Panopticon

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Isis
Nom de l'album Panopticon
Type Album
Date de parution 2004
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album117

Tracklist

1.
 So Did We
 
2.
 Backlit
 
3.
 In Fiction
 
4.
 Wills Dissolve
 
5.
 Syndic Calls
 
6.
 Altered Course
 
7.
 Grinning Mouths
 

Acheter cet album

 $9.34  29,98 €  32,08 €  £154.61  $120.69  31,20 €  29,65 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Isis


Chronique @ Svartolycka

05 Avril 2005
Dernier en date, « Panopticon » est sans conteste, LA plus grande réussite du groupe et un album tout simplement magistral. C’est difficile à croire pour certains, mais Isis nous offre une véritable bombe d’atmosphères, limpide comme de l’eau de roche et néanmoins contenant une part d’ombre magnifique.

Véritable album concept aussi bien musical que théorique, « Panopticon » prend comme référence « Surveiller et punir : naissance de la prison » (1975) de Michel Foucault. Ce dont le groupe se sert dans son œuvre c’est du terme « panoptisme » (qui voit tout), soit la vision de notre société actuelle dédiée à la toute puissance de la transparence, de la surveillance ainsi que de la domination des âmes, plus encore que des enveloppes physiques, dans un idéal de sécurité lumineuse. Vérité lumineuse, ablation de nos zones d’ombres (nos personnalités), Isis choisit paradoxalement d’utiliser cette lumière visuelle dans le dessein de renforcer nos zones d’ombres, ainsi l’ai-je compris. Je ne suis pas là pour faire un cours de philo, mais la base me semblait suffisamment importante pour que j’en fasse part, après…

Musicalement, Isis n’a jamais été aussi éthéré, amorcé déjà dans « Oceanic » par les prises photographiques aériennes, allégories visuelles d’un point de vue aussi céleste (le pouvoir) qu’humain, d’où sa structure volontairement simple, directe et néanmoins curieusement insaisissable. Commençant sur les chapeaux de roues par une entrée puissante, gorgée de rage, la perception du groupe reprend le dessus avec ces envolées instrumentales longues, planantes et magnétiques. Atteignant leur paroxysme dans des ensembles cristallins et d’une force émotionnelle rare, Isis signe en l’espace de sept minutes l’un des plus grand ravalement de façade musical pour ne plus le quitter dans l’heure d’écoute qui en découlera.

Variant sans cesse, entre segments atmosphériques et passages âpres, l’écoute de « Panopticon » se change en véritable panorama sonore où chaque écoute apportera son lot de détails savoureux que l’on n’avait pas perçu au premier abord, et cela malgré l’aspect franc et accrocheur du disque. C’est simple, plus j’écoute cet album et plus je découvre certains accents, certaines tonalités qui mettaient passées par-dessus la tête… Et si justement le but d’Isis (spéculation) était de nous élever, telle une évasion spirituelle et de contempler notre univers aussi dur et beau soit-il, ou bien encore de s’en échapper ? Cet album est à prendre sur plusieurs angles d’écoutes, d’un côté, l’album sludge (puissant et rude) et de l’autre l’aspect inédit d’une démarche qui quelque part est assez proche de Neurosis (musicalement et théoriquement parlant). Et au bout d’une cinquantaine d’écoutes, l’amplitude reste inédite, les morceaux que l’on croyait connaître sur le bout des doigts surprennent encore et encore. C’est un aspect déjà présent sur les précédents disques, mais qui là trouve pleinement sa dynamique. Encore moins de chants, bien que ceux-ci soient parfaits (avec quelques intonations à la Devin Townsend), mais un panel d’émotions d’avantage poussées dans ses derniers retranchements qui explosent sans fausse-retenue prenant à contre-pied l’auditeur, une fois de plus.

Faire de nos zones d’ombres des fragments de lumières tout en restant secrètes et impalpables, c’est là tout le pari osé d’Isis qui signe là, à mon humble avis, l’un des meilleurs albums de cette décennie. De plus, l’écoute des premiers albums permet de mieux saisir l’étendue conceptuelle du groupe où, au final, « Panopticon » en ressort avec une aura encore plus grande. Les écoutes de toute une vie ne seront jamais de trop sur cet album.
Perle d’ambiances, bijou conceptuel ou chacun trouvera sa face cachée, « Panopticon » est un authentique chef-d’œuvre où la lumière n’exclura jamais notre part d’ombre.

L’un de mes plus grands chocs musicaux !!!

7 Commentaires

7 J'aime

Partager

AmonAbbath - 25 Avril 2009: Ouais, un bien bel atout dans leur discographie! Le suivant, ''In The Absence Of Thruth'' est un bon pavé aussi, malgré quelques (petites) longueurs.

J'adore et j'adhère.
Krypt - 26 Avril 2010: Une musique des plus pures et aériennes, légère et à la fois si forte en émotion. Quelque chose de très grand, de très fort! C'est ce que l'on désigne plus couramment comme : "un véritable chef-d'œuvre!"
Morgart - 14 Avril 2013: Excellent album qui s'écoutera toujours avec plaisir pour les gens cherchant de la contemplation musicale, de l'introspection et de l'évasion aussi.

Comme dit dans la chronique, il a une très longue durée de vie par ses détails qui viennent donner du relief aux moultes ambiances de ce grand album.

A essayer une fois!
ArchEvil - 29 Avril 2015: J'ai beaucoup écouté Oceanic et Celestial, que je range sans problème parmi les albums de Post-Core les plus créatifs, à défaut d'avoir cette singularité à la Neurosis ou Mare. Panopticon sur le papier a tout de plus maîtrisé, de plus abouti... mais my god que cet album peut se montrer flonflon !! Ce que j'aimais dans les albums précités, c'était ce compromis improbable entre rugosité et férocité et contemplation solenelle... Panopticon a cassé cet équilibre en prenant le parti de complexifier mais aussi d'adoucir davantage le propos. Les ritournelles s'enchaînent sans fin, les arpèges pleuvent, c'est trop cristallin... trop rangé... trop soigné... et même un peu boursouflé. Il y a de très chouettes idées sur ce disque, mais très difficile de le prendre d'une traite sans avoir besoin de retourner à ses deux prédécesseurs
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire