Comment dire en une phrase que j'ai aimé cet album même si il m'a déçu? Voilà c'est fait. Je ne suis pas d'un naturel paranoïaque, mais j'ai sérieusement envie de crier au scandale après ça. Il y a bien plus d’un seul type d’albums « mauvais ». Il y a ceux qui étaient perdus avant même d’avoir commencé, mort-nés pour ainsi dire. (Re)-Load de
Metallica, No Prayer for the
Dying d’Iron Maiden. Il y a les réalisations de groupes dont nous nous sommes habitués à la médiocrité, qui ont le mérite d’être drôles et auxquels nous nous intéressons de par une sorte de voyeurisme plus ou moins malsain (je pense que La chronique de notre ami Eternalis, sur We Rule The
Night de
Sonic Syndicate a dépassé les 300 commentaires, à l’heure où j’en parle). Et il y a les albums les plus décevants parmi les ratés, des albums comme le Black Album de
Metallica ou Fear Of The
Dark de Maiden, des disques au grand potentiel, qui ne peuvent pas vraiment être qualifiés de mauvais, mais qui se trahissent par des détails sur lesquels on n'attendait absolument pas le groupe, ces albums se défendent mais chaque écoute est là pour nous faire grincer des dents, et nous rappeler que plus de sincérité, de souci du détail aurait pu en faire un chef-d’œuvre.
The Frozen Tears of Angels en fait indéniablement partie.
Flash back & Co: Après un "
Triumph or Agony" symphonique, épique mais qui laissait (un peu trop ?) les guitares en retrait, nos ritals préférés, ont dû faire une pause, problèmes judiciaires avec "
Magic Circle Music" leur ancien label, oblige. Nous étions donc pas mal de fans à vouer
Rhapsody (Of
Fire) à la tombe. Sauf que quatre ans plus tard nos petits gars sortent de nulle part avec ça, et en prime un nouveau label,
Nuclear Blast, bien sûr (encore un groupe légendaire qui finit dans leurs rets). Et ça c'est quoi? C'est
The Frozen Tears of Angels, c'est soi-disant, comme à chaque fois, le meilleur album qu’ils n’aient jamais fait. Je me rappelle encore la page internet en guise de news, avec l'artwork, (magnifique d'ailleurs, exprimant comme jamais, le « combat » entre les influences symphoniques et metal du groupe) et des critiques plus élogieuses les unes que les autres...quelques chansons filtrées sur le net, l'excitation est à son comble, puis l'album finit par sortir, on l'achète, on l'écoute...et alors?
Et alors? (Non Zorro n'arrive pas). Et alors un certain «
Dark Frozen World » et par la même occasion un certain Christopher Lee nous accueillent pour une intervention narrative; (qui soit-dit en passant, en plus de ne rien nous apprendre sur la saga, est plutôt fade comparée à ce qu'on pouvait entendre sur les albums précédents) et une intro symphonique une, et là, c’est le drame. On comprend tout de suite que le groupe nous refait un album façon «
Dawn of
Victory », un album avec une intro épique au sens symphonique du terme, sans s’en donner les moyens.
Pas que ce soit mauvais en soi, c’est même mille fois mieux que ce que le groupe a fait par le passé en la matière sur «
Dawn… », seulement
Rhapsody a une façon de composer ses parties orchestrales qu'on ne peut qualifier que d'une seule manière: Grandiose! (Bien plus que des groupes comme Nighwish,
Angra ou
Epica pour ne citer qu’eux). Les instruments se répondent, se superposent, s’empilent… Du coup, quand elles sont construites sur des samplers et non sur un orchestre, ces dites parties ne sonnent vraiment pas comme elles le devraient, pas mauvaises mais mortes, en particulier quand le groupe s'appuie trop dessus, erreur qu’il répétera sur la dernière piste éponyme de l’album.
Et pour la suite? La seconde chose qui nous heurte c'est l'orientation très
Power-
Metal que le groupe prend (logique, orchestre envolé), "
Sea of Fate" donne le ton, et tout le reste de l'album ou presque d'ailleurs, là où on pouvait entendre des arrangements symphoniques majestueux et/ou des interventions folk envoûtantes, on trouve le plus souvent des solos et des solos et des solos de guitare, de synthé, voire quelques samplers, la plupart du temps agréables car suffisamment mis au service de la rythmique de la chanson pour ça. Mais aussi parfois, des vides franchement mous comme sur le pont juste avant les soli d'On The Way To Ainor. Il faut cependant l'avouer: la sauce prend souvent.
