UNInVERSE

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17/20
Nom du groupe Secret Rule
Nom de l'album UNInVERSE
Type Album
Date de parution 24 Novembre 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Disorder
 04:18
2.
 Equilibrium
 04:51
3.
 Shards of Time
 04:03
4.
 Gravity on Us
 04:37
5.
 UNInVERSE
 04:29
6.
 I Am
 03:16
7.
 Time Zero
 05:07
8.
 Multiple Me
 05:14
9.
 From Null to Life
 04:54
10.
 Black Hole
 03:44
11.
 UNInVERSE (Piano & Voice)
 04:18

Durée totale : 48:51

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Secret Rule


Chronique @ ericb4

29 Novembre 2023

Encore un peu plus près des étoiles...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un audacieux « Mea Culpa », son septième album full length, et insufflé par une énergie renouvelée, le collectif italien revient dans les rangs, un an plus tard à peine, muni d'un opus de même acabit dénommé « UNInVERSE) », signé, lui, chez le discret label allemand Lucky Bob Records. Ce faisant, cette fraîche offrande disposerait-elles d'armes suffisamment effilées pour permettre au combo romain, neuf ans après sa sortie de terre, de se hisser désormais parmi les valeurs de référence de son registre metal d'affiliation ?

Pour ce faire, le modeste trio d'hier s'est mué en un solide quartet où se conjuguent désormais les talents de : Angela Di Vincenzo (ex-Kyla Moyl), frontwoman au chatoyant grain de voix doublé d'un léger vibrato, et Andy ''Menario'' Menarini (Martiria) aux guitares, à la programmation et à la production (Last Mistake, Monkey Business, Martiria) – soit deux des trois initiateurs du projet, avec l'ex bassiste Michele ''Mike'' Raspanti (Graal, S.O.S., ex-Tular, ex-Martiria) –, suivis de Sebastiano Dolzani à la batterie et de Nicola Pedron à la basse. De cette étroite collaboration émane un set de 11 pistes égrainées sur un ruban auditif de 48 optimales minutes, mixées et mastérisées au Digitall Studio, en Italie, par son propriétaire, Andy Menario. Aussi, la rondelle bénéficie d'une qualité d'enregistrement inédite, génératrice d'une belle profondeur de champ acoustique, d'un mix parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation, de finitions passées au crible et d'arrangements de bonne facture. Ainsi constitué, ce nouvel élan serait-il à même de mettre à mal la féroce concurrence continuant de sévir dans cet espace metal ?

Dans cette nouvelle aventure, le groupe nous immerge au cœur d'un propos rock'n'metal mélodico-symphonique et électro gothique ; tel un heureux trait d'union entre passé et présent, ce méfait se nourrit également de sonorités inédites, état de fait lui conférant par là-même toute son originalité. Aussi, se dessine un message musical à la fois enjoué, épique, organique, un tantinet romanesque, dans la veine de Lacuna Coil, Temperance, Fallen Arise, Amaranthe, Volturian, Metalite et Eleine. Une proposition aussi tumultueuse que rayonnante, en parfaite osmose avec la thématique de l'œuvre : en réponse à un monde actuel en proie à moult désordres et catastrophes, on pourrait imaginer l'homme apte à ''réinitialiser'' l'univers. La contraction du titre de l'album symbolise précisément cette thématique : universe + inverse = UNInVERSE. Dans cette perspective, une seconde chance pourrait être donnée à l'homme de vivre en harmonie non seulement avec l'univers mais aussi avec lui-même. Mais suivons sans plus attendre nos acolytes dans leurs pérégrinations...


C'est dans un chaudron bouillonnant que nous projette parfois la troupe, non sans y avoir essaimé quelques pépites dans son sillage. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour succomber aux vibes enchanteresses générées par « Shards of Time », soufflant, organique et élégant up tempo au carrefour entre Amaranthe et Metalite. Aussi, s'esquisse un hit en puissance d'une redoutable efficacité mélodique, poussant à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Un headbang bien senti sera non moins généré sous le joug des furieux et inaltérables coups de boutoir échappés de « From Null to Life », torrentiel propos metal électro-symphonique dans la mouvance commune de Volturian, Amaranthe et Eleine. D'insoupçonnés changements de tonalité et de rythme s'invitent également à la danse, contribuant dès lors à nous retenir plus que de raison. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche en réserve, et des meilleurs...

