Mea Culpa

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15/20
Nom du groupe Secret Rule
Nom de l'album Mea Culpa
Type Album
Date de parution 03 Juin 2021
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Blunder
 04:40
2.
 A New War
 04:02
3.
 Black Swan
 04:38
4.
 Born This Way
 04:43
5.
 Whore
 03:59
6.
 The King Has Fallen
 03:44
7.
 Welcome to Hell
 03:42
8.
 Lost
 03:52
9.
 Mother Earth
 03:41

Durée totale : 37:01

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Secret Rule


Chronique @ ericb4

27 Avril 2022

Plus aseptisé et prévisible qu' 'Against', ce septième élément bousculera pourtant bien des certitudes...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un audacieux et séduisant cinquième album studio, « Against », réalisé il y a un an à peine, et boosté par un nouvel élan d'inspiration, l'opiniâtre quartet italien n'aura de cesse de hanter les studios. Mais bien qu'attendu par ses fans, un sixième opus de pure création ne fut pas pour l'heure dans les préoccupations du collectif transalpin. En effet, ce dernier se consacrera tout d'abord à une relecture de l'une ou l'autre plage du répertoire de certains de ses artistes de coeur, se frottant ainsi à un redoutable exercice, celui des reprises. Aussi, en pleine période de crise sanitaire liée au covid 19, sortira-t-il « Quarantine: The Other Side of Us », un opus de reprises de plages rock et metal largement popularisées que deux mois tout au plus séparent de son aîné ; un éclectique effort apportant alors une nécessaire respiration dans le processus créatif du groupe tout en offrant d'originales réinterprétations de titres emblématiques de ses sources d'inspiration. Mais le temps semble venu désormais pour le prolifique quartet romain de porter l'estocade...

Le voici donc de retour, quelques mois plus tard, muni de son septième méfait répondant au nom de « Mea Culpa ». galette de neuf pistes dispatchées sur une bande auditive modeste de ses 37 minutes, incluant quelque six singles (« Mother Earth », « Black Swan » et « Blunder », réalisés avant la sortie de l'album ; « Born This Way », « Lost » et « Whore », ultérieurement). Message musical insufflé par l'équipage du cinquième effort dans ses grandes lignes, à savoir : Angela Di Vincenzo (ex-Kyla Moyl), frontwoman au limpide grain de voix et au chant non lyrique ; Andy ''Menario'' Menarini (Martiria) aux guitares ; Michele ''Mike'' Raspanti (Graal, S.O.S., ex-Tular, ex-Martiria) à la basse ; Sebastiano Dolzani, en remplacement de Nicola Corrente (ex-Inner Void, ex-Enemynside, ex-Eligor), à la batterie.

A l'instar d' « Against », ce septième élément nous plonge davantage au cœur d'un bouillonnant heavy rock'n'metal mélodique et électro gothique qu'au sein d'un metal mélodico-symphonique classique, la fibre originelle du groupe. Aussi, se redessine un propos à la fois volontiers impulsif, souvent pimpant et organique, parfois romantique, dans la veine coalisée de Lacuna Coil, Amaranthe, Volturian, Metalite et Eleine, soit à quelques encâblures des Within Temptation, Delain et consorts. Mais contrairement à ce cinquième opus, signé chez Pride & Joy Music, le groupe a cette fois souhaité auto-produire son set de compositions. Etat de fait qui n'a nullement affecté la qualité de production de la rondelle, loin s'en faut. A commencer par un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, là encore signé Andy ''Menario'' Menarini, déjà sollicité à cet effet par Last Mistake, Martiria et Monkey Business. Est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui en fonderait son originalité serait au programme de cette fraîche offrande ?


A l'image de son devancier, ce méfait nous projette volontiers sur une terre de lave organique en fusion, non sans laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ainsi, disséminant une énergie aisément communicative et sous l'impact de son refrain catchy mis en exergue par les chatoyants médiums de la sirène, le tempétueux « Blunder » s'avérera apte à déclencher un headbang bien senti. A mi-chemin entre Lacuna Coil et Volturian, essaimant moult rampes synthétiques parallèlement à des riffs corrosifs doublés de cinglants coups de boutoir, ce hit en puissance se fait des plus efficaces tout en conjuguant habilement les tendances. Une heureuse juxtaposition des genres qui se confirme sur « Mother Earth » ; un fringant up tempo heavy mélodique moderniste où les ondulations de la belle font mouche où qu'elles se meuvent, et poussant peu ou prou à investir le dance floor. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos acolytes pour asseoir leur défense...

