Dès la sortie de son premier album,
Benediction affronte le départ de Mark Greenway, qui rejoint le team
Napalm Death, ayant selon ses dires seulement dépanné le groupe le temps de la préparation et des sessions de
Subconscious Terror. Mais heureusement, le growler est remplacé au pied levé par l’excellent Dave Ingram, au charisme et au chant guttural tout aussi impressionnants. Fin prêts, les britanniques enregistrent dès lors leur second méfait en mai 1991, qui sort une nouvelle fois sous la bannière Nuclearblast, en octobre de cette même année.
The Grand Leveller reste globalement dans la veine de
Subconscious Terror, délivrant un deathmetal sombre et middle tempo à la manière d’un 38 tonnes particulièrement écrasant, brillamment soutenu par le timbre gras et profond de Dave Ingram. Les compositions sont ainsi puissantes et massives, à l’image du terrifiant Jumping At Shadows et ses fameux backings de Karl Willets (
Bolt Thrower), ou encore de la très bonne reprise
Return to the Eve des célèbres blackthrashers suisses de
Celtic Frost.
S’entourant du très bon Paul Johnson,
Benediction bénéficie cette fois d’une production puissante, bien plus intense et épaisse que celle de
Subconscious Terror. Les guitares du couple Brookes / Rew sont dotées enfin d’un son ample qui manquait notoirement sur le premier album, d'où l'apport d'une toute autre dimension aux morceaux, pour citer un Child of
Sin qui nous met d'entrée sur les genoux sur son rythme propice aux headbangs.
Sans réinventer le monde du deathmetal en ce cru 1991, année évoquant une telle pluie d'albums cultes,
Benediction revient avec un
The Grand Leveller fort convaincant. Le quintette livre certainement l'effort le plus sombre de sa carrière, du moins celui à l'atmosphère la plus épaisse, confortant dès lors sa position parmi les outsiders de la scène extrême du moment, et offrant parallèlement de bonnes perspectives à son label Nuclearblast, qui s'affirme cette année notamment avec le Like An
Ever Flowing
Stream des suédois de
Dismember. Assez proche du deathmetal rouleau compresseur de son homologue
Bolt Thrower, la bande de Birmingham possède déjà une marque de fabrique et une identité imparables.
Fabien.
Mis à part un changement de vocaliste (Dave Ingram remplaçant Mark "Barney" Greenway parti chez Napalm Death) et une meilleure production (que l'on doit à Paul Johnson et au groupe lui-même), peu de changements sont à signaler entre "Subconscious Terror" (1990) et "The Grand Leveller" (1991).Sur ce second disque Benediction continue à délivrer un Death Metal proche de Massacre qu'il a enrichi de nouvelles influences venues de chez Obituary ("opulence of the absolute"), ou encore de chez Celtic Frost (écoutez le titre "jumping at shadows", en particulier le passage qui débute à une minute, et ne venez pas me dire qu'il ne vous rappelle pas le morceau "dawn of megiddo" de l'album "To Mega Therion").D'ailleurs Benediction ne s'arrête pas là puisqu'il reprend sur ce même disque (sur la version CD) "return to the eve" (un autre titre de Celtic Frost issu du mini album "Morbid Tales"), c'est ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées...Sinon concernant la très belle pochette du disque, celle-ci reprend le thème de "L'Arbre Des Morts" (qui sera également repris par Mercyful Fate sur son album "In The Shadows") tiré de "Sleepy Hollow - La légende Du Cavalier Sans Tête", la nouvelle de Washington Irving qui sera adaptée au cinéma en 1999 par Tim Burton (avec Johnny Depp dans le rôle principal).Bref, en 1991 avec ce très bon "The Grand Leveller" Benediction continuait tranquillement son ascension au sein de la scène Death Metal.
Une production largement au-dessus du premier album, plus de maitrise, mieux composé, je trouve ce The Grand Leveller bien meilleur.
Subconscious Terror est un peu le brouillon de celui ci, ou plutôt la version poli et lustré.
J'avais du mal à écouter d'une traite Subconscious Terror, alors que ce The Grand Leveller peut passer 3 fois d'affilé sans tortiller.
Sans égaler les classiques du genre durant cette période, c'est solide et sans failles. Je trouve que Dave Ingram colle mieux au groupe. 15/20.
Merci pour la chro.
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