pas du luxe en regard de la relative complexité des morceaux, ceux ci s'avèrent d’ailleurs parfois un peu longs. Au chapitre des choses à revoir, la batterie (dont le son est d’ailleurs un peu trop sec) a aussi parfois tendance à empiéter sur les autres instruments lorsque Nick Miller balance ses parties Grind.
Pour ce qui est des compositions, il y a du potentiel. Sur Point Of
Evanescence on peut avoir un aperçu de ce que deviendra le combo québécois dans le futur : des rythmes carrés et puissants mais qui restent mélodiques, The Awakener joue sur le même registre avec un riff très ressemblant à l’instrumental The
Renaissance, pour ceux qui possèdent
The Prophecy (2000).
Mais les meilleurs morceaux sont encore les plus directs tels Maelstrom 2010 et Enhanced By The Lore, dégageant une puissance hors du commun. L’album part quand même un peu dans tous les sens et il manque un petit quelque chose pour rendre le tout bien homogène,
Kataklysm était alors en pleine recherche d’identité musicale et l’auditeur sera certainement un peu perdu après une première écoute complète.
Temple of Knowledge est un album se singularisant par rapport à la scène Death de l’époque avec de belles parties furieuses mais qui ne possède pas encore l’accroche, le groove et l’homogénéité de
Epic ou Shadows
And Dust. Ceux qui apprécient les choses qui sortent un peu de l’ordinaire se délecteront de ce CD, les puristes du Death
Metal auront plus de mal à rentrer dedans. Comme dirait un duo de comique bien connu : « C’est vous qui voyez ! ».
BG
Sylvain Houde aux dernières nouvelles est itinérant avec problèmes de santé mental...
....Ouai... pas la joie !
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