Tout aussi magmatiques, et pourtant dans l'ombre des plages sus-mentionnées, d'autres espaces d'expression trouveront quelques clés pour aspirer le tympan du chaland. Ce qu'atteste, tout d'abord, « A New War », galvanisant up tempo heavy mélodique aux relents metal moderne. Si la mélodicité de son refrain se fait linéaire, ce diluvien effort aux riffs crochetés se dote néanmoins de couplets bien customisés, laisse par ailleurs entrevoir une sidérante force de frappe, d'insoupçonnés changements de tonalité ainsi qu'un bref mais seyant solo de guitare. Dans cette dynamique, eu égard à son inaliénable dynamique rythmique et à ses prégnantes harmoniques, l'incisif et ''lacunacoilesque'' « The King Has Fallen » ne lâchera pas sa proie d'un iota. On retiendra enfin l' ''amaranthien'' « Born This Way », et ce, davantage pour ses riffs acérés et ses saisissantes montées en puissance que pour l'intarissable répétibilité de ses arpèges d'accords.

Lorsqu'il retient un tantinet les chevaux, le collectif transalpin ne s'est guère montré plus malhabile, tant s'en faut. Ce qu'il prouve à l'aune du single « Lost » ; un rayonnant mid tempo rock'n'metal atmosphérique gothique dans la droite lignée d'un Lacuna Coil millésimé « Dark Adrenaline ». Doublé d'une touche metal moderne estampée Metalite et d'un phrasé rapé de bonne facture en bout de course, et doté d'un refrain immersif à souhait relevé par les troublantes oscillations de la princesse, l'intrigant propos interpelle par l'éclectisme de son orientation stylistique autant qu'il nous prend dans ses filets sans avoir à forcer le trait.

Quand elle en vient à explorer d'intimistes contrées, la troupe trouve là encore la recette miracle pour nous assigner à résidence. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Black Swan », chatoyante power ballade faisant renouer un temps avec son passé mélodico-symphonique. Voguant sur d'ondoyantes et soyeuses nappes synthétiques, s'écoulant au fil d'une sente mélodique certes convenue mais des plus enveloppantes sur laquelle se greffent les sensuelles impulsions de la maîtresse de cérémonie, et pourvu d'un grisant solo de guitare, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Dédiée aux femmes victimes de féminicide, « Whore » se pose, elle, telle une ballade rock d'une sensibilité à fleur de peau. Encensée par les déchirantes modulations d'une interprète bien habitée et recelant une finesse de plume qui a pour corollaire un message lourd de sens et des plus impliquants, la tendre et mélancolique aubade se fait des plus frissonnantes.

Est-ce à dire qu'un sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. En effet, de répétitives séquences d'accords, de pâles esquisses mélodiques et une frontwoman cette fois plus en retenue, et donc moins convaincante, qu'à l'accoutumée, sont autant d'éléments desservant le ''lacunacoilesque'' mid tempo « Welcome to Hell ». Empruntant, en prime, moult chemins de traverse, on comprend que le méfait peinera à générer une inconditionnelle adhésion auprès du chaland.


A l'issue d'un parcours à la fois vitaminé et chargé en émotion mais un poil convenu, on ressort de l'écoute de cette rondelle habité d'un double sentiment, à savoir, celui de pénétrer au cœur d'un luxuriant et seyant paysage de notes contrebalancé par celui, plus frustrant, de déjà entendu. Nous éloignant toujours davantage de ses fondamentaux metal symphonique au profit d'horizons heavy mélodique et moderne, le quartet romain continue d'étoffer sa palette stylistique de nouvelles sonorités pour espérer élargir d'un cran supplémentaire le champ de son auditorat. Déjà perceptibles sur son cinquième opus, ces organiques effluves se font ici omniprésentes, au risque de déconcerter le fan de la première heure.

On aurait, par ailleurs, et une fois encore, espéré une atmosphère plurielle, l'un ou l'autre duo inscrit dans sa trame et des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent ; état de fait qui ne saurait empêcher ni quelques surprises d'émailler la surface de l'assiette, ni de nous pousser à l'écoute d'un seul tenant de la proprette galette. Aussi, sept ans après sa sortie de terre, à l'instar de son nouvel arrivage, le combo italien disposerait de l'arsenal requis pour confirmer sa position de valeur confirmée, à défaut de se muer en valeur de référence, du metal mélodique moderne à chant féminin. Plus aseptisé et prévisible qu' 'Against', ce septième élément bousculera pourtant bien des certitudes...

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