Coup de tonnerre après "
Awakened", Tim Lambesis se voit incarcéré, accusé d'une tentative de meurtre sur sa femme. Tim purge sa peine, débutée en 2014, et fait acte de repentance. Condamné à 6 ans de prison, il sera libéré après avoir effectué moins de la moitié de la peine en 2017. Mais avant d'être emprisonné, il met en boite le 3e album de son projet
Austrian Death Machine, nommé simplement "Triple
Brutal".
Dans ce laps de temps, les musiciens ne restent pas à l'attendre, et formeront
Wovenwar (metalcore), d'où sortiront deux albums : l'un, "
Wovenwar", en 2014 ; l'autre, "Honor Is
Dead", en 2016. Autre grande surprise, comme on savait le désir de Tim Lambesis de continuer
As I Lay Dying, le groupe se reforme ! Avec le même line up que sur "
Awakened".
C'est avec stupéfaction que l'on retrouve
As I Lay Dying remonté à bloc. Et le premier single, "
My Own Grave", le prouve, une tuerie! Entre du fracassage de bûches et des mélodies superbement huilées, la formation met l'eau à la bouche.
As I Lay Dying fait preuve d'une maîtrise hallucinante, tout s'enchaîne extrêmement bien. Comme si, profitant de l'expérience de
Wovenwar, ce "
Shaped by Fire" se voulait l'album le plus mélodique ; presque toutes les compositions ont un refrain chanté. Même si ce schéma n'est pas très original surtout quand il est redondant,
As I Lay Dying possède un savoir-faire et une multitude d'idées qui donnent malgré tout un superbe album. Cela serait, d'ailleurs, pour moi, le seul point qu'on pourrait reprocher, ce côté un peu téléphoné, très metalcore.
Sinon, on y retrouve toute leur personnalité. "Blinded" ouvre le bal de belle manière après une intro de 50s pour faire monter la sauce, avec ses riffs acérés, une batterie qui cogne dur, et la voix monstrueuse du chanteur. Mélangeant alors riff typé death mélodique, technique, et, bien sûr, tout ce qu'on peut rencontrer dans le metalcore, l'inspiration est bien présente, et la quantité de plans est folle. Il y a tellement de petits passages prenants qu'il serait difficile de tous les énumérer. Rien que sur la première chanson, on a un riff typé death mélodique à 30 s, le solo supersonique à 1 min, le pont, et à 2.55 min, l'envolée de la voix dans les aigus sur la fin. Et les guitaristes sont très loin de faire tourner deux plans en continu.
Après 4 titres mixant rage et de très bons refrains, "
Torn Between", plus posée, apporte un peu plus d'émotion, avec une mélodie de refrain vraiment bien trouvée ; elle sonne un peu plus post hardcore. "Gatekeeper" enchaîne avec violence, pour preuve ce blast beat en début de compo, la seule à être entièrement hurlée. "Take Whats Left", elle, est 100% une compo made in As I lay
Dying, qui pourrait tout à fait mériter une critique du style : "
As I Lay Dying ne se foule pas la cheville, ils nous re-pondent les mêmes titres que sur les albums précédents...etc...". Mais c'est tellement efficace, riche, brillamment exécuté, technique et mélodique, qu'il est bien difficile de le leur reprocher. Tous les refrains sont bons, voire énormes, c'est fou ! Et les 3 derniers titres ne sont pas à oublier : un "
Redefined" qui, personnellement, me rappelle leurs 2e et 3e album ; un " Only After We've
Fallen" rudement solide, une chanson qui en impose, avec le growl du chanteur et un refrain presque martial, très groovy. Enfin "The Toll It Takes", plus posée, est une compo qui mêle groove et riff plus planant.
Un excellent album de bout en bout ; j'ai été très surpris de la qualité de cet opus, et le suis toujours en le réécoutant aujourd'hui.
Je le baisse d'un point tout de même par rapport au précédent méfait, car on reste sur une recette, certes, excellente, mais sans grande surprise. Un top album metalcore de 2019 tout simplement.
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