Pilier du genre, groupe-phare de la scène quasiment indétrôné, se ressourçant sans cesse pour servir la même sauce avec originalité et efficacité,
As I Lay Dying s’est largement imposé en matière de metalcore bourrin et mélodique. La reconnaissance a débuté avec le très bon
Frail Words Collapse et le groupe a explosé en 2005 avec
Shadows Are Security, album parfait adulé par des millions de fans. Deux ans plus tard sortait
An Ocean Between Us, l’occasion au groupe de se présenter avec leur nouveau bassiste scandeur de mélodies en chant clair Josh Gilbert, remplaçant Clint Norris avec autant d’aisance vocale que de difficulté à retrouver la même présence et le même timbre que l’on pouvait reconnaitre entre mille sur "
Confined" ou encore "
The Darkest Nights"… Dans tous les cas, le quatrième album a réussi son pari et est parfaitement rentré dans le moule de la discographie d’AILD. Mais trois années passent et rien n’est venu à nos oreilles si ce n’est un excellent DVD live (
This Is Who We Are) l’an passé. Revoici donc nos chers Californiens qui nous offrent un cinquième album pour le moins différent. Explications…
Une pochette sobre mais bien jolie, que l’on serait tenté de qualifier d’As I Lay Dyienne. Et puis vient la musique et c’est les mains tremblotantes que j’insère le CD… Premier morceau, sûrement une intro. Et bien non, le titre est court mais complet. Première impression : le groupe nous sert du thrashcore virulent comme d’habitude sauf que là, ça blaste, ça envoie le pâté d’entrée avec des riffs rapides, précis, à la fois moderne et désuets, ajoutant de belles mélodies (mais hélas pas extraordinaires si on a déjà écouté par cœur les précédentes galettes du combo)...
Pas de chant clair, pas encore, juste un Tim Lambesis pas content du tout, qui gueule avec sa voix inimitable et nous fracasse les oreilles entre deux soli. Et ça scande : «
Beyond our suffering !! » et le morceau se termine tout en bourrinage. Bref, du
As I Lay Dying, me voilà rassuré.
Deuxième morceau, en général un bon single avec chant clair, le genre qu’on apprend immédiatement par cœur, qui reste en tête. Bingo ! Bien que le refrain ne soit pas très marquant, le morceau possède de bons riffs thrash et des saccades incroyablement bien suivis par un Jordan Mancino très en forme, bastonnant ses fûts de manière frénétique. Ceci dit, pour un titre typé single, rien n’est vraiment marquant pour nous faire rêver ; car des chansons comme "Anodyne Sea", il y en a à la pelle, de partout dans le genre, le morceau me fait d’ailleurs pensé à du vieux
All That Remains…
Puis vient le reste de l’album, hélas plutôt inégal, et deux constats viennent immédiatement se caler dans ma tête : en premier lieu, l’album est résolument plus thrash, avec ses parties rapides et agressives, ses riffs hachés à la fois sombres et entrainants, ses soli heavy et ses nombreux roulements de caisse claire comme on peut le constater sur l’excellent "Without Conclusion", l’un des meilleurs titres de ce cinquième opus. Secondement,
The Powerless Rise s’avère beaucoup plus violent que son prédécesseur. En effet, tout en ne négligeant pas les multiples passages aériens et les refrains harmonieux, le CD possède une âme beaucoup plus virulente et moins mélodique que sur le transcendant
An Ocean Between Us qui repoussait les limites du mélo chez le groupe. Cette nouvelle brutalité peut être considérée comme un bon point mais aussi comme un mauvais point, le groupe ne proposant généralement pas assez de riffs marquants et c’est là où ça pêche…
Ces points noirs sont indéniablement ce qui rend ce cinquième album moins bon : pas mal de passages ennuyeux comme sur "The Only Constant Is Change" ou encore "The Blinding of False Light", des riffs aux sonorités mille fois vues comme par exemple
Killswitch Engage sur les pourtant très bons "
Anger and
Apathy" et "Upside
Down Kingdom" ou encore
Lamb Of God sur "Condemned" et "Without Conclusion", qui en font des titres pas franchement très extraordinaires… Bref, il y a quelque chose qui manque pour que l’album soit de la même trempe que les anciens. Mais rassurez-vous, il subsiste également du très bon, comme le chant de Lambesis toujours plus énervé et bourrin, ou encore au niveau de la batterie nettement plus inspirée. Dommage pour cette dizaine de petits riffs qui, accumulés, viennent obscurcir la perfection…
Sans être plat de bout en bout,
The Powerless Rise ne vaut nettement pas les deux précédents opus qui arrivaient à proposer une foule de morceaux tous aussi mémorables les uns que les autres. Ici, aucun solo ne vient vraiment faire vibrer mon cœur, aucun refrain ne restera concrètement gravé dans ma tête, aucune chanson ne vaut les précédents singles…
Une déception par conséquent. Mais une bonne déception néanmoins, l’album n’étant pas à mettre à la poubelle. Ainsi, malgré ma petite déception personnelle,
The Powerless Rise reste un très bon album de metalcore, beaucoup plus thrash qu’à l’ordinaire mais hélas plutôt en deçà de ce qu’à pu proposer le groupe récemment. Après l’excellent mais plutôt ordinaire deuxième album éponyme de
Killswitch Engage et la déception ennuyeuse de
Bleeding Through, j’espère sincèrement que le prochain
Parkway Drive arrivera à remonter cette baisse d’originalité grandissant dans le metalcore…
Je rectifie ça merci :)
Je vais me pencher sur l'album.
Edit
Rectification, si sur le coup cela m'avait pas émoustiller, voici que je retombe sur cet album, en faite un 15/20 est bien justifier. J'aurais presque envie d'effacer ma première impression.
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