Chroniquer un album de
Jorn Lande n'est vraiment pas chose aisée. Pourquoi me direz-vous? Tout d'abord, depuis ses débuts solo le vocaliste norvégien a pris la fâcheuse habitude de nous servir des albums aux morceaux trop inégaux, allant du très bon avec "Rock and Roll
Angel" au très moyen (voire décevant) avec "I Come to Rock". C'est donc avec une certaine fébrilité que je me lance dans la chronique de ce
Traveller. Le chanteur nous proposera une fois encore quelques bons titres, comme " Monsoon" et "
Overload" par exemple. Mais le pire reste à venir, avec à sa tête l'éponyme, suivi de près par le très convenu, pour ne pas dire ridicule "Make Your
Engine Scream".
Comme à son habitude,
Jorn saura s'entourer de musiciens hors pair, tel Tron Holter (
Wig Wam) et actuel compère du chanteur sur le projet
Dracula, paru en fin d'année 2015. Le reste du line-up sera composé de Bernt Jansen (ex-
Wig Wam) à la basse, de Jimmy Iversen, deuxième guitare (Bad Habitz, ex-
Blonde On Blonde et Perfekt Crime) et de Willy Bendiksen (ex-
The Company Of Snakes, The
Snake) à la batterie. L'album sera produit par le tandem Holter-Lande et mixé une fois de plus par le sorcier des consoles (Mr Keeper of the
Seven Key),Tommy Hansen. L'album bénéficiera d'un son moderne et très Heavy où le chant et les guitares seront mises bien en avant.
Quant à la pochette, qui esthétiquement parlant s'avère très belle avec ses couleurs bleues, elle sera plutôt à ranger du côté des réussites de l'opus. Une fois de plus, le corbeau (mascotte de
Jorn) sera mis en scène, pilotant un avion type biplan qui fait sans doute référence à l'aviateur et poète Antoine de Saint-Exupéry, (enfin ceci n'est qu'un avis personnel).
Les titres : l'album nous servira quelques honorables pépites, telles qu' "
Overload" et son air entraînant, tout comme le sautillant et fédérateur "Moonsoon" avec ses guitares aux sonorités orientales. Ou bien l'excellent mid tempo "Rev On" au refrain certes facile, mais ô combien jouissif. Tout comme "The Man Who Was
King" au propos proche du morceau
Heaven &
Hell, du
Black Sabbath période
Dio (l'influence majeure de
Jorn). N'oublions pas l'oppressant et très Purpulien "Carry the Black" avec ses sons de claviers ténébreux et malsains. Petite déception avec le moyen "
Cancer Demon", morceau hommage, faisant référence au combat de Ronnie
Dio face à la maladie.
Les autres morceaux s'inscriront plus ou moins dans la même mouvance que "
Cancer Demon", à savoir des compositions trop convenues et manquant de cette petite étincelle de génie qui font qu'un album reste mémorable. "Window Maker" lui, loupe le coche, la faute à un refrain maladroit. Passons sur le banal est ennuyeux "
Traveller" mentionné plus haut pour enfin finir avec le poussif "Make Your
Engine Scream" qui à lui seul récoltera la palme du mauvais goût.
Mes conclusions :
Jorn continue donc sa traversée du désert, en nous proposant encore un album en demi-teinte aux compositions convenues, maladroites et encore trop ancrées dans le répertoire de son ami et mentor disparu depuis.
Et le fait que le chanteur soit accompagné par des musiciens talentueux n'y changera rien malgré l'arrivée du songwriter et guitariste de génie qu'est Tron Holter.
Un album aux titres pas foncièrement mauvais, destiné avant tout aux fans du chanteur norvégien.
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