Depuis ses débuts,
Sabaton a su conquérir ses fans au fil de ses albums grâce à des titres forts, tant par ses thèmes évoqués que par sa musique martiale boostée de choeurs et de riffs percutants. Les compositions se sont petit à petit "affinées", policées par une production excellente mais également plus colorée qu'au début, donc aussi moins agressive. Les arrangements se sont magnifiés et chaque titre bénéficie à présent d"un enrobage hyper professionnel et dosé au millimètre. Malgré tout, cette qualité possède un contrepoids de taille : cette "uniformité" des compositions, ce "calibrage" trop parfait qui provoque cette impression de "déjà vu" depuis quelques albums maintenant.
Aujourd'hui,
Sabaton a choisi de poursuivre son "étude" de la première guerre mondiale avec ce 10ème opus intitulé "
The War to End All Wars" qui vient compléter le bien nommé "The
Great War " sorti en 2019 . D'une manière générale, malgré un franc succès, ce dernier album avait subi certaines critiques sur le manque de consistance et le côté très simpliste de leurs compositions et paroles afin d'évoquer ce conflit majeur. Il est vrai que
Sabaton ne fait qu'évoquer des batailles, des héros plus ou moins connus, des faits marquants sans vouloir pour autant mettre en musique des pages entières d'histoire. Le groupe va à l'essentiel : un thème historique associé à un refrain percutant et mélodique, des paroles simples et efficaces, des structures de compositions sans surprise mais toujours dans le but de servir à ses fans un résultat limpide, direct et sans "chichis".
Le groupe a trouvé une recette imparable et ne dévie pas de sa route royale. Ce "
The War to End All Wars" en est à nouveau la preuve, sauf qu'ici, on arrive à saturation, voire à un manque d'idées flagrant.
Parlons des points forts de ce dernier : une excellente production, comme souvent, où chaque instrument se détache ; une batterie et des guitares un poil plus incisives que sur le précédent et des soli superbes sur chaque titre. Les deux guitaristes, Chris Rörland et Tommy
Johansson, sans aller dans la démonstration, savent allier mélodie et technique au service des compositions. Diablement efficaces ces deux musiciens!
4 titres s'avèrent à la hauteur des meilleurs "hits" du groupe. "Stormtroopers" qui ouvre le bal par un riff frénétique aux accents "Malmsteeniens "est une composition percutante dans la droite lignée de "the
Ghost division". Du grand
Sabaton! "Race to the Sea" et "
Soldier of Heaven", eux, reprennent les standards du groupe avec leurs refrains sur-vitaminés sur un mid-tempo martial savamment dosé. On est sur du pur
Sabaton mais comme un "
The Last Stand" ou un "
Great War", on est séduit par le rythme, les mélodies et les choeurs hyper efficaces. Le mix réussi des guitares et des sons de synthés quelquefois surprenants reste une arme essentielle de l'album. Enfin, "
Christmas Truce" devient à coup sûr la "power ballade" de
Sabaton. Ce titre superbement composé et interprété montre que les Suédois sont au sommet de leur art, tant par la montée en puissance de la mélodie que par la finesse des arrangements. On en redemande!
Et puis ?... La suite est beaucoup moins convaincante. L'idée d'ouvrir l'album par un mode "history" (comme dans la version spéciale de "the
Great War" ) avec une voix narrant l'attentat de Sarajevo et le finir sur le même thème réarrangé (Versailles) peut paraître intéressante. Mais sur un opus aussi court (40 mn environ), cela ne nous laisse plus que 9 titres finalement!... Sur ces 9 titres, on enlève les 4 cités plus hauts et il nous reste 5 compositions du coup, et celles-ci, bien que parfaitement "emballées", manquent cruellement d'originalité. La plus basique, "Hellfighters", très rythmée et supportée par un solo percutant ne parvient pas à convaincre. On est loin de se hisser au niveau de compositions telles que "
Resist and Bite" ou "
Blood of Bannockburn". On peut néanmoins retenir "
Dreadnought", mais dans le style, on est moins bien que sur "
Bismarck" ou "Defence of Moscou"... Correct mais sans plus! Il nous reste "The Valley of Death" et "
Lady of the
Dark" qui témoignent, quant à elles, du manque d'inspiration des Suédois et de la redondance de leurs créations. C'est du réchauffé, du déjà entendu, c'est le cadeau de Noël que vous avez reçu en double et que vous avez envie de revendre!
"The
Great War" est à mon avis l'album ultime que
Sabaton a su composer dans son style si efficace et direct avec pratiquement aucun titre faible, et ce dernier album ne peut supporter la comparaison. La bande à "Bröden" arrive ici à ses limites et n'arrive plus à se renouveler. Il est temps d'aller plus loin, messieurs, et de sortir de votre zone de confort, si douillette soit-elle!
J'aime bien SABATON et apprécié leurs albums jusqu'à présent mais la chronique confirme ce que j'avais préssenti. Du remake de The Great War avec la même structure couplet refrain certes pechu, épique et entrainant mais trop attendu et aux paroles simplistes. Comme dit l'auteur, il faudrait qu'ils sortent de leur zone de confort et surtout explorent d'autres thèmes et composition.
Après re-écoute, mon avis ne change pas trop, le groupe continue de pousser au maximum ses ajustements pour maximiser sa recette de composition. Le son est vraiment excellent, les solis toujours justes, mélodiques et quelquefois très techniques, tout est très bien fait sans conteste !!! Maintenant on demande un peu plus de complexité dans le compositions. Je m'aperçois que dans ma chronique j'ai même oublié un titre "unkillabke soldier"...celui-ci est passé inaperçu, bien que très "enjoué", il reste assez "banal" dans la discograhie du groupe ...
je me passe en boucle The Unkillable Soldier. je me prends à me secouer dans la bagnole. j'adore
On peut mettre ce manque d'inspiration évident sur la période confuse que l'humanité traverse : pseudo pandémie - masque - confinement - piquouze. Et maintenant avec la guerre en Ukraine, la torpeur générale risque de durer. Beaucoup d'oeuvres (diverses) s'en ressentent, le dernier Amorphis est par exemple de ce niveau aussi, ni mauvais ni excellent. Cet album de Sabaton est tout simplement comme notre existence actuelle : ordinaire.
Stay hungry!
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