Actif depuis plus de trente ans,
Benediction, outre le fait d’avoir hébergé en son sein Mark «
Barney » Greenway, actuel hurleur chez les fous furieux de
Napalm Death, a bâti sa réputation dans les années 90, avec notamment le référentiel «
Transcend the Rubicon ». Mais les anglais n’ont jamais réussi a véritablement transformer l’essai et, après douze d’hibernation, le combo décide de sortir de sa torpeur avec la publication de «
Scriptures ».
En préambule, il est nécessaire de préciser que la section rythmique a été entièrement renouvelé, avec les arrivées de Giovanni Durst (batterie) et Dan Bate (basse) et, qu’un Dave en remplace un autre, avec l’intégration de Dave Ingam qui vociférait déjà sur «
The Grand Leveller », «
Transcend the Rubicon », «
The Dreams You Dread » et «
Grind Bastards », en remplacement de Dave Hunt, qui a choisi de finir son doctorat. Darren Brookes et Peter Rew sont donc les seuls membres originels du groupe.
N’y allons pas par quatre chemins,
Benediction fait du
Benediction et ne se réinvente nullement sur «
Scriptures », pratiquant toujours un « death old-school », bien ancré dans les 90’s et sans fioritures inutiles. La galette démarre tambour-battant avec « Iterations Of I », morceau alambiqué, au riffing tranchant et puissant, introduit par un cris féroce de Dave Ingram et doté d’un break très massif. Dès cette composition, nous pouvons sentir qu’il se passe quelque chose,
Benediction a retrouvé la flamme et semble bel et bien de retour. Et le reste de l’album en sera la confirmation et propose une belle variété, en proposant du mid-tempo puissant (« The
Crooked Man »,
Stormcrow » ou encore « Progenitors Of A New Paragrim »), en passant par des rythmes plus véloces comme sur «
Scriptures In Scarlet », sur « In Our
Hands, The Scars » ou sur « Neverwhen », à des cadences soutenues (« Iterations Of I » ou «
Rabid Carnality »).
Afin d’éviter une lassitude chez l’auditeur, la formation alterne même les rythmiques au sein de ses compositions en proposant des breaks bien lourds (« The
Crooked Man » ou « Embrace
The Kill »), qui mettent en exergue les accélérations furibondes (« We Are
The Legion » ou encore « Tear
Off These
Wings »). Le tout est surplombé par un riffing simple mais très efficace, d’une grande puissance, qui finiront d’achever les derniers récalcitrants (le break de « Progenitors Of A New Paragrim », celui de « The Blight At
The End » ou « Embrace
The Kill », pour ne citer que ceux-ci). Il est à noter aussi que «
Scriptures » doté d’ambiances sombres, matinées d’ésotérisme comme sur « The
Crooked Man » ou morbide (intro de « In Ours
Hand, The Scars »).
Les musiciens sont tous à l’avenant, avec une section rythmique, certes classique mais bigrement efficace, une paire de guitaristes au riffing incisifs et puissant, alignant aussi quelques mélodies ou solos bien sentis («
Rabid Carnality » ou « Embrace
The Kill ») et un Dave Ingram impérial dont le growl plus caverneux et profonds, apporte une réelle valeur ajoutée aux compositions de
Benediction. La production de Scott Atkins est en béton armée, alliant esprit des années 90 et sonorités actuelles, elle sied complètement à «
Scriptures ».
Le bémol qui pourrait incomber à cet album, serait l’absence de prise de risque de
Benediction qui est resté confortablement dans sa zone de confort. Nous pourrions aussi émettre le reproche que la recette utilisée par le quintette est mille fois éprouvées, ce qui entraine un manque de surprise certain.
Au final «
Scriptures » est assurément l’un des meilleurs skeuds de la discographie des britanniques, qui signe là, un retour tonitruant. « Death thrashy », groove imparable, alliés à la puissance de feu des accords féroces et aux vocaux d’outre-tombe de Dave Ingram, font de cet album, un incontournable de cette année 2020. Les vieux de la vieille du death-metal, dont je fais partie, se délecteront auditivement de ce «
Scriptures » qui fleurent bon les années 90, quant aux néophytes, ils pourront découvrir
Benediction de la meilleure des manières.
Un skeud qui sera mien d'ici peu, cimer pour la chro. J'espère que le son ne sera pas trop propre/moderne, ce serait dommage avec un tel groupe dont la pochette rappelle irrémédiablement le passé. L'extrait posté me rend optimiste à ce sujet.
Il est vrai qu'il n'y a pas de surprise, du Benediction pur jus mais qu'il est bon.
Excellent album de death old school , percutant et jouissif. A noter comme disait Goneo 2/3 qui s ecoutent et qui s oublient mais bon...
C'est justement le genre de death metal que j'aime bien,classique mais qui frappe fort et sans fioritures .
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