Sea of Fate est un tube (si vous écoutez bien la batterie sur les couplets vous trouverez un rythme presque funky…);
Reign of Terror est une perle avec ses chœurs (que le groupe a eu le bon goût de garder), avec son chant « Death » (remarquez les guillemets...), surprenant de la part de Fabio et son refrain DANTESQUE; « On The Way To Ainor », malgré des faiblesses de structure et un refrain déjà entendu, auto-cambriolé dans une tourne nommée « Stealgods of The Last Apocalypce » s'écoute agréablement; "
Frozen Tears..." nous montre une utilisation des harmoniques plus que prenante et des mélodies entêtantes/angoissantes qui nous font oublier un début un peu lent, et construisent une belle ambiance. Ça donne aussi et enfin "Raging Starfire", malgré pas mal de plans et de mélodies déjà entendus, (soli d’introduction inspirés de
Rage Of The
Winter, chant/couplets très proche de Dargor the
Shadowlord…). Le solo principal est tout simplement stupéfiant de beauté, les chœurs magnifiques et le refrain majestueux.
Et le côté obscur de la guitare me direz-vous? Et bien ça apporte, en plus d'un aspect répétitif franchement dégrisant, Turilli n'ayant pas un style de solo laissant beaucoup de place au feeling ou au groove, (quoi que, sur cet album la guitare est plus expressive que jamais, pour
Rhapsody) et le groupe n’utilisant plus, ou très peu les interventions folks qui donnaient à ses premiers albums cette couleur si variée ; Des intro déjà entendues comme cette chanson empestant le remplissage qu'est "Crystal
Moonlight"; ou comment un refrain à la mélodie horrible, en raison du vibrato, inapproprié pour un chœur de Lione (le comble pour
Rhapsody) un chant-couplets plagié sur un certain "Demonheart" (
Luca Turilli? Vous avez dit:
Luca Turilli?)et une entrée en scène guitare-batterie-orgue déjà vue, coule des soli prometteurs. Ça donne aussi "Danza Di Fuocco E Ghiaccio": je n'ai pas encore compris ce que ce solo, certes excellent venait faire ici bon sang de bois! (Désolé, quand je m’énerve je suis parfois vulgaire…) Cette chanson est si dansante que le changement de rythme qui accompagne le-dit solo casse une ambiance aux petits oignons.
Et malgré tout, l'album reste un bon album, c'est ça le pire! Si c'était un mauvais disque on pourrait le haïr en paix, le classer à D comme Daube, sceller cette oubliette à jamais, s’asseoir et attendre le prochain album, mais il n'en est rien. Cet album n’est pas mauvais, il a juste le cul entre deux chaises, il a juste la très mauvaise manie de vouloir intégrer des éléments symphoniques à sa musique, tout en négligeant la composition et les moyens en la matière ; Mais envers et contre tout, ces défauts qui font grincer des dents, chaque piste ou presque a des atours qui font oublier ces faiblesses, sans compter la voix de Fabio toujours aussi sublime et précise (Sauf les chœurs). Sans compter une production majestueuse, sans compter beaucoup de choses ... On pourrait citer dans le genre à moitié raté, "
Lost in
Cold Dreams": Une intro à la guitare acoustique toute simple (comme quoi tout arrive) nous amène une chanson dont les chœurs, à l’instar de ceux de "Crystal
Moonlight" sonnent mal, car Fabio use et abuse de son éternel vibrato. C’est quand même grave quand on a deux chœurs à disposition, même réduits par rapport à "
Triumph...", de les sous-employer ainsi, mais là où leur secours aurait été le bienvenu, Fabio fait les chœurs seul (pour autant que je l’entende), et visiblement moduler sa voix n’est plus dans ses cordes vocales. Mais malgré ça le refrain reste imparable et on se surprend à hurler à tue tête: "The
Cry of
Heaven, The Tears of Angels!" Crystal
Moonlight a beau avoir une mélodie centrale horrible, ses solos sont tout simplement imparables. Qui plus est, forcés nous sommes de constater que sur certains points cet album innove, les guitares acoustiques sont délicieusement employées, la batterie devient enfin plus diversifiée dans ses rythmiques, l’italien est mis en valeur dans les paroles…
Et les bonus
Track dans tout ça? Un instrumental à la guitare, "
Labyrinth of Madness", très intéressant, en fait, tellement intéressant qu'il aurait mérité une place à part entière sur l'album; et une version orchestrale,(sans orchestre...allez comprendre) de "
Sea of Fate" navrante. Oui, vouloir faire A CE POINT dans le grandiose quand on n'utilise aucun instrument véritable (faux le piano?), c'est du suicide.
