Suite au précédent album, "
Shaped by Fire", en 2020
As I Lay Dying publie "
Destruction or Strength", une chanson inédite, qui avait été enregistrée pendant les sessions de cet opus. S'ensuivra le départ du guitariste Nick Hipa, présent depuis 2005 ; ce dernier montera parallèlement le groupe
Mire, dont le premier album, "Shed", sort en 2018, et c'est vers un metalcore progressif que la formation s'oriente.
En 2022 AILD, travaille sur de nouveaux titres, et c'est au tour de Josh Gilbert, le bassiste, de quitter le navire ; un autre membre important, celui-ci ayant intégré AILD en 2007, qui rejoindra Spiritbox peu de temps après. S'enchaînent les catastrophes : c'est au tour du batteur emblématique Jordan Mancino (présent depuis les débuts) de quitter le groupe. Mais Tim Lambesis ne se laisse pas démonter pour autant, recrutant dans la foulée le batteur Nick
Pierce (ex-
Unearth) et le bassiste Ryan Neff de
Miss May I. L'activité est on ne peut plus chargée : Tim Lambesis et Joey Alarcon (guitariste/bassiste de Wolves
At The Gates) sortent le premier album de
Born Through Fire, nommé "Purify and Refine", qui sortira sur le label Seek &
Strike, toujours dans un registre metalcore. Mais Tim ne s'arrêtera pas là, embrayant sur le quatrième album de
Austrian Death Machine, "Quad
Brutal", début 2024. Mais revenons sur
As I Lay Dying, car on apprend que l'excellent Ken Susi de
Unearth remplace Nick Hipa ; seul le guitariste Phil Sgrosso est resté pour ce nouvel album, enfin en boite avec ce line-up.
Les bouleversements continuent (Je vous passe les annulations de tournées, certains accidents, etc... depuis 2020) : Ryan Neff quitte la barque peu avant la sortie de ce "
Through Storms Ahead" ; 6 jours plus tard, c'est au tour de Ken Susi de suivre le pas, puis de Nick
Pierce ! En somme, les 3 nouvelles recrues auront juste assuré les tournées (avant l'album) et l'enregistrement de ce "
Through Storms Ahead". Mais ce n'est pas tout ! Phil Sgrosso tirera sa révérence aussi fin octobre 2024. Cela étant, on apprend que l'œuvre est cependant maintenue, et verra le jour le 15 novembre 2024 sur
Napalm Records.
Juste une parenthèse pour préciser que toutes les tournées 2025 sont annulées ; on se doute qu'il doit être compliqué de vivre aux côtés de Mr Lambesis au quotidien. On apprend même de par son ancienne équipe qu'ils ont fait ce qu'ils pouvaient pour l'aider, mais il y a un stade où il faut passer avec des professionnels.
Malgré l’implosion complète et de nombreuses polémiques, le frontman semble déterminé à continuer l'aventure. Une bonne ou une mauvaise chose ? Tout ce que je peux dire est que, souvent, les œuvres d'art émanent de personnes torturées ou atypiques. Parfois il vaut mieux ne pas connaître les personnes que l'on admire (même si, ici, j'adore le groupe, je ne suis pas non plus fan du Monsieur, j'apprécie juste beaucoup son talent pour ses compositions et en tant que hurleur).
Personnellement, je suis très enthousiaste ! Car
As I Lay Dying +
Miss May I +
Unearth = forcément une bombe ! Mais avec toutes ces péripéties, il se peut aussi que cela se casse les dents.
Globalement, on est sur la continuité du précédent opus, pas de révolution donc ; structurellement, on reste sur du gros couplet qui tache et du refrain mélodique, recette classique dans le metalcore. Cependant, nous sommes sur le gratin du genre, et
As I Lay Dying, ça se gratte la tête, cela ne se contente pas de simplement suivre les ingrédients avec le même dosage ; et rien qu'à la lumière du premier riff de "A Broken
Reflection", la barre est placée haute, permettant de rentrer dans leur univers sans se mouiller la nuque.
On retiendra non moins "
Burden", véritable brûlot, avec ce couplet où Tim se la joue presque sur un flot à la
Cannibal Corpse, et où le "
Burden!" à 2.25min est dévastateur. Mr Lambesis est impressionnant, multipliant les variations ; il y a vraiment de la recherche dans ses parties chant. Ryan Neff, pour sa part, est tout de suite reconnaissable sur les refrains mélodiques, même si, personnellement, j'ai une préférence pour le chant de Josh Gilbert pour
As I Lay Dying.
Et que dire de "
We Are the Dead" avec ses deux invités, Alex Terrible de
Slaughter To Prevail et Tom Barber de
Chelsea Grin? Que ça va être un feu d'artifice de hurlements des enfers ? Et non... La compo est groovy, tendue, alternant rythmes rapides et ralentissements, mais où il s'avère difficile de vraiment distinguer les voix ; dommage, c'était alléchant sur le papier : la voix de Tom Barber se retrouve noyée dans le refrain avec celle de Tim, et Alex Terrible n'effectue qu'un bref passage sur le pont ; en résumé, il n'y a pas d'apport réel. Petit aparté, pour comparaison, un titre me vient à l'esprit, où les guests sont très bien utilisés : jetez une oreille sur "
Pain" de
Soulfly.
S'ensuivent trois très bonnes compos, certes pas très originales, voire typiques de
As I Lay Dying, mais avec des refrains qui font mouche et un beau travail sur les guitares, surtout sur "
Through Storms Ahead".
"Strength to
Survive" est la petite exception de l'album, où des éléments power, heavy et progressif la parcourent, avec beaucoup de voix mélodique ; on pourrait ne pas reconnaître si facilement AILD.
La fin de l'opus n'est pas le point fort de l'album : tout d'abord, arrivé à ce stade, l'impact est amoindri, puis le 3 derniers titres restent dans un metalcore death mélodique. On pourrait facilement dire que c'est générique, sans grand intérêt. Mais on ne m'y prend pas! De temps en temps, je me concentre uniquement sur ces morceaux-ci, et je n'apprendrai à personne que l'on peut avoir une fatigue auditive après plusieurs chansons. Aussi, apprécier la suite est souvent plus compliqué. Cependant, en se focalisant sur certains titres, cela peut permettre bien souvent de réellement les découvrir. Sur "
The Cave We Fear to Enter", par exemple, on sort un peu du metalcore, j'y trouve beaucoup plus d'influence death mélodique, un superbe refrain mélancolique, avec de très bons accompagnements en guitare et batterie (ainsi que sur le pré refrain), en plus d'avoir un énorme break, très puissant à 3.30.
Finalement, si l'effet
Miss May I se fait ressentir, surtout au regard de la voix claire, le côté
Unearth ne se ressent pas. Au-delà de ce sentiment, il s'agit-là d'une suite logique de "
Shaped by Fire", avec toujours une qualité de composition extrêmement bien ficelée. Un bon album de metalcore, en somme, même si, évidemment, il ne saurait atteindre le niveau des deux précédents opus.
Tim Lambesis est aujourd'hui seul maître à bord, il a un nouveau management, FM Music Management (
Testament,
Exodus) ; il va falloir reconstruire un groupe. Affaire à suivre...
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