Déjà remarqué avec l’excellent EP « The
Mosquito Control »,
Isis persiste et signe avec ce disque tout le bien que l’on peut penser pour eux. Compilation regroupant le mini « The
Red Sea » ainsi que la première démo du groupe datant de 1998, ce disque est un arrêt obligatoire pour ceux qui suivent de près la démarche de ce groupe (les autres, libres à eux de ce faire leur propre idée sur la question).
Inutile de tergiverser, les fans du groupe de A. Turner seront aux anges à l’écoute des trois titres de « The
Red Sea », bien que trop court laissant un amer goût d’inachevé (un quart d’heure), son contenu est tellement jouissif et étonnamment angoissant que l’amateur ne pourra pas rester de marbre (C’est impossible, je dis bien, impossible !). L’intro est en elle-même un monument d’anhélation et l’un des meilleur hommage que l’on puisse faire à
Godflesh. Bruitages stridents d’indus mélangés à des cris viscéraux, ce titre emporte l’adhésion (du moins, c’est mon cas), remarquablement réceptif à tel point que l’on a l’impression d’entendre un autre groupe. Le reste est la continuité logique des germes de « The
Mosquito Control ». Une empreinte typiquement
Neurosis que cela soit dans le timbre de la voix que dans la structure intrinsèque des morceaux à ceci près que la formation laisse court à des passages instrumentaux du plus bel effet et ceci ponctué par des samples vocaux rendant l’impact de la voix de Turner d’autant plus forte.
La seconde partie de ce disque pourrait laisser dubitatif quand à la teneur musicale du propos. Qui n’a pas eu peur en écoutant les premiers enregistrements d’un groupe ? Et bien ici, on a tout faux. Et même si on est loin de ce que
Isis nous proposera par la suite, je m’avance un peu, mais c’est approprié, force est de constater que les quatre titres de cette démo sont de bons alois, proposant un ensemble déjà construit suivant la voie de ces maîtres. Et même si cette deuxième et dernière partie tiennent plus de la valeur archéologique, la qualité est au rendez-vous et ne donnera pas l’impression à l’acheteur de s’être fait avoir en acquerrant cet objet. Certaines parties surprendront même les plus récalcitrants dans leurs intensités dès fois malheureusement atténuées par une production légèrement brouillonne. Mais nom d’un stigmate, c’est déjà très bon en tant que tel !
Bien qu’étant qu’un simple disque proposant plus qu’il n’apporte, « The
Red Sea » a toutes les cartes en main pour faire un bon moment musical et cela même s’il laisse un sentiment de trop peu dans la bouche des bouffeurs de sons que nous sommes. Nous sommes en 1999 et
Isis se prépare à immerger réellement de sa sphère. La voie est toute tracée à l’éclosion de son style.
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