Il aura fallu attendre quinze longues années pour assister à la résurrection d’
Autopsy, afin que Chris Reifert et Danny Coralles concrétisent enfin leur réunion avec Eric Cutler (épaulés par le bassiste Joe Trevisano), durant quatre jours d’été 2010 sous la bienveillance de l’ingénieur du son Adam Munoz. Le groupe ressort ainsi avec un mini-album de 5 nouveaux titres pour 20 minutes d’un deathmetal dont seul
Autopsy possède le secret. Muni d’une superbe illustration de Matt Cavotta en total adéquation avec le style du quatuor californien,
The Tomb Within marque également le retour de l’ancien logo abandonné depuis le culte
Mental Funeral en 1992.
Ce détail ne tient pas au hasard, puisqu’
Autopsy montre la volonté manifeste d'un retour au coeur de sa période d’or, celle de ses premiers albums. La multiplication des titres des dernières oeuvres, leur simplicité et leur côté second dégré cèdent ainsi la place à des morceaux plus longs et plus aboutis, durant lesquels le groupe retrouve enfin le temps d’installer une véritable atmosphère.
Le titre éponyme débute tout d’abord sur un
Autopsy en folie, où l’on retrouve le guttural décharné de Reifert et les duels de soli furieux de la paire Cutler / Coralles, s’enchainant alors sur des passages doomesques si emblématiques de la formation, le tout bénéficiant d’un enregistrement d’une idéale rugosité. Tout aussi fou, My
Corpse Shall Rise enfonce le clou, tandis que
Seven Skulls fracasse à coups de riffs particulièrement redoutables.
Si le rapide
Human Genocide reste certainement le morceau le plus classique de
The Tomb Within, donc sans surprise notable pour les vieux deathsters mais tellement entêtant,
Autopsy finit en beauté sur le bon
Mutant Village, six minutes durant lequelles les riffs trainent lentement dans la crasse, laissant se repandre une atmosphère putride si bien entretenue au fil de ce dernier morceau.
Sans toutefois retrouver le riffing mortel de
Severed Survival ou la densité des ambiances de
Mental Funeral, somme tout assez proche de sa période
Fiend for Blood,
Autopsy marque ainsi un retour réussi sur le devant de la scène, récréant en partie l’aura si glauque qui entourait son début de carrière, et rangeant au placard l’image désinvolte et d’auto-dérision (d’auto-destruction ?) de l’époque
Shitfun. Vingt-trois ans après sa formation, le groupe lâche de nouveau pour le plus grand plaisir des deathsters ce deathdoom unique en son genre, à la marque de fabrique inimitable.
Fabien.
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