A-t-on encore besoin de présenter
As I Lay Dying ? Bon, pour ceux qui n’écoutaient pas en classe, on recommence. Née à l’aube de l’an 2000 à San Diego en Californie, la jeune formation influencée par le hardcore, le thrash et le death mélo suédois commence à se faire lentement connaitre durant l’année de sa création en faisant de bonnes premières parties. S’immiscent surement dans le futur phénomène metalcore, le groupe pond très rapidement un premier full lenght qui ne cassera pas trois briques mais fera assez parlé de lui dans le genre. Pour pousser le bouchon un peu plus loin dans sa notoriété grandissante, le combo s’intercale l’année suivante sur un split avec American
Tragedy (vous connaissez pas ? vous n’êtes pas les seuls), ce qui leur permet de signer chez
Metal Blade Records. Ainsi né
Frail Words Collapse, tuerie dans le genre, machine de guerre étourdissante bien renforcée par des singles aux refrains mémorables et par conséquent des clips sur MTV. La notoriété est désormais acquise, le groupe peut tourner avec
Killswitch Engage,
In Flames ou encore
Hatebreed et composer tranquillement son troisième opus…
Et ce troisième opus se nomme
Shadows Are Security, LA référence metalcore, l’album ultime sans défauts, la perfection du genre selon
As I Lay Dying. Enregistré au Big
Fish Studio dans leur Californie natale en janvier 2005 par Steve Russell puis mixé par monsieur Andy Sneap (
Arch Enemy,
Machine Head), le son est tout simplement surprenant de précision et de puissance, révélant chaque parcelle de riffs, chaque battement de grosse caisse, éclaircissant les voix, bousillant les tympans… Le souffle épique et brutal de l’album se ressent donc titre après titre avec une aisance déconcertante.
De saccades violentes, courtes, concises et précises en mélodies aériennes, de riffs thrash véloces en breakdowns écrasants, d’une voix énervée et virulente en chant clair limpide et envolé, l’extase est à son comble.
Shadows Are Security joue avec la beauté, la hargne, la mélancolie, la violence et la tristesse. Alors que les autres productions metalcore se bousculent au portillon et que seules quatre ou cinq dans l’an arrivent à sortir du lot,
As I Lay Dying les écrabouille sans peine. Le groupe fait également oublier ses précédents disques, chose difficile après l’excellent
Frail Words Collapse qui posait concrètement les bases et l’identité du groupe. Ici, les Américains réitèrent la même recette mais pimente la sauce à grands coups de saccades destructrices, de riffs typiques transformés en mémorables mélodies, la batterie se lâchant clairement sur la double-pédale infatigable et les roulements de tomes ultra-rapides.
Ce qui fait la réelle force de cet album, c’est qu’il est inlassable, constamment puissant, sans aucune baisse de rythme ni aucun titre inutile, chaque morceau étant aussi différent qu’ancré dans le même style et la même logique de composition. Le groupe structure donc son disque de façon méticuleuse, alternant entre singles-mélo et titres bourrins, jouant avec les différentes rythmiques et la violence des compos. Par exemple, l’album commence avec "Meaning in
Tragedy", un concentré de hargne et de brutalité où s’entrechoquent saccades en triolets et batterie frénétique. Puis s’enchaine le désormais cultissime single "
Confined", claire et parfaite représentation de ce que
As I Lay Dying fait de mieux : des couplets violents, un refrain déchirant chanté par l’une des meilleures voix claire du genre (Clint Norris, également bassiste du groupe, dont la voix reconnaissable entre mille, à faire pleurer plus d’une minette) et un breakdown à s’en faire péter les articulations. Et c’est ainsi pendant toute la galette, les Californiens alternant passages brutaux (les ultra-violentes "Empty Hearts" et "Losing Sight") et les compos mélodiques ("Repeating Yesterday", "
The Truth of My Perception").
Ajoutons à cela la présence de deux guests de marque : Daniel Weyandt de
Zao donnant la réplique à Tim sur "Control is
Dead" et
Jason moody du groupe de punk-hardcore
No Innocent Victim sur le titre final, sûrement les morceaux les plus hardcore et chaotique d’
As I Lay Dying.
On pourrait gratter, fouiller et farfouiller encore, chercher des défauts qui ne seront au final que très bénins, ce troisième album demeure sublime. Il faut dire qu’avec un son parfait, une identité pleinement établie faisant du groupe une référence complète dans le domaine, des morceaux mémorables, des singles cultes, une présence scénique inoubliable et des clips pour le moins magnifiques,
As I Lay Dying frappe fort et triomphe en beauté, ne laissant rien au hasard et proposant son meilleur album à ce jour.
Shadows Are Security, c’est 43 minutes de violence et de mélodie intenses à toute épreuve. Un album décidément intemporel qui émoustille aujourd’hui encore. Un album de metalcore bien à part dans le genre, tant par son son unique que par cette aura culte qui l’entoure.
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