Alors que le printemps va renaître, un souffle de fraîcheur nous arrive des contrées nordiques peuplées de trolls et de huppias : nos amis finlandais de
Korpiklaani nous ressortent un album, nommé Ukon Waka, en l'honneur du dieu du tonnerre du
Kalevala, Ukko. Deux ans après
Karkelo, qui avait marqué un tournant dans la musqiue du groupe en laissant tomber le Korpi de
Beer Beer, celui du metal dansant complètement fou, laissant place à une musique plus folk, c'est reparti.
Voyons donc ce qu'Ukko a inspiré à nos six joyeux lurons, qui présentent leur nouvelle production avec "Tequila", la fameuse ode à l'alcool, un peu plus exotique.
Tout d'abord, le groupe a encore fait un effort pour que sa pochette expriment l'atmosphère de l'album. Autant
Karkelo sentait bon son coin du feu un soir d'hiver, autant celui-ci est à écouter en été devant les lacs finlandais, lors des grands soirs : on sent l'appel de la nature carélienne qui se déroule au long de cet album assez mélancolique.
Musicalement, on perd les points de comparaison habituels avec d'autres groupes, parce que cet album, sans pour autant avoir une chance d'être joué aux Vieilles Charrues, est nettement le moins metal de tous : on entend beaucoup de rythmes folk très marqués, comme par exemple dans "Louhen Yhdeksäs Poika" ou "Lonkkaluut", deux chansons très réussies au niveau du rythme.
Même si les refrains scandés ont toujours leur place dans cet album, comme dans "Päät Pois Tai Hirteen" et "Tequila", la chanson alcoolique devenue passage obligé, inspirée, paraît-il des fans mexicains du groupe (quand on a épuisé la bière et la
Vodka, on se tourne vers l'exotisme… à quand "Malibu" ou "Saké"?) qui montre l'essouflement de la musique à boire dans toute sa grandeur, malgré une mélodie agréable, on voit le détachement progressif du happy folk metal dans toutes les chansons.
Par ailleurs, les chants de
Jonne Järvelä se font moins grommelés (progression notée aussi dans
Karkelo) avec une voix plus douce, tandis que les instruments folk se taillent une place de choix dans les compositions des morceaux : il ne s'agit plus de faire l'intro d'une chanson ou d'agrémenter avec du fond sonore, la mandoline et le violon (qui prend souvent des airs slaves) donnent le relai aux guitares, moins audacieuses. Je vous le dis, c'est plus folk : il n'y a qu'à voir les percussions, qui sont plus lentes, rythmant à merveille les chansons plus calmes, "
Ukon Wacka" et "Koivu Ja Tähti".
Voila une production bien folklorique pour nos finlandais, avec trois chansons à retenir particulièrement : "Päät Pois Tai Hirteen" pour sa mélodie entraînante, "Lonkkaluut" parce qu'elle est tout simplement géniale, et "Koivu Ja Tähti", un OVNI qui fera pleurer les plus sensibles.
Cet album, dans la continuation de
Karkelo, plaira aux amateurs de metal folk (et pas l'inverse), ou ceux qui auront besoin d'un break après un album brutal, et mérite les honneurs pour sa maturité, même si celle-ci s'accompagne d'un adieu déchirant aux "Let's Drink" et "Happy Little Boozer" qui ont fait leur succès.
Ukko sera satisfait.
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