En bref (tout est relatif), en résumé: Vous aimez
Rhapsody pour ses arrangements symphoniques, folk, alliés à la guitare? Alors cet album vous sera définitivement pénible aux premières écoutes, partout où vous regarderez le territoire sera conçu pour des "guitar addicted" (ce qui explique sûrement les bonnes critiques entre nous…). Certes, on peut comprendre la logique du groupe quand de nombreuses formations metal se perdent dans des arrangements symphoniques de plus en plus pompeux, et quand les fans hurlent pour un retour au
Power-
Metal, le groupe a choisi la facilité, ce qui est un choix comme un autre, mais quand on fait quelque chose, on le fait bien. La Rhapsodie ardente a négligé cette sagesse populaire. Faire l’album que les fans attendent est une chose, le faire de façon si bâclée quand on y regarde de près en est une autre.
Le groupe y perd, voire renonce à tout ce qu'il a acquis pendant "
Triumph or Agony", ou même à tout ce qu'il avait acquis depuis bien avant (je ne vais pas remonter jusque "Legendary Tales", mais je pourrais), et ça se sent! Lentement mais sûrement, la formation sombre vers un
Power-
Metal de plus en plus conformiste, agréable certes, mais pas exactement ce à quoi ils nous avaient habitués, et pas exactement de la bonne façon. Mais une chose irritera plus que tout: Le chef-d'œuvre promis n'est pas très loin (je ne vois pas pourquoi le côté symphonique-folk et le côté
Power-
Metal du groupe devraient constamment se repousser l'un l'autre...). C’est vrai, imaginez: Un orchestre pour les parties symphoniques et différents breaks mélo, plus réduit s'il le faut, qu’à cela ne tienne (chose que le groupe a plus que les moyens de faire), arrêtez Danza Di Fuoco E Ghiaccio juste avant ce fichu solo, gardons le chœur final tant qu’à faire, et on tient un très bon album. Ensuite, soyons fous: imaginons que
Rhapsody vire les auto-plagiats les plus flagrants de son disque, comble les quelques fadeurs avec ces solos de violons/flute dont ils ont le secret (Cf. : « Danza… » et beaucoup d'autres chansons...), ou une intervention vocale féminine (cf: On the way...) et se rende compte que quitte à avoir DEUX chœurs présents sous la main, autant ne pas surexploiter Lione (ou, mieux, lui (ré)-apprendre à moduler sa voix), et on tient l’album de la décennie niveau
Power-
Metal et niveau
Metal Symphonique! (Ce que cet album deviendra de toute façon, ça aurait juste pu être légitime). Ce n’est pas triste ça ? Ce qui sépare cette œuvre bien faite d’une bombe tient en quelques lignes. Les âmes chagrines me diront sans doute: «
Plus facile à dire qu’à faire! » Et elles auraient raison dans un sens, mais voilà… Quand on se prend autant au sérieux que
Rhapsody of
Fire, il faut assumer.
15/20:Douloureusement.
Du déjà entendu et, personellement, le précédent était meilleur.
Ils ont durcit les riffs et double plus souvent sa grosse caisse et c'est plus ou moins tout.
Et j'ai trouvé qu'il a fallu attendre Reign Of Terror (qui est franchement un très bon morceau, avec le dernier, leurs longs morceaux sont souvent intéressants) pour avoir enfin un chant qui colle bien à la musique et qui ne soit pas trop mou.
La ballade en italien est intéressante, mais casse un rythme qui peinait à se mettre en place je trouve.
Il y a plus ou moins le même schéma pour trop de morceaux j'ai l'impression.
Donc bref, j'aime bien, mais il ne va pas rester gravé dans ma mémoire celui-là.
(Et... Pas taper, ce n'est que mon avis hein ;) )
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