Groupe culte du deathmetal nord américain,
Autopsy revoit enfin le jour après une longue séparation, concrétisant sa réunion avec le bon mini-album
The Tomb Within en septembre 2010. Des idées plein la tête, nos vieux briscards Chris Reifert, Danny Corralles et Eric Cutler désormais soutenus par le bassiste Joe Trevisano ne tardent ainsi pas à mettre sur pied douze nouveaux titres, chaque membre ayant pris part à l’écriture. Le quatuor se dirige dès le mois de février en studio pour la capture de
Macabre Eternal, son cinquième full-lenght magnifiquement mis en image par Wes Benscoter, auteur des illustrations inoubliables des albums
Diabolical Summoning et Obsculum Obscenum de
Sinister et
Hypocrisy, nous renvoyant directement en 1993.
Autopsy n’a effectivement pas vraiment changé depuis tant d’années, s’attachant globalement à retrouver l’ambiance glauque qui régnait sur
Mental Funeral, album mètre-étalon d’un deathmetal gras et suintant.
Macabre Eternal s’ouvre d’ailleurs sur le titre
Hand of
Darkness dans la parfaite tradition du groupe, une composition nerveuse de Reifert dominée par des rythmes tapageurs, des guitares grasses, un break vicieux, et ce chant guttural du bonhomme toujours aussi décharné. Les nombreux morceaux sentent ainsi l’
Autopsy pur jus idéalement calé entre death et doom, à l’image du titre éponyme et du bon Sewn Into One respectivement signés par Corralles et Trevisano, farcis de riffs gras et de soli torturés, qui maintiennent une ambiance macabre saisissante.
Si l’on peut parfois reprocher inconsciemment quelques longueurs, pour un
Macabre Eternal d’une durée totale de 65 minutes, c’est paradoxalement le long
Sadistic Gratification de Cutler qui nous tient le plus méchamment en halène durant ses onze minutes, dégageant une atmosphère inquiétante à l’intensité grandissante au fil de son avancée, sur fond de cris désepérés d'une victime condamnée. Bridge of
Bones est aussi une sacrée surprise de Reifert, débutant à la manière du culte morceau
Dead pour lâcher en son centre un plan acoustique surprenant mais tellement bien intégré. Et que dire du terrifiant Dirty
Gore Whore composé et hurlé par Cutler, un morceau aux riffs assassins nous plaçant au coeur d’un climat de démence, dans la peau d’un psychopathe idéalement interprété par Cutler, moment où
Autopsy donne le meilleur de lui-même et retrouve tout son génie.
Si le bon mini-album
The Tomb Within nous présentait le retour d’un
Autopsy en grande forme mais encore relativement sage, le quatuor nous revient en ce mois de mai 2011 avec un
Macabre Eternal aux atmosphères plus variées et plus épaisses, sans aucun titre à jeter, à deux doigts de ses meilleures années. Le gang californien manque peut-être juste d'un brin de concision sur ce nouveau cru, mais distille en revanche un deathmetal d’une authenticité, d’une singularité et d’une crasse sans équivalent, et aussi bien plus subtil qu’il n’y parait.
Fabien.
merci pour c'est chronique
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