Quand il en vient à varier ses phases rythmiques, le combo transalpin parvient là encore à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « Disorder », ''tubesque'' mid tempo symphonico-progressif à la confluence de Temperance et Lacuna Coil ; pouvu de riffs invariablement acérés, d'une basse vrombissante, d'un refrain catchy mis en exergue par les sulfureuses inflexions de la sirène et d'un bref mais vibrant solo de guitare, le ''jamesbondien'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder le symphonisant et polyrythmique « Multiple Me » à la fois pour ses grisantes rampes synthétiques – qui nous renvoient à un Within Temptation estampé « The Silent Force » –, la fluidité de sa sente mélodique et son flamboyant legato à la lead guitare. Peut-être bien l'une des gemmes de la goûteuse galette.

Lorsque nos compères retiennent un tantinet les chevaux, ils détiennent à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ainsi, se glissant dans l'ombre de Temperance, le mid tempo « Equilibrium » n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense : nous octroyant un break opportun sur fond de délicats arpèges pianistiques, que balaiera prestement une bondissante reprise sur un refrain immersif à souhait et mis en habits de lumière par le troublant vibrato de la déesse, le méfait laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Dans cette mouvance, eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre, sur lequel se greffent les enivrantes ondulations de la frontwoman, le félin « Gravity on Us » révèle lui aussi de séduisants atours. Investi d'organiques sonorités et d'une dense et saisissante chorale samplée, « I Am » se pose, lui, tel un intrigant mais truculent low/mid tempo metal symphonique moderne dans la lignée coalisée de Volturian et de Lacuna Coil. On retiendra, enfin, le complexe « Time Zero », et ce, davantage pour ses couplets bien customisés et la qualité de ses arrangements instrumentaux que pour son énigmatique pont technico-théâtral à mi-piste.

On ne saurait davantage résister à la puissance de la charge émotionnelle délivrée par nos compères à la lumière de leurs moments intimistes. Ce qu'illustre, en premier lieu, le titre éponyme de l'opus, « UNInVERSE », ensorcelante power ballade à mi-chemin entre Lacuna Coil et Fallen Arise ; glissant le long d'une radieuse rivière mélodique où se calent les magnétiques patines de la maîtresse de cérémonie, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment même où il aspirera, à n'en pas douter, le tympan du féru du genre. Une version acoustique de cette plage nous est également adressée ; encensée tant par les médiums que par les envolées de la diva et sous-tendue par les pianistiques gammes d'une infinie délicatesse, cette ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau offre parallèlement de subtiles variations d'harmoniques. Et la petite larme au coin de l'œil que l'on tenterait bien de contenir finira par perler sur la joue du chaland. Et comment ne pas se sentir porté par les enivrantes séries de notes imprégnant « Black Hole » ? Voguant sur de soyeuses nappes synthétiques, recelant un fin picking à la guitare acoustique et mise en relief par les hypnotiques et sensuelles impulsions de la belle en voix de tête, cette ballade romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient sans doute reniée ni Lacuna Coil ni Temperance, se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.


Dans la mouvance stylistique de son aîné, ce rayonnant opus s'est avéré non moins audacieux, allant même jusqu'à unifier les tendances que tout semblerait opposer ; plus qu'un heureux trait d'union entre sonorités d'hier et d'aujourd'hui, le talentueux combo italien les a savamment fusionnées dans un propos profondément pénétrant et empreint de maturité. Ce dernier aurait donc élevé d'un cran supplémentaire le niveau de ses exigences propres en matière de créativité artistique. Un regard aiguisé du prolifique quartet romain serait ainsi porté sur son œuvre, qui n'est pas sans lui ouvrir de nouvelles perspectives.

Si duos et fresques manquent encore à l'appel et si les exercices de style dispensés apparaissent, là encore, peu diversifiés, pas l'ombre d'une zone de remplissage ni un bémol ne sont à déplorer. Jouissant notamment d'une ingénierie du son parfaitement huilée, d'une technicité instrumentale et vocale parfaitement maîtrisée, d'une féconde inspiration mélodique et d'arrangements aux petits oignons, la galette se savoure à chaque fois davantage au fil des écoutes. Bref, une panoplie de plus en plus étoffée, susceptible de faire entrer le quartet transalpin dans le cercle très convoité des valeurs de référence de cet espace metal. Le voici donc encore un peu plus près des étoiles...

Note : 16,5/20

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