Après son culte
Severed Survival, se montrant résolument plus rugueux que ses homologues de la scène deathmetal,
Autopsy s’apprête à enregistrer son second album en ce mois de novembre 1990. Insensible à la ruée vers les Morrisound Studios, Chris Reifert et sa bande privilégient l’ingénieur du son Ron Rigler d’un petit studio local californien, avec la volonté manifeste d’obtenir un son imparfait, authentique et personnel. Les sessions débouchent ainsi sur la sortie de
Mental Funeral en avril de l’année suivante, chez l’écurie Peaceville de Hammy, qui reste fidèle à la formation.
Alors que la majorité des groupes peaufinent leur son au fil des réalisations,
Autopsy prend ainsi un malin plaisir à effectuer le chemin inverse, débarquant avec un
Mental Funeral plus malsain et glauque que le premier LP, à l'image de du EP
Retribution for the Dead ayant déjà planté ce décor death/doom inédit quelques semaines auparavant. Le quatuor californien met effectivement l’accent sur un climat particulièrement lugubre, appuyée par les riffs lourds du tandem Eric Cutler / Danny Coralles et par le guttural gras de Chris Reifert, à l’image des terribles morceau Destined To
Fester &
Dead à l'atmosphère d'une densité à couper au couteau.
En outre, depuis les passages rapides et entraînants de Grip Of
Winter & Robbing The Grave, jusqu’aux rythmes lents et sombres de
Torn From The Womb &
Slaughterday,
Autopsy équilibre parfaitement un mélange entre death et doom, créant un relief de tout instant et dégageant ces ambiances suintantes, quasiment inédites et encore inégalées dans le style. Durant ses 38 minutes,
Mental Funeral subjugue ainsi l’auditeur, qui parvient à s’immerger au coeur de son antre sinistre et putride.
Privilégiant largement la lourdeur d'un climat à une production parfaite ou un déballage technique & démonstratif,
Autopsy reste manifestement un groupe à part sur la scène deathmetal US. En cette année 1991, il parvient ainsi à modeler un mélange death / doom avec une alchimie et une intensité fantastiques, hissant
Mental Funeral parmi les oeuvres historiques et les plus marquantes du genre. Matti Karki de
Dismember le cite d’ailleurs comme le meilleur album deathmetal de tous les temps : c’est dire !
Fabien.
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